L'hypothèse de Riemann est l'une des plus importantes conjectures des mathématiques et concerne les zéros de la fonction ζ de Riemann. Divers objets géométriques et arithmétiques peuvent être décrits par ce que l'on appelle les fonctions L globales, qui sont similaires formellement à la fonction zêta de Riemann. On peut alors se poser la même question à propos des zéros de ces fonctions L, fournissant diverses généralisations de l'hypothèse de Riemann. Aucune de ces conjectures n'a été confirmée ou infirmée par une démonstration, mais beaucoup de mathématiciens croient qu'elles sont vraies.
Les fonctions L globales peuvent être associées aux courbes elliptiques, aux corps de nombres (dans ce cas, elles sont appelées fonctions zêta de Dedekind), aux ondes de Maass(en), et aux caractères de Dirichlet (dans ce cas, elles sont appelées fonctions L de Dirichlet). Lorsque l'hypothèse de Riemann est formulée pour les fonctions zêta de Dedekind, elle est connue sous le nom d'hypothèse de Riemann étendue (HRE) et lorsqu'elle est formulée pour les fonctions L de Dirichlet, elle est connue sous le nom d'hypothèse de Riemann généralisée (HRG).
Hypothèse de Riemann généralisée (HRG)
L'hypothèse de Riemann généralisée a sans doute été formulée pour la première fois par Adolf Piltz(de) en 1884.
De même que l'hypothèse de Riemann originelle, elle a d'importantes conséquences sur la répartition des nombres premiers.
L'énoncé de l'hypothèse de Riemann généralisée est le suivant[1] :
Pour tout caractère de Dirichlet χ, si s est un nombre complexe tel que L(χ, s) = 0 et si sa partie réelle est strictement comprise entre 0 et 1, alors elle vaut en fait 1/2.
Si l'hypothèse de Riemann généralisée est vraie alors[2], pour tout entier n > 0, tout sous-groupe propre du groupe des inversibles modulo n évite au moins un entier compris entre 1 et 2(ln n)2 et au moins un entier premier avec n et compris entre 1 et 3(ln n)2 ; autrement dit : tout nombre composém possède un témoin de non-primalité inférieur à 2(ln m)2 et les inversibles modulo n sont engendrés par ceux inférieurs à 3(ln n)2. Ces résultats sont souvent utilisés dans les démonstrations et ont de nombreuses conséquences. Par exemple :
pour tout nombre complexe s de partie réelle > 1. La somme porte sur tous les idéaux non nuls a de OK.
La fonction zêta de Dedekind satisfait une équation fonctionnelle et peut être étendue par prolongement analytique sur le plan complexe entier. La fonction résultante contient des informations importantes sur le corps de nombres K.
Pour tout corps de nombres K, si s est un nombre complexe tel que ζK(s) = 0 et si sa partie réelle est strictement comprise entre 0 et 1, alors elle vaut en fait 1/2.
Le cas de l'extension triviale (K = ℚ, donc OK = ℤ) correspond à l'hypothèse de Riemann ordinaire.
↑Pascal Boyer, Petit compagnon des nombres et de leurs applications, Paris, Calvage et Mounet, , 648 p. (ISBN978-2-916352-75-6), II. Nombres premiers, chap. 3.3. (« Autour du petit théorème de Fermat »), p. 212-213.