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d’après le principe de moindre surprise, « le lecteur moyen ne doit pas être choqué ou surpris à la lecture de votre article » ;
extrait des conventions de style : « On préférera en général le mot « mort » au mot « décès » qui a une connotation juridique et administrative ou sert à désigner une mort naturelle. L’utilisation du mot « décès » est cependant correcte, voire encouragée lorsqu’il s’agit d’éviter des répétitions, sauf dans l’introduction où la terminologie consacrée est « mort(e) le », le verbe « décéder » étant utilisé la plupart du temps par euphémisme (et donc contraire au principe de neutralité). »
Dans une rédaction encyclopédique, il vaut mieux parler de la « mort » de quelqu’un que de son « décès » :
« mort » est le mot ordinaire et s’applique à tout ce qui vit[1] ;
« décès » est un terme euphémisant, signifiant à l’origine départ, et défini comme « mort d’une personne[2] ». Ce mot n’est applicable qu’à l’être humain, il est employé dans le langage juridique, médical, administratif et en économie politique[1].
Tant dans la littérature que dans de nombreuses expressions, c’est le substantif « mort » et le verbe « mourir » qui sont utilisés, que ce soit pour les êtres humains, les animaux, les choses ou les idées[3].
Après les guerres, et en particulier les Première et Seconde Guerres mondiales, on a vu fleurir un peu partout des « monuments aux morts » célébrant ceux qui étaient « morts pour la patrie ». Dans le même ordre d’idées, la loi française sur la propriété intellectuelle comporte une exception en faveur des « auteurs morts pour la France ».
Georges Pompidou a annoncé la mort du général de Gaulle à la télévision le 10 novembre 1970 par ces mots : « Françaises, Français, le général de Gaulle est mort. »
Jacques Brel a chanté : « Dire que Fernand est mort, dire qu’il est mort Fernand… » (Fernand). Mais aussi : « Mourir, cela n’est rien, mourir, la belle affaire, mais vieillir… »
Albert Camus a écrit comme incipit pour L'Étranger : « Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. »
Dans le film À bout de souffle, lorsque Patricia Franchini (Jean Seberg) demande à l'écrivain Parvulesco (Jean-Pierre Melville) « Quelle est votre plus grande ambition dans la vie ? », ce dernier répond « Devenir immortel et puis mourir ».
Certaines expressions figées appartenant au langage officiel exigent le mot « décès ». Par exemple, le « certificat de décès ».
Au sens figuré, c’est toujours « mourir » qu’on utilise : « Je meurs de soif » ; « Je meurs de faim » ; « Il est mort de peur » ; « Il est mort de fatigue » ; « C’est à mourir de rire » ; « Il était plus mort que vif » ; une « question de vie ou de mort ».
Il en est de même dans le langage courant (par opposition au langage officiel), comme le montre l’expression « être à l’article de la mort ».
Pour certains dictionnaires tels que le Robert ou le Littré, le décès désigne la « mort naturelle d’une personne »[4]. Quand les causes de la mort sont un accident, un suicide, un meurtre, etc., « tué », « s’est suicidé », « assassiné » ont un sens plus cohérent avec le sujet encyclopédique.
Pour certains chercheurs, les faire-part de décès utilisent souvent des euphémismes comme « départ », « délivrance », « sommeil »[5]. Il en va de même avec l’emploi de termes comme « disparaître » ou « s’éteindre » utilisés par métaphore[6], ou d’expressions décrivant les causes de la mort, telle la « longue maladie » (voire « longue et cruelle maladie ») désignant généralement le cancer[7].
Les partisans de « décès » arguent que le terme serait plus respectueux ou que le mot « mort » serait réservé aux animaux[réf. nécessaire]. Cela est contredit par les organismes officiels comme l'Office québécois de la langue française, qui indique que certes « décès » ne s’applique qu’aux personnes, qu'on l’emploie dans la langue administrative et dans la langue juridique, ou encore par euphémisme, mais que « lorsqu'on parle de personnes, mourir convient dans tous les contextes »[8]. Par ailleurs, le verbe « crever », lui, s’applique principalement « en parlant des bêtes, des végétaux, et, dans la langue populaire, en parlant des hommes »[9].
« Mort » est plus précis que « disparu », parfois employé dans ce sens. « Disparaître » signifie autre chose que « mourir », puisque c’est le contraire d’apparaître. Quand on disparaît, il ne reste rien, pas même un cadavre. Une personne disparue n’est pas nécessairement morte. Dans les communiqués officiels, après une catastrophe meurtrière, on liste le nombre de blessés, de morts et de disparus (personnes qu’on n’a pas retrouvées vivantes et dont on n’a pas retrouvé non plus le cadavre – elles peuvent être encore vivantes).
Sur Wikipédia, la catégorisation des articles utilise le terme [Mort de …] pour la cause, mais [Décès à …] pour le lieu ou [Décès en …] pour l’année.
D’autre part, des termes consacrés comme « immortel », « immortalité », « mortel », « mortalité », « mortellement », etc., dérivent tous du mot mort. Il n’y a pas d’équivalent construit avec « décès ».
↑Le terme « décès » lui-même vient du latin decedere, signifiant aussi « s’éloigner », « s’en aller », « se départir » (Gaffiot, 1934).
↑Ce que raille Pierre Desproges dans son Manuel de savoir-vivre à l’usage des rustres et des malpolis (éditions du Seuil, 1981) : « Contrairement aux autres sommités qui ont tendance à mourir à la suite d’une longue et cruelle maladie, il meurt à la suite d’une courte maladie rigolote. »