Le pays de Weppes, appelé aussi « Les Weppes » ou « La Weppe », et autrefois « Quartier des Weppes », est un léger relief d'allongement sud-nord développé dans le substrat sableux (landénien) et argileux (yprésien). Situé à l'ouest et au sud-ouest de Lille, entre deux affluents de la rive gauche de l'Escaut, la Lys et la Deûle (canalisée). Le pays de Weppes est situé en Flandre française, et plus exactement en Flandre romane. D'origine latine, vient de ad vesperam qui signifie aux vêpres car les paysans de ce canton prononçaient weppe disant au weppe pour au soir, à la nuit tombante [1]. C'est un territoire rural de 24 communes riche en patrimoine et en histoire.
Cette sous-région géographique présente un versant rectiligne et marqué (bien que de faible dénivelé) vers l'ouest et la Plaine de la Lys, tandis que son versant exposé vers l'est et la vallée de la Deûle est très doux avec un fort recouvrement lœssique qui a favorisé une agriculture très intensive et précoce, au détriment de la forêt.
Histoire
Le pays de Weppes est cité à partir du XIe siècle. Son territoire correspond à une partie du Caribant et du pagus Scarbeius, à l'ouest et au sud-ouest de Lille[2].
Aujourd'hui comprise dans l'arrondissement de Lille, la Weppe était avant la Révolution un des « quartiers » entre lesquels se divisait la châtellenie de Lille ; les autres étant le Mélantois à l’est, le Ferrain au nord et le Carembault au sud-est et la Pévèle (qui n’avait pas de limite commune avec la Weppe). Le comté d’Ostrevent se trouvait au sud-est de la Châtellenie de Lille. L’Artois avec le bailliage de Lens et l’Alleu (ou Lalleu) et la Flandre maritime à l’ouest limitent par ailleurs ce pays.
Cette région est une vaste plaine aux sols riches, bien cultivée après les drainages qui en ont fait presque disparaître les marais, n'ayant rien qui la distingue fortement du reste de la Flandre. Elle a été très urbanisée.
Chantal Dhennin-Lalart, docteure en Histoire et Civilisations (Laboratoire HLLI à ULCO, Lille université Charles de Gaulle) est née et a vécu toute sa vie dans le pays de Weppes. Elle a publié plusieurs ouvrages sur cette région, dont "La Mémoire de l'Ecuelle ou une certaine histoire d'Illies et du pays de Weppes"[3].
↑Douai et Lille au XIIIe siècle par H-R Duthilleul d'après Manuscrits originaux Archives de Flandre Orientale à Gand, éd 1850 Douai, page 195, téléchargeable sur GoogleBooks
↑Léon Vanderkindere, La Formation territoriale des principautés belges au Moyen Âge, vol. I, Bruxelles, H. Lamertin, (réimpr. 1981) (lire en ligne), p. 283
↑Chantal Dhennin-Lalart, La Mémoire de l'Ecuelle ou une certaine histoire d'Illies et du pays de Weppes, Paris, 2003, réédité en 2020 (présentation en ligne)