Tinmel (en Tachelhit: Tinml et ⵜⵉⵏⵎⵍ), est un douar située dans la partie occidentale du Haut Atlas marocain, dans le pays du Goundafa (Tagountaft en Tachelhit), plus précisément dans la vallée de l'Oued N'Fiss (Assif Ounfis en Tachelhit), à 100 km au sud de Marrakech.
Le nom de lieu est d'origine berbère. Il est à la base rattaché à la mosquée almohade, est constitué de deux parties : Tin ⵜⵉⵏ (celle de) et mel ⵎⵍ (du verbe mel qui signifie : montrer, démontrer et par extension enseigner). En définitif, Tinmel veut dire : le lieu où on démontre, le lieu où on enseigne[1].
Histoire
Fief de Mohammed Ibn Toumert, Tin Mellal (forme médiévale de Tinmel) fut aussi, au début du XIIe siècle, le point de départ des campagnes militaires almohade contre la dynastie almoravide.
Après le déclin de la dynastie Almohade la ville perdit de sa superbe, mais demeura néanmoins un lieu de pèlerinage.
Au début du XXe siècle les premiers voyageurs européens voyaient une mosquée ruinée[7]. Elle a ensuite bénéficié de plusieurs campagnes de restauration, de 1990 à 1995, puis entre 2015 et 2018. Tinmel occupe une place importante dans l'histoire du Maroc et du Maghreb. C'est la mosquée archétypale de la dynastie almohade dont le modèle se diffusera dans le Maghreb (et en Andalousie) au cours des siècles suivants. Il est à noter que, chose peu fréquente le minaret se situe au-dessus du mihrab[8].
↑P. Ricard, « Notes sur la mosquée de Tinmal », Hespéris, 1923, p. 524-532
↑J. Benslimane, Ch. Ewert, A. Touri & J. P. Wisshak, « Tinmel. Fouilles de la mosquée almohade », Bulletin d’Archéologie Marocaine, XIV, 1981-1982, p. 277-312
↑H. TRIKI, J. Hassar Benslimane & A. Touri, photos de Ch. Lignon, Tinmel, l’épopée almohade, Milan (Fondation ONA), 1992
↑Henri Basset, Henri Terrasse, Sanctuaires et forteresses almohades, Paris, Maisonneuve et Larose, , 481 p. (ISBN2-7068-14-98-5), p. 26
↑Edmond Doutté, En tribu : missions au Maroc, Paris, Paul Geuthner éditeur, , 441 p. (lire en ligne), p. 102
↑Prosper Ricard, « Notes sur la mosquée de Tinmal », Hespéris, Archives Berbères et bulletin de l'institut des hautes-études marocaines. Vol 3 -, , p 524 (lire en ligne)