La synagogue romaine de Hammam Lif ou synagogue de Naro (Synagoga Naro) est une ancienne synagogue des IIIe ou IVe siècles découverte à Hammam Lif (Tunisie) en 1883.
Elle constitue la seule synagogue antique découverte en Afrique[1].
Histoire
En se basant sur les techniques de mosaïque utilisées dans la décoration de la synagogue[1], sa date de construction est estimée entre le IIIe et le IVe siècle[2],[3].
Les vestiges sont découverts par des archéologues français à Naro (actuelle Hammam Lif) en 1883[4],[5],[1].
Description
La mosaïque couvrant le sol de la salle principale, qui comporte une inscription latine mentionnant Sancta Synagoga naronitana (« Sainte synagogue de Naro »)[6], est richement décorée par des images de palmiers, de poissons, de fleurs et d'animaux, éléments très fréquents dans toute l'Afrique romaine. On y note aussi l'absence de représentations de figures humaines. Ces détails attestent de l'aisance de ses membres israélites et de la qualité de leurs échanges avec les autres populations[7].
De plus, on trouve parmi les vestiges en marbre un dessin d'une menorah, d'un etrog, d'un loulav et trois inscriptions latines, dont l'une précise que c'est une jeune fille appelée Juliana qui a pavé à ses frais la synagogue (Sanctam synagogam Naronitanam prosaluten suam ancilla tua Juliana puelle de suo praprium tesselavit[8] : « Dans cette sainte synagogue naronitaine, ta servante Julia a fait placer celte mosaïque à ses frais, pour le salut de son âme »)[1].
↑ abcd et eAbdelkrim Allagui, Juifs et musulmans en Tunisie : des origines à nos jours, Paris, Tallandier/Projet Aladin, , 190 p. (ISBN979-10-210-2077-1), p. 11-12.
↑Jacques Taïeb, Sociétés juives du Maghreb moderne (1500-1900), Paris, Maisonneuve et Larose, , 223 p. (ISBN978-2-7068-1467-9), p. 25.
↑David Cazès, Essai sur l'histoire des Israélites de Tunisie : depuis les temps les plus reculés jusqu'à l'établissement du protectorat de la France en Tunisie, Paris, Armand Durlacher, , 211 p. (lire en ligne), p. 194-199.