Au début de sa carrière, à la fin des années 1960 et au début des années 1970, elle a l'impression que le monde de l'art new-yorkais n'arrive pas à intégrer son vécu d'Américaine d'origine asiatique. Elle décide alors de s'impliquer dans l'art communautaire[4]. En 1972, elle rejoint le Basement workshop(en), première organisation politique et artistique asio-américaine de New York. Elle y découvre l'activisme et des artistes asio-américains, comme Arlan Huang. Entre 1972 et 1979, Tomie Arai travaille au Cityarts Workshop en tant que coordinatrice du centre de ressources et directrice des peintures murales, réalisant plusieurs fresques dans le Lower East Side de New York[5]. De nombreux membres du Basement Workshop s'investissent dans le premier projet de Cityarts à Chinatown, Une histoire de l'immigration chinoise aux États-Unis.
Après Cityarts, Arai travaille comme graphiste indépendante pour Alan Okada de Citibank. À l'époque, Arai crée des affiches, des brochures et du matériel promotionnel pour des communautés, dans le cadre du programme de soutien de Citibank. Dans les années 1980, Arai commence à se tourner vers la gravure.
Pendant plus de 15 ans, elle est membre du conseil d'administration et gérante du Lower East Side Printshop(en), une imprimerie associative. Elle participe également à des résidences d'impression au Women's Studio Workshop(en), au Printmaking Workshop, au Self Help Graphics & Art(en) et au Brandywine Workshop à Philadelphie. Ces espaces de travail à but non lucratif encouragent les artistes à collaborer et à expérimenter l'image imprimée.
Arai est également membre cofondatrice du collectif d'arts asio-américains Godzilla(en), actif à New York dans les années 1990[6].
Œuvre
Dans son œuvre, Tomie Arai explore les rapports entre art et histoire, et le rôle de la mémoire[7]. Elle utilise de nombreux médiums : la sérigraphie, l'installationin-situ, la collecte de l'histoire orale, de la mémoire et des images des différentes communautés. Elle documente les récits des connumautés tout en engageant les spectateurs dans un dialogue avec les luttes sociales contemporaines.
Arai est une ardente défenseure du déplacement de l'art en dehors du système hiérarchique des galeries, elle cherche à redéfinir l'art et sa relation au public. Si l'art public se résume souvent à une sculpture monumentale placée dans l'espace public, sans liens avec les habitants, elle préfère une approche en dialogue avec les communautés d'habitants, qui leur permet de s'approprier l'œuvre[3].
En 2006, Arai installe à Philadelphie l'œuvre in-situ Swirl (Tournillon), qui met en lumière l'histoire méconnue des Asio-Américains de la ville[12],[13]. Cette œuvre en bois et en acier, montrant des portraits photographiques d'habitants sérigraphiés, est une réponse au projet du maire de l'époque, John F. Street, de construire un stade de baseball pour les Phillies de Philadelphie, détruisant une partie des bâtiments de Chinatown[12],[14]. L'œuvre est un grand patchwork de photos de famille, en forme de bi chinois (disque percé, généralement en jade), situé sur la Vine Street Expressway[12].
Arai elle crée Back to the Garden en 2007, situé dans la station de métro Pelham Parkway(en), une sorte de vitrail montrant un motif de feuilles d'arbres locaux[15]. Des photographies des environs sont intérés dans les fenêtres[15].
Elle fait partie des 14 artistes participant à l'ouvrage collectif Just Like Me: Self Portraits and Stories, dirigé par Harriet Rohmer (Harriet Rohmer, 1997, (ISBN0-89239-149-9), (OCLC36201269)).
Références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Tomie Arai » (voir la liste des auteurs).
↑ a et b(en) « About », sur chinatownartbrigade.org (consulté le ).
↑ a et b(en) Margo Machida, « Arai, Tomie », dans Joan Marter, The Grove Encyclopedia of American Art, vol. 1, New York, Oxford University Press, (ISBN9780195335798, lire en ligne), p. 111–112.
↑(en) Edward Wong, « Neighborhood Report: Chinatown/East Village; Walls Stop Talking: Political Murals Are Vanishing », The New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
↑Pepe Karmel, « Expressing the Hyphen in Asian-American », The New York Times, .