Véra Ivanovna Zassoulitch (en russe : Вера Ивановна Засулич ; 1849 - ) est une révolutionnaire russe, successivement anarchiste et nihiliste, puis marxiste.
Biographie
Née à Mikhaïlovka, dans la région de Smolensk, dans une famille de la noblesse. Son père meurt quand elle a trois ans. Sa mère élève seule ses cinq enfants[1]. Elle les confie à des cousins, la famille Mikouline. Elle fait ses études secondaires dans une école privée, un pensionnat, de Moscou, à l’éducation très stricte. À dix-sept ans, Vera quitte le pensionnat et travaille comme greffière. En août 1868, elle s’installe à Saint-Pétersbourg avec sa mère, Elle travaille dans un atelier de reliure et, le soir, apprend à lire et à écrire aux ouvriers. Elle fréquente les milieux révolutionnaires estudiantins. Elle est arrêtée en du fait de correspondances échangées avec le nihilisteSerge Netchaïev. Elle est emprisonnée, puis libérée en ; bénéficiant d'un non lieu. Mais les autorités l'obligent à habiter dan la province de Tver.
En décembre 1873, elle est transférée à Kharkov. Elle intègre le groupe « Les émeutiers du Sud » qui organise des attentats contre le régime tsariste.
Revenue à Saint-Pétersbourg, elle tire, le , avec un revolver sur le général Fiodor Fiodorovitch Trepov, préfet de police, qui avait fait frapper de verges le révolutionnaire Alexeï Stepanovitch Bogolioubov. Trepov est blessé, et Vera passe en jugement le [2],[3]. De façon inattendue, elle est acquittée. La police tente en vain de l'arrêter à la sortie du tribunal. Elle se cache quelque temps chez Anna Philosophova.
Elle traduit en russe des ouvrages marxistes et notamment le Manifeste du Parti communiste, édité à Genève en 1882. Cette même année, alors réfugiée à Londres, elle lance une souscription en faveur des familles pauvres des nihilistes russes, avec l'aide de Piotr Lavrov, lui-même expulsé de France pour cette même raison[4]. Après un échange épistolaire avec Karl Marx en 1881, elle prend ses distances avec l'anarchisme pour adhérer au mouvement marxiste à partir de 1883.
Elle inspire à Oscar Wilde le personnage principal de sa pièce de théâtre Vera; or, The Nihilists (1880).
Notes et références
↑Kozovoï Andreï, La justicière. Vera Zassoulitch dans : , Egéries rouges. 12 femmes qui ont fait la Révolution russe, sous la direction de KOZOVOï Andreï. Paris, Perrin, « Synthèses Historiques », 2023, p. 69-86.
↑Journal officiel de la République française. Débats parlementaires, 12 mai 1882, p.570 [lire en ligne]
Bibliographie
Christine Fauré et Hélène Châtelain, Quatre femmes terroristes contre le tsar, Vera Zassoulitch, Olga Loubatovitch, Élisabeth Kovalskaïa, Vera Figner, collection Actes et mémoires du peuple, éditions Maspero, Paris, 1978, (ISBN2-7071-1042-6).
Leonid Grossman (trad. du russe par Michèle Kahn, préf. Michel Parfenov), Dostoïevski, Paris, Parangon, coll. « Biographies », , 520 p. (ISBN2-84190-096-7)