L'Union générale tunisienne des étudiants (arabe : الاتحاد العام التونسي للطلبة) ou UGTE est un syndicat étudiant créée en à l'université de Tunis pour défendre les intérêts des étudiants tunisiens.
Histoire
Lors d'un meeting tenu à la faculté de droit de Tunis, le , des étudiants islamistes lancent le « projet du choix étudiant libre » pour résoudre la crise syndicale étudiante. Le , l'Alliance de l'unité syndicale, avec les étudiants islamistes comme composante principale, annonce l'organisation des élections du congrès général décisif. Du au , le congrès général décisif à la faculté des sciences de Tunis se transforme en congrès constitutif d'une nouvelle organisation estudiantine, l'UGTE, lancée sous l'impulsion des étudiants islamistes, en collaboration avec des étudiants indépendants.
Le , l'UGTE annonce une grève générale à l'université pour réclamer l'annulation de la loi d' qui limite le nombre d'inscriptions et obtient gain de cause. Du au , les étudiants de gauche organisent le 18e congrès extraordinaire de l'Union générale des étudiants de Tunisie (UGET). Le , les deux syndicats étudiants sont reconnus par les autorités. En 1990, l'UGTE est ralliée par un groupuscule d'étudiants de gauche dits « militants patriotes démocrates ». Jusqu'en 1991, les deux organisations se partagent le monde étudiant, avec une nette supériorité de l'UGTE : la preuve en est le succès de ses listes pour les conseils scientifiques des facultés et des instituts supérieurs.
Le , les autorités accusent l'UGTE de détenir un « dépôt d'armes » ; le tribunal de première instance de Tunis suspend donc les activités de l'UGTE le . Accusée par le pouvoir de Zine el-Abidine Ben Ali d'être l'aile estudiantine du mouvement islamiste Ennahdha, elle est dissoute par la justice le 8 juillet.
Après la révolution tunisienne, une Ligue des anciens de l'UGTE est reconnue officiellement le [1], alors que des instances de supporters de l'UGTE voient le jour au sein des universités tunisiennes pour réclamer le retour de ce syndicat présenté comme la victime de l'ancien régime. Le , l'UGTE a obtenu 152 sièges des conseils scientifiques, soit 31,3 %, contre 175 pour l'UGET, soit 36 % des sièges, lors des élections universitaires[2].
Le cinquième congrès a lieu à la faculté des sciences de Tunis les et avec la participation de près de 400 délégués[3]. Sont présents à la séance d'ouverture les anciens de l'UGTE, parmi lesquels ses deux premiers secrétaires généraux Abdelkrim Harouni et Abdellatif Mekki (tous deux dirigeants d'Ennahdha) ainsi que Samir Ben Amor, dirigeant du Congrès pour la République, Abdelwahab El Hani, président du parti Al Majd, et Mohamed Goumani, président du Parti de la réforme et du développement. Les congressistes élisent un nouveau bureau exécutif de treize membres dont une seule étudiante[4].
Lors du sixième congrès organisé à Sfax en , c'est la première fois que l'UGTE organise un congrès en dehors de Tunis. Le septième congrès organisé à Monastir en conduit à l'élection d'un nouveau bureau exécutif de quinze membres incluant trois étudiantes. Le , c'est l'UGTE qui remporte les élections des conseils scientifiques, avec 266 sièges sur 542 soit 49 % du total, alors que l'UGET en obtient 147 soit 27 %, le reste, 127 sièges, revenant à des étudiants indépendants ou appartenant à d'autres organisations[5]. Le huitième congrès organisé à Tataouine en conduit à l'élection d'un nouveau bureau exécutif de quinze membres incluant trois étudiantes[6].
Aux élections des conseils scientifiques tenues le , l'UGTE obtient selon les chiffres du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, 244 sièges sur un total de 532, soit 46 %, contre 156 pour l'UGET, soit 29 % des sièges, et 132 sièges pour les indépendants[7].
↑(ar) « قائمة المكتب التنفيذي الجديد للاتحاد العام التونسي للطلبة » [« Liste du nouveau bureau exécutif de l'Union générale tunisienne des étudiants »], Assabah, (lire en ligne, consulté le ).
↑Walid Khefifi, « La fin d'une longue traversée du désert... », Le Temps, (lire en ligne, consulté le ).
↑(ar) « إعلان النتائج وفق الإنتماء: الفصيل الإسلامي يفوز في انتخابات المجالس العلمية » [« Annonce des résultats selon l'affiliation : la faction islamiste gagne les élections des conseils scientifiques »], Le Maghreb, (lire en ligne, consulté le ).
↑(ar) « الاتحاد العام التونسي للطلبة يفوز بالمركز الأول في انتخابات ممثلي الطلبة بالمجالس العلمية » [« L'Union générale tunisienne des étudiants remporte la première place aux élections des représentants étudiants aux conseils académiques »], Assabah, (lire en ligne, consulté le ).