L'église actuelle est le troisième édifice à succéder à une chapelle originale du VIe siècle et constitue le seul exemple d'église-halle romane du XIe siècle conservé dans l'entre-Loire-et Rhin[1],[2],[3].
L'édifice est classé au patrimoine immobilier de Wallonie depuis 1942.
Historique
Quatre édifices se sont succédé sur le site de l'église Saints-Hermès-et-Alexandre, illustrés par un ensemble de maquettes présentées dans le collatéral droit :
une minuscule construction rectangulaire, dont on retrouve des vestiges sous le chœur de l'actuel édifice, érigée au VIe ou VIIe siècle[1] voire plus tôt[4]
une petite chapellemérovingienne résultant de l'agrandissement vers l'ouest, au VIe ou VIIe siècle, de l'édifice précédent[1],[4]
une églisecarolingienne construite durant la seconde moitié du IXe siècle[3], précédée d'une tour à l'ouest[1],[4]
une église romane de la fin du Xe siècle ou du début du XIe siècle[1], dotée d'un petit chevet rectangulaire et d'une tour à l'ouest[4]
L'église romane a ensuite connu de nombreuses modifications qui ont façonné son apparence actuelle :
XIIIe siècle : érection d'une tour fortifiée contre la façade nord[1],[3]
1655 : construction de la chapelle Wolff, adossée à la façade méridionale[1]
XVIIIe siècle : remplacement des petites fenêtres romanes par de grandes fenêtres classiques[1]
L'église Saints-Hermès-et-Alexandre fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le [5].
Architecture
Architecture extérieure
Maçonneries
L'église, recouverte d'une vaste toiture d'ardoises, est édifiée en moellons de grès[1]. La pierre calcaire a été utilisée pour les encadrements des baies et pour les chaînages d'angle ainsi que pour la construction du chevet gothique et du porche adossé à la façade nord.
Façade occidentale
La façade occidentale, impressionnante de sobriété, présente pour toute décoration un petit oculus orné, dans sa moitié supérieure, d'un arc constitué de moellons.
Cette façade présente des moellons de couleur blanche dans sa partie haute ainsi que de part et d'autre de l'oculus.
Façade méridionale
La façade méridionale présente deux couleurs de maçonnerie différentes : moellons bruns sur toute la longueur de la façade et moellons de couleur olivâtre à l'extrémité ouest de la façade.
Cette façade est percée de trois grandes fenêtres de style classique à encadrement de pierre bleue et piédroitsharpés mais elle montre encore les traces de trois petites fenêtres romanes murées, placées très haut : deux de part et d'autre de la fenêtre de gauche et contre la fenêtre centrale.
À l'extrémité est de la façade méridionale se dresse la chapelle Wolff, édifiée en 1665 par François Wolff (ancien bourgmestre de Theux[1]) pour y établir sa sépulture[2]. Cette chapelle, édifiée dans le même type de moellon que l'église, présente des chaînages d'angle en pierre bleue ainsi qu'une petite baie cintrée.
Façade septentrionale
La façade septentrionale est dominée par la silhouette imposante de la tour fortifiée édifiée au cours du XIIIe siècle.
Cette massive tour carrée, édifiée en moellons bruns comme l'ensemble de l'église, présente des chaînages d'angle en pierre plus claire et est percée de fines meurtrières.
Elle est surmontée d'un hourd (ouvrage en bois en encorbellement) ajouté durant la deuxième moitié du XIVe siècle[1]. Ce hourd est percé sur chacune de ses faces d'une baie carrée ou rectangulaire pourvue d'abat-sons encadrés de colonnettes.
À droite de la tour se dresse le porche érigé en pierre de taille assemblée en grand appareil, comme le chevet. Ce porche fut érigé en 1626 comme l'atteste le chronogramme gravé dans la pierre au-dessus de la porte en plein cintre :
« MarIe LeIeVne henrI
aV seIgneVr DIeV LIee
mourant a restauré de ce temple l entrée »
Chevet
À l'est, l'église se termine par un chevet gothique à trois pans édifié en 1512 en pierre de taille assemblée en grand appareil.
Ce chevet, de petite taille, est soutenu par d'épais contreforts et flanqué de chapelles latérales.
Ce portail est surmonté d'une croix de pierre représentant le Christ en croix et est flanqué de deux bénitiersgothiques datés du XVIe siècle[2], également en marbre noir de Theux[1]. Ces deux bénitiers, semblables par leur structure générale et par la décoration de leur fût orné d'un personnage sculpté, diffèrent par leur coupe (lisse à gauche et ornée à droite) et leur base (carrée à gauche et octogonale à droite).
Nef et collatéraux
L'église présente la particularité d'être une église-halle, c'est-à-dire une église dont la nef et les collatéraux sont de même hauteur : elle constitue, comme il a été dit plus haut, le seul exemple d'église-halleromane du XIe siècle conservé dans l’entre-Loire-et Rhin.
↑ abcdefghijklmnop et qLe Patrimoine monumental de la Belgique, Wallonie, volume 12, tome 4, Verviers, Arrondissement S-W, Pierre Mardaga éditeur, 1985, p. 1519 et suivantes