Claude Arpi, installé en 1974 à Auroville, en Inde, où il fonda en 1993 le pavillon tibétain[1], a acquis, selon le dalaï-lama, une « ample compréhension du dossier tibétain »[2]. Il a pu accéder aux archives américaines, russes et indiennes ouvertes à la fin des années 1990, et compléter ces informations grâce à ses contacts avec des personnalités indiennes et à son amitié avec le 14e dalaï-lama[3],[4].
L'ouvrage est une étude historique présentant le « contexte international de l’invasion chinoise »[5]. Le livre évoque les événements historiques et politiques avant l'intervention militaire chinoise au Tibet en 1950. Il explique comment du Ve au XXe siècle, le Tibet a maintenu un équilibre entre ses voisins puissants. Certaines de ses sources proviennent des archives du gouvernement tibétain en exil, mais aussi de la « Grande-Bretagne, de l'Inde et de la Chine »[6].
L'universitaire Roger-Pol Droit considère l'ouvrage comme « remarquablement documenté, et parfois aride comme un sentier himalayen »[9], dans une critique parue dans Le Monde du [10].
L'historien Benoît Villiers estime que l'ouvrage « présente un ensemble de caractéristiques qui lui donnent une originalité certaine » et que son « balayage historique » des relations entre le Tibet et la Chine depuis les premiers siècles de notre ère « à lui seul, vaut de recommander le livre ». Il réprouve toutefois certaines notations : « On oubliera quelques remarques peu historiques sur l'Inde par nature pacifique et la Chine, par nature arrogante et guerrière, on oubliera aussi la suggestion fantastique d'une origine mystérieuse du séisme de 1950 en Assam et au Tibet qui, le , frappa le Tibet peu avant l'invasion chinoise »[3].
L'Union bouddhiste de France présente Tibet, le pays sacrifié comme « l’ouvrage de référence sur le destin politique du Tibet qui manquait au public francophone »[8].
Matthieu Ricard qualifie le livre d'« étude historique majeure et fascinante des influences humaines et politiques qui ont permis l'invasion du Tibet par la Chine communiste »[11].
Rendant compte de l'édition en anglais, Thubten Samphel, alors secrétaire du ministère des Affaires étrangères de l'administration centrale tibétaine, y voit une histoire du Tibet, depuis l'introduction du bouddhisme jusqu’au plan de paix en cinq points pour le Tibet présenté par le dalaï-lama au parlement des États-Unis en 1987. Il estime que le point fort de l'ouvrage est son analyse de la réponse de l'Inde aux revendications de la Chine communiste sur le Tibet, des débats ayant agité le parlement indien sur la question, et de la position finalement adoptée par l'Inde. À ses yeux, le livre est une contribution importante à l'histoire de la tragédie du Tibet[12].
Éditions
(en) Fate of Tibet: When Big Insects Eat Small Insects, Éditeur Har-Anand Publications (New Delhi),
↑Alain Lamballe, Claude Arpi : Tibet, le pays sacrifié, in Défense nationale, n° 631, p. 188-189 : « Pour écrire son livre, l'auteur a pu avoir accès à des archives indiennes, russes et américaines, récemment disponibles pour les chercheurs. »
↑(en) Thubten Samphel, The Fate of Tibet: When Big Insects Eat Small Insects (Claude Arpi, Har-Anand Publications Pvt. Limited, New Delhi, 1999), Tibetan Bulletin, 1999 : « The Fate of Tibet is a history of Tibet, from the introduction of Buddhism to His Holiness the Dalai Lama's Five-Point Peace Plan which he presented to the members of the US Congress in 1987, which the author thinks is a reasonable solution to the Tibet problem. However, the best part of the book lies in its analysis of India's response to the increasingly strident claims Communist China made on Tibet, the raucous debate in the Indian parliament on the issue and the eventual stance India took. [...] Claude Arpi's book is an engrossing, ground-breaking contribution to the tragedy of Tibet and will enrich people's understanding of a story that is still unfolding. »