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L’éducation aux médias est un ensemble de pratiques éducatives et pédagogiques destinées à permettre aux usagers (volontaires ou non) des médias :
Dans cette fiche, nous ne confondrons pas l'éducation aux médias avec l'éducation à l'image, la critique des médias, la formation au cinéma, l’étude de la presse écrite et toutes approches spécifiques d’un média particulier.
Le XXe siècle a été marqué par l’émergence d’un système d'information et de communication de plus en plus sophistiqué s’appuyant sur des outils technologiques de plus en plus puissants, ajoutant petit à petit au texte des premiers journaux, du son, de l'image, de l'image animée, de l’interactivité, etc.
Il semble alors logique et légitime que naisse l'idée que des citoyens d'aujourd'hui, pour être libres, doivent être formés à cette rencontre inévitable avec les médias de masse. L’éducation aux médias est une tentative de réponse par l’éducation, à cette nécessité.
L’éducation aux médias ne se propose pas seulement de diffuser des savoirs et des connaissances, elle a pour ambition ultime de permettre à chaque citoyen, de devenir autonome dans ses analyses, maître de ses choix et capable de transformer ses propres comportements face aux productions médiatiques.
Les médias et l’ensemble des dispositifs de la communication médiatisée sont un constituant des sociétés modernes. Ils sont une composante de la complexité du monde. L’éducation aux médias n’a pas pour objet d’éloigner le citoyen des médias ou de le « vacciner » contre ses néfastes influences, mais de lui permettre d’en être un usager intelligent, perspicace sélectif et clairvoyant.
L’éducation aux médias est souvent confondue ou assimilée à l’éducation à l’image ou à la formation au cinéma telle qu’elle se pratique à l’école aujourd’hui. Bien entendu, la connaissance des mécanismes de fonctionnement et de langage des images est une composante nécessaire de l’éducation aux médias contemporains chargés d’icônes de tous types.
L’enseignant, l’animateur, le formateur qui pratique l’éducation aux médias, ambitionne de permettre à chacun d’acquérir les moyens et les outils d’observation, de compréhension et d’analyse de tous les médias, de leurs langages mais aussi de leurs économies, de leurs fonctions sociales, de leurs capacités à produire ou non du lien social, de la communication, de la culture, de l’art. La réussite de l’éducation aux médias ne se mesure pas prioritairement à l’étendue de connaissances acquises, mais à la capacité à mobiliser ces savoirs ou savoir-faire acquis pour se construire une culture citoyenne autonome.
L'éducation aux médias s'appuie sur quelques principes (d’après Len Mastermann – L’éducation aux médias dans l’Europe des années 90 – Ed du Conseil de l’Europe)
« L’éducation aux médias » est, à cause (entre autres) du mouvement perpétuel qui agite l’univers médiatique, un dispositif dynamique :
Outre l’acquisition des nécessaires connaissances indispensables, l’éducation aux médias se fonde pour l’essentiel :
Régulièrement, de nombreuses voix s'élèvent, dans l'espace public, pour souligner l'importance d'une éducation aux médias pour tous, notamment pour les jeunes ; Ce sont celles d'intellectuels, de chercheurs, de journalistes, de responsables politiques... Des études et des rapports sont publiés. Mais tout cela se traduit par assez peu d'initiatives concrètes.
Quelques exemples :
Ségolène Royal, en tant que ministre déléguée chargée de l’enseignement scolaire, en 1997, se préoccupe des relations enfants-médias. Elle publie même un ouvrage à ce sujet : « le ras-le-bol des bébés zappeurs ». Hervé BOURGES, en tant que président du CSA en 1997, recommande de donner aux enfants des armes pour démystifier et comprendre les systèmes médiatiques.
Nadine Morano, en tant que secrétaire d'État à la famille, a constitué une « Commission Famille et éducation aux médias ». Celle-ci a publié un rapport recommandant de structurer et renforcer l’offre en éducation aux médias, de mieux sensibiliser les familles en dehors de l’école, d’adapter sans cesse, dans le cadre scolaire, l’éducation aux médias à leurs nouveaux modes de consommation, mais surtout, par toutes sortes de mesures de contrôle et de répression, accompagner le renforcement de la protection de l’enfance et de la jeunesse face à Internet.
Abraham A. Moles, Jean Cazeneuve, Pierre Schaeffer, Dominique Wolton, Serge Tisseron, Edgar Morin, Paul Virilio, Joël De Rosnay, plus près de nous, Divina Frau-Meigs, Marie-José Mondzain, Monique Dagnaud ont consacré une grande partie de leurs travaux aux questions d'éducation aux images et aux médias.
Par ailleurs des supports de presse publient des articles récurrents sur la nécessité d’une éducation aux médias : ainsi Télérama, Zéro de conduite, Les Cahiers du Cinéma et plus récemment la nouvelle revue "Jeunes et médias : Les cahiers francophones de l'éducation aux médias ». On peut y ajouter des émissions de radio comme Place de la Toile (F. Culture) ou des sites web comme Arrêt sur image, chassé de la télévision récemment.
Différentes commissions émanent de plusieurs instances européennes abordent la question de l'éducation aux médias. Le programme Pestalozzi du conseil de l’Europe, le Département Information et E-learning, sont au travail pour développer l’éducation aux média, en lien avec les ministères nationaux, et les associations à vocation européenne et internationale (le réseau des clubs UNESCO), et avec certaines actions « Jeunesse pour l’Europe » EUROMEDUC, dispositif d’échange sur l’éducation aux médias créé par la Commission européenne, a repéré, entre autres, un certain nombre de freins à cette éducation : difficulté à comparer des systèmes éducatifs différents, inadaptation du cadre scolaire, limitation en temps, manque de formation des enseignants et absence de cadre d’évaluation durable, risque de formatage des contenus et des pratiques, vision marginale de cette éducation non intégrée aux programmes d’enseignement, réticences d’enseignants à considérer les documents médiatiques comme documents scolaires homologués.
L’Observatoire européen de l’audiovisuel et l’IRIS, ont repéré que vingt cinq textes sur l’éducation aux médias en Europe depuis 1985 ont été adoptés par les Instances Européennes. La Directive SMAV (Service de Média Audiovisuels) du Parlement Européen et du Conseil du 10 mars 2010, en est l’une des plus complètes. Il existe même un engagement que peuvent signer les structures convaincues de la nécessité d’une éducation aux média : « The European Charter for Media Literacy (Charte Européenne pour « apprendre à lire » les Médias)».
À partir de 1979 s'est développée l'opération « Jeune Téléspectateur Actif » (JTA) soutenue jusqu’en 1982 par les ministères de la Culture, de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports, de l’Action sociale, de la Famille, de l’Agriculture, l’INA, des collectivités territoriales et des chaînes de TV. Dans le cadre de « JTA », deux axes
se sont retrouvés dans une multitude de formations, recherches, actions.
L’opération, qui a duré trois ans, a donné de brillants et riches résultats. Elle a été saluée à l’étranger et, en France, par les différents ministres concernés, qui se sont engagés à généraliser l’éducation aux médias. Mais tout s’est arrêté, faute de financement. Pas pour longtemps. La déception fut de courte durée. Car l’élan donné par JTA et ce blocage lui-même, avaient tout pour motiver les 1 200 acteurs de l’expérience à « généraliser », chacun à sa manière, l’esprit des recherches-actions qu’ils avaient menées ensemble et en mêlant intimement l’axe concernant l’image et l’audiovisuel et celui œuvrant dans le champ des réseaux de communication.
Les structures anciennes, dans le contexte de JTA, avaient expérimenté des complémentarités créatrices et y ont trouvé comme un second souffle : par exemple l’ICAV, Média-formation, certains programmes lancés dès le début des années 70 (ou bien avant), dans les IUFM, les CRDP, les CDDP, les CREPS, l’INJEP, dans le cadre de l’éducation culturelle des lycées agricoles, dans l’action des groupes de parents d’élèves, de travailleurs sociaux, des Mouvements d’Éducation Populaire et celle de leurs animateurs de terrain.
De nouvelles structures sont nées après 1982 soit directement de JTA, soit par héritage des pistes de travail ouvertes par l’opération.
L’Université d’été de la communication de Carcan-Maubuisson-Hourtin a rassemblé de nombreux chercheurs et spécialistes qui ont pu exposer leurs travaux et leur vision prospective de l’évolution des médias.
démarre « Scoop en stock », à Poitiers, festival des fanzines et de la presse jeune, qui va assez tôt associer APTE au fondateur J. PRESSE, pour s’ouvrir aussi à la presse audio-visuelle (« Vidéo Scoop »), et expérimenter des dispositifs télévisuels de communication, gérés par des équipes de jeunes participants. En 1998, séparément de « Scoop en Stock », l’opération devient « IMAGE OUVERTE », et intègre très tôt l’interactivité du web dans le festival (jusqu’en 2004).
le ministère de la Jeunesse et des Sports a suscité et financé 12 sites d’expérimentation en France dans le cadre d’un programme « Vidéo Insertion », et deux équipes de travail ont été désignées pour analyser le rôle des pratiques audiovisuelles dans l « insertion » des jeunes à la Cité. En cours de recherche, des questions plus fondamentales se sont posées : comment l’utilisation des médias audiovisuels sont-ils une pratique culturelle ? Comment caractériser les actions d’éducation aux medias étudiées et qui se réclament de l’Éducation Populaire (« Pratique Culturelle et insertion ») ? L’éducation nationale lance les Ateliers de Pratique Artistique interdisciplinaires qui se sont parfois appuyés sur l’audiovisuel et les NTIC, et crée des établissements focalisés sur la communication par l’image, comme le LISA (Lycée de l’Image et du Son) à Angoulême. Le BEATEP (Brevet d’État animateur Technicien de l’Éducation Populaire), remplacé aujourd’hui par le BPJEPS, proposaient parfois des options centrées sur l’éducation aux médias.
Les ressources choisies l’ont été en fonction de leur proximité avec le thème de la fiche : Éducation aux médias et de leur capacité à alimenter la réflexion et le dialogue entre ces deux domaines.