Une structure de Hodge pure de poids entier n est la donnée d'un groupe abélien et d'une décomposition de sa complexification H en une somme directe de sous-espaces complexes , où , avec la propriété que le complexe conjugué de est :
Une définition équivalente est obtenue en remplaçant la décomposition en somme directe de H par la filtration de Hodge, une filtration finie décroissante de H par des sous-espaces complexes avec la condition
La relation entre ces deux descriptions est donnée par :
Par exemple, si X est une variété kählérienne compacte, est le n-ième groupe de cohomologie de X à coefficients entiers, alors est son n-ième groupe de cohomologie à coefficients complexes et la théorie de Hodge fournit la décomposition de H en une somme directe comme ci-dessus, de sorte que ces données définissent une structure de Hodge pure de poids n.
Pour les applications en géométrie algébrique, à savoir la classification des variétés projectives complexes par leurs périodes, l'ensemble de toutes les structures de Hodge de poids n sur est trop grossier. On précise une donnée supplémentaire.
Une structure de Hodge polarisée de poids n est constituée d'une structure de Hodge et d'une forme bilinéaire entière non dégénérée Q sur (polarisation), qui s'étend à H par linéarité, et satisfaisant :
En termes de filtration de Hodge, ces conditions impliquent que
où C est l'opérateur de Weil sur H, donné par sur .
Variation de structure de Hodge
Une variation de structure de Hodge (Griffiths 1968, Griffiths 1968a, Griffiths 1970) est une famille de structure de Hodge paramétrisée par une variété complexe X. C'est la donnée d'un faisceau en groupes localement constant S de type fini sur X, ainsi qu'une filtration de Hodge décroissante F sur S⊗OX, telle que :
la filtration induise une structure de Hodge de poids n sur S ;
(transversalité de Griffiths) la connexion naturelle de S⊗OX envoie dans
La « connexion naturelle » de S⊗OX induit par les connexions plates sur S et d sur OX, et OX est le faisceau holomorphe structural X, et est le faisceau des 1-formes sur X. Cette connexion plate est la connexion de Gauss-Manin ∇ et peut être décrite à l'aide des équations de Picard–Fuchs.
(en) Donu Arapura, Complex Algebraic Varieties and their Cohomology, 120-123 p. (lire en ligne [archive du ]) (fournit des outils pour le calcul des nombres de Hodge à partir de la cohomologie des faisceaux)
(en) Olivier Debarre, « Periods and Moduli », dans Lucia Caporaso, James McKernan, Mircea Mustață et Mihnea Popa (éd.), Current Developments in Algebraic Geometry, Cambridge University Press, coll. « Mathematical Sciences Research Institute Publications » (no 59), , 438 p. (ISBN9781107459465), p. 65-84
Pierre Deligne, « Théorie de Hodge. I », dans Actes du congrès international des mathématiciens (Nice, 1970), vol. 1, Gauthier-Villars, , 532 p. (MR0441965, lire en ligne [archive du ]), p. 425-430
(en) Christian Schnell, « An Overview of Morihiko Saito's Theory of Mixed Hodge Modules : A Tribute to Wilfried Schmid », dans Stephen D. Miller et Shing-Tung Yau, Representation Theory, Automorphic Forms & Complex Geometry, , 306 p. (ISBN978-1-57146-362-3, arXiv1405.3096, lire en ligne), p. 27-80
Claire Voisin, Théorie de Hodge et géométrie algébrique complexe, Paris-Marseille, Société mathématique de France, coll. « Cours spécialisés » (no 10), , viii+595 p. (ISBN2-85629-129-5, ISSN1284-6090)