La sphère de Riemann, obtenue en ajoutant au plan complexe un point à l'infini, est une variété complexe unidimensionnelle, également appelée une surface de Riemann.
La projection stéréographique, par exemple sur le plan équatorial à partir du pôle Nord, permet de voir que la sphère est homéomorphe au plan complété du point à l'infini . Inversement, on passe du plan à la sphère en ajoutant un pôle, projection du point à l'infini noté .
Le plan s'identifie à .
La sphère de Riemann, c'est la sphère usuelle envisagée de ce point de vue, autrement dit la droite projective complexe[1].
Plus généralement, l'espace est homéomorphe à la sphère (sphère unité de l'espace euclidien ) privée d'un point. En effet, est le compactifié d'Alexandrov de .
C'est l'ensemble des droites vectorielles de . Une telle droite étant définie par un vecteur non nul, défini à un coefficient de proportionnalité
près, on peut la voir comme quotienté par la relation d'équivalence
si et seulement s'il existe un nombre complexe non nul tel que
.
On la note , et on note le point associé à . On dit que est un système de coordonnées homogènes du point .
Remarquons aussi que
est une bijection de sur .
De même :
est une bijection de sur .
Ces deux façons d'identifier à privé d'un point sont analogues aux identifications de
à la sphère unité privée d'un point à l'aide des projections stéréographiques de pôles Nord et Sud.
Cette remarque permet de donner une bijection explicite entre
et . C'est l'application définie par
si et
si
(ces deux définitions sont compatibles si , grâce à l'équation de la sphère).
Son application réciproque, si on identifie à ,
et si on représente un point de par des coordonnées homogènes, est
Il est clair que ne dépend pas du choix des coordonnées homogènes.
On peut aussi voir comme une application de
L'application de la sphère de Riemann dans elle-même ainsi définie s'appelle une homographie ; c'est une bijection holomorphe ; inversement, toute bijection holomorphe de la sphère de Riemann est une
homographie.