Il commence à organiser le Comité juif antifasciste international[1]. Il entre en contact à la même période avec Stanisław Kot, l'ambassadeur de Pologne à Moscou, et appelle les Juifs polonais se trouvant en Union soviétique à rejoindre l'armée polonaise d'Anders[2]. En , Alter et Henryk Erlich, un autre responsable du Bund, sont placés en résidence surveillée par les autorités soviétiques dans un hôtel de Kuibishev (Samara). Ignorant qu'ils sont sur écoute, les deux bundistes discutent de rumeurs faisant état d'un massacre d'officiers polonais, dont de nombreux Juifs, à Katyn. Les enregistrements sont immédiatement transmis à Staline[2]. Le , Alter est de nouveau arrêté par le NKVD, ainsi qu'Erlich[2] et assassiné, bien que l'on ignore les détails exacts de son exécution[1]. Selon certains rapports, il aurait été condamné à mort le , et immédiatement exécuté. D'autres sources indiquent que son exécution n'aurait eu lieu qu'en février 1943. La sentence de mort est signée par Molotov dans une note à Beria, affirmant que l'ordre a été approuvé personnellement par Staline[3].
En 1943, les autorités soviétiques publient un communiqué annonçant que Victor Alter a été exécuté pour "espionnage pour le compte d'Hitler". Son exécution sur ordre de Staline[4] provoque un tollé international[1].
Sa réhabilitation
Le , Victor Erlich, le petit-fils de Henryk Erlich, est informé que selon un décret signé par le président russe Boris Eltsine, Victor Alter, ainsi que Erlich, sont "réhabilités" et que la répression qu'ils ont subie est déclarée illégale[3].
Bien que l'endroit exact où ont été enterrés Alter et Erlich reste inconnu, un monument symbolique est érigé le , au cimetière juif de la rue Okopowa à Varsovie. L'inscription mentionne simplement: « Responsables du Bund, Henryk Erlich, né en 1882, et Wiktor Alter, né en 1890. Exécutés en Union soviétique ».
L'érection du monument, ainsi que la publication de l'histoire d'Alter et d'Erlich, ont été pendant longtemps contrecarrés par le gouvernement communiste de la République populaire de Pologne d'après-guerre, et n'a été rendu possible que par les efforts incessants de Marek Edelman (1919-2009), un des très rares survivants du soulèvement du ghetto de Varsovie, Bundiste et membre du syndicat Solidarność[3]. La cérémonie commémorative a été suivie par plus de trois mille personnes[3].
↑ ab et c(en): Roman Brackman, "The secret file of Joseph Stalin: a hidden life"; éditeur:, Routledge; 2001; page: 374; [1]
↑ abc et d(en): Victor Erlich: "Child of a turbulent century. Jewish lives"; éditeur: Northwestern University Press; 2006; page: 93; [2]
↑(en): Herman Kruk & Benjamin Harshav: "The last days of the Jerusalem of Lithuania: chronicles from the Vilna ghetto and the camps, 1939-1944"; éditeur: Yale University Press; 2002; page: 43; [3]
Publications
Victor Alter publie de nombreux livres dont entre autres :
(pl): Antysemityzm gospodarczy w świetle cyfr (L'antisémitisme économique en chiffres) (1937)
(pl): Gdy socjaliści dojdą do władzy ...! (Quand les socialistes arrivent au pouvoir…!) (1934)
Comment réaliser le socialisme?; éditeur: Valois; Paris; ; ASIN: B003JRTL88
Il publie aussi de très nombreux articles dans la presse socialiste.
Bibliographie
(en): Samuel A. Portnoy: Henryk Erlich and Victor Alter: Two Heroes and Martyrs for Jewish Socialism; éditeur: Ktav Pub Inc; ; (ISBN088125357X et 978-0881253573)
(en): The Case of Henryk Erlich and Victor Alter / foreword by Camille Huysmans; éditeur: Liberty Publications, pour le General Jewish Workers' Union (Bund); 1re édition 1943; Londres; ASIN: B003I4NIPY