Son père est quartier-maître dans l’armée et possède plusieurs grandes propriétés. Il est le plus âgé des quatorze enfants de la famille. Après une première scolarité auprès d’un précepteur, il entre au gymnasium de Skara et est diplômé à l’université d'Uppsala en 1843. Il s’intéresse activement à l’histoire naturelle et collecte de nombreux spécimens, notamment dans les îles de la mer Baltique qu’il envoie à Hermann Schlegel (1804-1884) de Leyde, à Wilhelm Peters (1815-1883) de Berlin, Carl Jakob Sundevall (1801-1875) de Stockholm, à John Cassin (1813-1869) de Boston parmi d’autres correspondants.
C’est accompagné par sa fiancée, Margaretta Christina Wallberg et de sa sœur, que Thure Kumlien émigre en Amérique en 1843. Le jeune couple s’installe à Milwaukee et s’y marie peu après. Kumlien acquiert quelques terres près de là et consacre son temps libre à l’étude de la nature environnante, notamment les plantes, les oiseaux et les insectes. Il constitue un riche herbier et une collection d’oiseaux importante. Il entre dans la Boston Society of Natural Sciences en 1854. Kumlien envoie des spécimens récoltés en Amérique, notamment à Elias Magnus Fries (1794-1878) d’Uppsala. Ce dernier lui dédiera d’ailleurs une espèce, Aster Kumlienii[1], en 1860. Il envoie aussi des oiseaux à Thomas Mayo Brewer (1814-1880) et correspond aussi avec Spencer Fullerton Baird (1823-1887), Edward Augustus Samuels (1836-1908), etc. Malgré la reconnaissance et l’estime des scientifiques qui lui achètent des spécimens, il vit dans une situation financière très difficile.
De 1867 à 1870, Kumlien enseigne la botanique et la zoologie, mais aussi les langues étrangères, à l’Albion College à Albion (comté Dane, Wisconsin). Il obtient un emploi pour l’État du Wisconsin pour récolter des spécimens pour l’université de Madison et l’École normale. Les collections de l’université sont détruites dans un incendie en 1884.
C’est lui qui forme son fils, Aaron Ludwig Kumlien (1853-1902), ornithologue, ainsi qu’Edward Lee Greene (1843-1915), botaniste. Personnage très discret, Thure Kumlien, est considéré par Louis Agassiz (1807-1873) comme la meilleure autorité de son pays en matière de reconnaissance des nids d’oiseaux.
↑B. Mearns, R. Mearns (1988). Biographies for Birdwatchers: The Lives of Those Commemorated in Western Palearctic Bird Names. Éd. Academic Press. (ISBN978-0124874220)
↑B. Beolens, M. Watkins, B. Schott (2004). Whose Bird?: Common Bird Names And The People They Commemorate. Éd. Yale University. (ISBN978-0300103595)
↑P. Cabard, B. Chauvet (2003). L'Étymologie des noms d'oiseaux. Éd. Belin, Paris. (ISBN2-7011-3783-7)
Source
H.J. Taylor (1936). Thure Ludwig Theodor Kumlien, Wilson Bulletin (Wilson Ornithological Society) (The), 48 (2) : 86-93. (ISSN0043-5643)