Il est utilisé par les anesthésistes en France quotidiennement pour la majorité des interventions sous anesthésie générale à des fins d'analgésie per opératoire. Une induction anesthésique requiert de l'ordre de 0,2µg/kg de sufentanil, et les patients reçoivent de l'ordre de 10 à 50µg de sufentanil par intervention en moyenne.
Il peut être administré par voie péridurale ou inthrathécale (rachianesthésie) afin d'améliorer la qualité du bloc anesthésique et pour en prolonger les effets[4]. Un grand nombre des maternités de France utilisent le sufentanil en adjonction à la ropivacaïne dans le mélange anesthésique (0,25 à 0,5µg/mL) administré par voie péridurale lors du travail obstétrical.
Il est utilisé pour l'analgésie des patients sous ventilation mécanique, seul ou en adjonction au midazolam ou propofol, à une dose de l'ordre de 5 à 25µg/h IVSE (intraveineux à la seringue électrique).
Bien qu'assez rarement employé de cette façon, la morphine lui étant souvent préféré, le sufentanil peut s'employer en titration intraveineuse pour soulager une douleur aiguë post opératoire, ou sous forme de PCA.
Le sufentanil agit comme un agoniste des récepteurs µ aux opioïdes et opiacés. Il s'agit d'un analgésique morphinomimétique très puissant, 10 fois plus puissant que le fentanyl, et 1000 fois plus puissant que la morphine chez l'homme.
Le sufentanil est le plus souvent administré par voie intraveineuse, il possède cependant une excellent biodisponibilité par voie sous cutanée (99%), bonne par voie intranasale (70%) pour un usage pédiatrique et sublinguale (60%)(e.g. Zalviso®).
Le pic d'efficacité est atteint entre 2 et 6 minutes après l'administration selon la voie utilisée.
Le sufentanil est éliminé principalement par métabolisation. Le foie et l'intestin grêle sont les principaux sites de biotransformation. Au niveau hépatique, la métabolisation se fait principalement par le cytochrome P450 3A4.
Environ 80 % de la dose administrée est éliminée dans les 24 heures suivant l'administration, et les effets analgésiques ressentis dépassent rarement les 2h après l'administration.
↑(en) S. Vuckovic, M. Prostran, M. Ivanovic et Lj Dosen-Micovic, « Fentanyl Analogs: Structure-Activity-Relationship Study », Current Medicinal Chemistry, vol. 16, no 19, , p. 2468–2474 (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Brian A. Baldo, « The anaesthetist, opioid analgesic drugs, and serotonin toxicity: a mechanistic and clinical review », British Journal of Anaesthesia,, (DOI10.1016/j.bja.2019.08.010, lire en ligne)
↑(en) Rachael Rzasa Lynn and JL Galinkin, « Naloxone dosage for opioid reversal: current evidence and clinical implications », Therapeutic Advances in Drug Safety, (DOI10.1177/2042098617744161, lire en ligne)
Liens externes
Page spécifique dans la base de données sur les produits pharmaceutiques (Canada)
Compendium suisse des médicaments : spécialités contenant Sufentanil
Page spécifique sur le Répertoire Commenté des Médicaments, par le Centre belge d'information pharmacothérapeutique