Membre du NSDAP depuis 1931, il entre en 1934 à la direction de la propagande de Munich et du Gau de Haute-Bavière et en devient le directeur l'année suivante. C'est à ce titre qu'il organise une série d’expositions itinérantes, dont celle du Juif éternel, inaugurée le à Munich par Joseph Goebbels et Julius Streicher[1].
Au Bureau Ribbentrop, Wüster rencontre le diplomate nazi Martin Luther. Nommé responsable du secteur Sud, il voyage en Espagne et au Portugal pour faire le point sur les techniques de propagande. En septembre 1939, Ribbentrop le charge d'organiser le bureau de la Propagande du Reich dans Cracovie occupée, puis, en décembre de la même année, il accompagne en Italie le directeur du Deutsche ArbeitsfrontRobert Ley[2].
Nommé consul général à Milan en 1940, Wüster crée l’unité culturelle de l’ambassade du Reich en Italie. À Rome, il procède à l'acquisition d'objets d’art pour le compte de Ribbentrop aux frais de l’ambassade. Sous les auspices du Bureau Ribbentrop, il s'emploie également à instrumentaliser l'image de l’empereur Frédéric II et de ses constructions dans l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie ; en 1940, il fait réaliser une maquette de Castel del Monte à l’échelle de 1:50, remise personnellement à Hitler à Berlin en 1941[3].
Ribbentrop lui confie alors la responsabilité de la propagande allemande à Bratislava, où il est Judenberater (détaché aux affaires juives) à partir d’août 1940, poste qu'il occupe par la suite en Roumanie, en Hongrie, en Serbie et en Grèce[4].
De 1941 à 1943, Wüster dirige le département d’information du ministère des Affaires étrangères puis devient consul général à Naples. En septembre 1943, il rend compte à son gouvernement de l’opération Achse, puis de la saisie des stocks albanais d’or et de billets en Italie[5]. Enfin, de 1944 à 1945, il fait partie du bureau de repli du ministère des Affaires étrangères à Karpacz.
Les 3 et 4 avril 1944, Karpacz a été le théâtre d'une « session de travail des délégués aux affaires juives » rassemblant à l'initiative de Ribbentrop et de Himmler les membres de douze représentations diplomatiques du Reich en Europe[6]. La réunion visait à renforcer la propagande antisémite afin d'activer la « Solution finale » et d'intensifier « l’élimination physique des Juifs de l’Est »[7]. Parmi les participants se trouvaient Gustav Richter et Hans-Otto Meissner. Ces mesures devaient être le point de départ d’une « unité d’action antijuive » qui, en fait, n'a pas pu voir le jour[7].
Bibliographie
(de) Rosemarie Burgstaller, « Der Ewige Jude (Ausstellung, 1937) », dans Historisches Lexikon Bayerns, (lire en ligne)
(de) Eckart Conze, Norbert Frei, Peter Hayes und Moshe Zimmermann, Das Amt und die Vergangenheit. Deutsche Diplomaten im Dritten Reich und in der Bundesrepublik, Karl Blessing Verlag, München, 2010 (ISBN978-3-89667-430-2)
(de) Johannes Hürter (Red.), Biographisches Handbuch des deutschen Auswärtigen Dienstes 1871–1945. Bd. 5: T–Z, Nachträge, Herausgegeben vom Auswärtigen Amt, Historischer Dienst, Band 5: Bernd Isphording, Gerhard Keiper, Martin Kröger, Schöningh, Paderborn u. a., 2014 (ISBN978-3-506-71844-0), p. 337–338
(de) Peter Longerich, Propagandisten im Krieg. Die Presseabteilung des Auswärtigen Amtes unter Ribbentrop. Oldenbourg, München 1987, (ISBN3486541110) (Studien zur Zeitgeschichte, Bd. 33)
(de) Brigitte Zuber, « Großmachttraum im Andachtsraum : Welche Ausstellungen Münchner Schülerinnen und Schüler 1933–1943 klassenweise besuchten », Einsichten und Perspektiven, (lire en ligne)
Notes et références
↑(de) Brigitte Zuber, « Großmachttraum im Andachtsraum : Welche Ausstellungen Münchner Schülerinnen und Schüler 1933–1943 klassenweise besuchten », Einsichten und Perspektiven, (lire en ligne).
↑Auswärtiges Amt/Politisches Archiv und Historisches, Referat Akten zur deutschen auswärtigen Politik (1918–1945), Aus dem Archiv des Auswärtigen Amtes, Göttingen u. a. 1950–1995, Serie D. Band VIII, Dokument 436, p. 399–401.
↑Karl Ipser, Der Staufer Friedrich II. Heimlicher Kaiser der Deutschen, Berg, Türmer-Verlag, 1978, p. 230.
↑Tatjana Tönsmeyer, Das Dritte Reich und die Slowakei 1939–1945: politischer Alltag, 2002, p. 358.
↑Martin Seckendorf und Günter Keber, Die Okkupationspolitik des deutschen Faschismus in Jugoslawien, 1992.
↑Sebastian Weitkamp, Braune Diplomaten. Horst Wagner und Eberhard von Thadden als Funktionäre der "Endlösung", J. H. W. Dietz, Bonn, 2008 (ISBN978-3-8012-4178-0), p. 275.
↑ a et bEckart Conze, Norbert Frei, Peter Hayes und Moshe Zimmermann, Das Amt und die Vergangenheit. Deutsche Diplomaten im Dritten Reich und in der Bundesrepublik, Karl Blessing Verlag, München, 2010 (ISBN978-3-89667-430-2), p. 196-199.