Thomas de Quincey naît au 86 Cross Street, dans la ville industrielle de Manchester (Lancashire). Peu après sa naissance, ses parents emménagent à La Ferme puis rapidement s'installent dans une ferme plus grande à Chorlton-on-Medlock, près de Manchester. Son père, marchand notable féru de littérature, meurt alors que Thomas n'a que huit ans. En 1796, trois ans après ce décès, sa mère, Elizabeth Penson, décide de quitter Manchester pour Bath. Là, Thomas est envoyé à la King Edward's School à Birmingham. De nature faible et souvent malade, Thomas est un enfant solitaire, à la différence de son frère aîné William, fauteur de troubles. Leur mère, qui compte parmi ses amies Hannah More, est une femme intelligente et de caractère, semblant plutôt inspirer la crainte que l'amour à ses enfants. Elle les élève sévèrement, retirant Thomas de la King Edward's School après trois ans d'études, craignant qu'il ne devienne trop instruit. Le jeune garçon est envoyé dans un établissement au niveau d'instruction bien moins bon, la Manchester Grammar School, et il semblerait que c'est à cette période, en 1799, qu'il lit pour la première fois les Lyrical Ballads de Wordsworth et Coleridge qu'il rencontrera l'un et l'autre plus tard.
En 1802, à dix-sept ans, Thomas de Quincey s'enfuit de la Manchester Grammar School pour rejoindre le Pays de Galles. Avant de rentrer chez lui, il mène une vie misérable à Londres. Réduit à la mendicité, affaibli, il s'évanouit un jour dans la rue et est recueilli par une jeune prostituée de seize ans, Ann. Cependant, il la perd sans recours en manquant l'un de ses rendez-vous. Par la suite, son souvenir continuera de hanter son esprit.
C'est durant ses années d'études au Worcester College d'Oxford que Quincey découvre l'opium, dont il fait d'abord un usage strictement thérapeutique, pour apaiser ses douleurs à l'estomac.
En 1807, il devient ami intime de Coleridge, qui le fait entrer dans le cercle des Poètes du Lac, où il fait la connaissance, entre autres, de William Wordsworth. Il les rejoint pour quelque temps dans la région du Lake District.
Entre 1812 et 1813, il consomme régulièrement de l'opium, mais il arrive à contrôler ses doses. Il épouse Margaret Simpson, fille de fermier, qui lui donne six enfants (il sera veuf en 1837).
Ayant dilapidé sa fortune personnelle, il se lance dans une carrière de journaliste qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille pour les trente années à venir.
En 1827, Quincey publie De l'assassinat considéré comme un des beaux-arts, dans lequel des érudits devisent d'affaires criminelles comme s'il s'agissait de chefs-d’œuvre et élaborent les critères « esthétiques » d'un « bel » assassinat.
De l'assassinat considéré comme un des beaux-arts, Paris, Mercure de France, 1901, traduit par André Fontainas ; Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 2011.
L'Énigme de la Sphinx (The Sphinx’s Riddle), Paris, Allia, 2019, trad. Boris Donné, (ISBN979-10-304-1035-8).
↑Sur la structure du roman, fondée sur la prégnance de paradigmes repris dans les motifs de la fugue et du palimpseste, voir Yann Tholoniat, « Thomas de Quincey et le paradigme perdu », in Lectures d'une œuvre, Confessions of an English Opium-Eater – Thomas de Quincey, Paris, Éditions du Temps, 2003, pages 93-106.