730 à 712 AEC – 834 à 720 AEC
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La XXIIIe dynastie égyptienne antique, de la Troisième Période intermédiaire, est une dynastie difficile à définir. L'expression XXIIIe dynastie vient des écrits de Manéthon (aujourd'hui perdus) mais dont des copies ultérieures indiquent que la dynastie vient de Tanis et qu'elle est composée de trois ou quatre rois. Toujours est-il qu'elle règne en parallèle avec les XXIIe (dont elle est issue), XXIVe et XXVe dynasties[1].
Selon Manéthon, la XXIIIe dynastie est une dynastie tanite. Eusèbe de Césarée et Sextus Julius Africanus ont repris chacun les écrits, aujourd'hui perdus, de Manéthon et ont indiqué que cette dynastie était constituée de respectivement trois et quatre rois :
Selon Frédéric Payraudeau, le premier roi devrait correspondre à un Séhotepibenrê Pétoubastis II, qui aurait régné cinq ans et non pas vingt-cinq ans[2]. Le deuxième roi correspondrait à Ousermaâtrê Osorkon IV[3]. Tandis que le troisième serait un certain Néferkarê Pamy II[4] (à différencier du roi ultérieur Néferkarê Ouahibrê, roi révolté sous la domination perse[5]). Zêt ne serait qu'une erreur de copie, et pourrait être en fait une mauvaise interprétation d'une sommation des durées de règne des rois de la dynastie[4].
Payraudeau exprime l'hypothèse que, tout comme la XXIVe dynastie de Tefnakht Ier et Bakenranef de Saïs serait à l'origine de la XXVIe dynastie avec les rois Tefnakht II et Nékao Ier, la XXIIIe dynastie tanite pourrait être à l'origine des rois tanites ultérieurs[4] Gemenefkhonsoubak, un éphémère Sékhemkarê et enfin un autre Pétoubastis, que les sources assyriennes nomment Putubishti, autrefois assimilé fautivement à Séhotepibenrê Pétoubastis II, fondateur de la XXIIIe dynastie[6].
La dynastie, créée après la mort de Sheshonq V vers 731 AEC[7], contrôlerait un territoire allant de Memphis à Tanis. Sous son deuxième représentant Osorkon IV, elle se serait alliée au chef de Saïs Tefnakht et à d'autres roitelets et chefs de Basse et Moyenne-Égypte pour combattre Piânkhy. Ce dernier, ayant gagné la guerre, soumet le roi tanite et ses alliés, comme évoqué sur sa stèle des victoires. Le dernier représentant, Néferkarê Pamy II, n'est attesté qu'à Tanis. Son nom a d'ailleurs été martelé, peut-être par Bakenranef à la suite de la prise de contrôle de son territoire, ou par les Koushites après leur campagne victorieuse contre Bakenranef sous le règne de Chabataka, le fils et successeur de Piânkhy[1].
Des rois réémergeront plus tard, au cours du règne de Taharqa. Alors que le dernier représentant, Pétoubastis, est encore nommé sur les listes des rois et chefs égyptiens soumis à l'Assyrie au début du règne d'Assurbanipal[8], il est probable que la fin du règne de ce Pétoubastis soit du fait des invasions assyriennes qui ne gardent en place que le roi saïte Nékao Ier[9]. Le fils de Nékao, Psammétique Ier, sera d'ailleurs celui qui réunifiera l'Égypte à la fin des campagnes koushites et assyriennes.
La chronologie suivante est issue de l'ouvrage de Frédéric Payraudeau[10].
La dynastie a, pendant longtemps, été comprise comme une dynastie de Léontopolis en quelque sorte issue de Pétoubastis Ier ou de Sheshonq IV. Cette vision est aujourd'hui abandonnée par les chercheurs[4].
Une autre conception de cette XXIIIe dynastie serait de voir en elle les différentes lignées issues de la XXIIe dynastie et qui aurait régné ailleurs qu'à Bubastis-Tanis. En effet, si la XXIIe dynastie avait réussi à garder un pays uni jusqu'au règne d'Osorkon II, par la suite, différentes lignées commencent à gouverner leur propre territoire : tout d'abord Thèbes puis Hermopolis, Héracléopolis et Léontopolis, tandis que d'autres villes, en premier lieu Saïs, gagnent une indépendance de fait, même si leurs dirigeants ne se proclament pas rois et utilisent le comput d'années d'autres rois, sans pour autant les nommer[12]. À l'exception de Thèbes qui semble finir par être administrée directement par les Koushites (sauf peut-être pendant une courte période avec Menkhéperrê Iny), les différents royaumes finissent tous par se soumettre à Piânkhy, puis disparaissent définitivement au plus tard avec la campagne de Chabataka contre Bakenranef[13].
La chronologie suivante est issue de l'ouvrage de Frédéric Payraudeau qui place ces rois dans la XXIIe dynastie en tant que lignées collatérales[14].
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