Sophie Binet

Sophie Binet
Illustration.
Sophie Binet en 2023.
Fonctions
Secrétaire générale de la Confédération générale du travail (CGT)
En fonction depuis le
(1 an, 8 mois et 23 jours)
Élection
Prédécesseur Philippe Martinez
Secrétaire générale de l'union générale des ingénieurs, cadres et techniciens CGT
En fonction depuis
(6 ans et 9 mois)
Prédécesseur Marie-José Kotlicki
Biographie
Date de naissance (42 ans)
Lieu de naissance Metz
Nationalité Française
Parti politique PS (2008-2012)
Syndicat UNEF
CGT
Diplômée de université de Nantes
Profession conseillère principale d’éducation

Sophie Binet, née le à Metz, est une syndicaliste française, secrétaire générale de la Confédération générale du travail (CGT) depuis le .

Elle participe au mouvement contre le contrat première embauche de 2006, à la direction du syndicat étudiant UNEF. En 2016, elle lance une pétition qui réunit plus d'un million de signatures en deux semaines lors du mouvement social contre la loi Travail.

Permanente de la CGT à partir de 2013, après avoir travaillé six ans en lycée professionnel, soucieuse d'un « rassemblement des organisations syndicales, trop nombreuses et divisées », elle est élue, en 2018, secrétaire générale de l'Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens CGT. En 2023, en plein mouvement social contre le projet de réforme des retraites, elle est la première femme élue secrétaire générale de la CGT.

Biographie

Naissance et formation

Née le [1] à Metz[2], d'une mère assistante sociale et d'un père cadre[3], Sophie Binet grandit à Nantes. Elle suit des études en philosophie à l'université de Nantes[4], et y décroche une maîtrise de philosophie[2] en 2004[5].

Elle travaille en tant que conseillère principale d’éducation dans des lycées professionnels[6] dans les quartiers nord de Marseille en 2008 et 2009[7] puis au Blanc-Mesnil en Seine-Saint-Denis de 2009 à 2013[8] avec comme objectif de « relancer l'ascenseur social » dans les quartiers populaires[9], jugeant la société française « trop compartimentée, trop sclérosée »[4].

Parcours syndical

Débuts militants

À l'âge de 15 ans, elle appartient à la Jeunesse ouvrière chrétienne[10],[11],[12]. Puis, étudiante, elle milite dans l'UNEF dite Solidarité étudiante (syndicat minoritaire) à Nantes, avant de faire partie du bureau national de l'UNEF réunifiée dans les années 2000, participant notamment au mouvement contre le contrat première embauche de 2006[6],[13]. Elle est élue en 2002 en tant que représentante étudiante au conseil des études et de la vie universitaire à l'université de Nantes. En 2003, elle devient présidente de l'UNEF-Nantes[6] et vice-présidente étudiante de son université[14].

Elle est ensuite élue vice-présidente nationale de l'UNEF et pour deux mandats au Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche en 2004 et 2006[5],[15],[16].

Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens CGT

Après sa nomination, comme conseillère principale d'éducation, au Blanc-Mesnil en 2009, Sophie Binet milite au syndicat CGT Éduc'action de Seine-Saint-Denis. Dans la section syndicale du lycée où elle travaille, elle participe à animer une grève reconductible des personnels de l'établissement au cours du mouvement social contre la réforme des retraites de 2010[3]. Intéressée par les enjeux professionnels posés par les fonctions d'encadrement dans son métier, elle rejoint la commission exécutive de l'Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens CGT (Ugict-CGT) en 2011.

En 2014, elle est élue secrétaire générale adjointe de la structure[17], puis en mars 2018, cosecrétaire générale[8] et enfin unique secrétaire générale en novembre 2021. À ce poste, elle fait preuve d'une « bonne connaissance de l’industrie », selon le journal spécialisé L'Usine nouvelle[4],[18].

Avec l'UGICT-CGT, des associations et d'autres syndicats de salariés comme la CFDT et l'Union syndicale Solidaires, elle participe à la création de la Maison des lanceurs d'alerte en 2018[19], avec une attention particulière à la liberté de la presse[20]. Elle siège au conseil d'administration en tant que représentante de l'UGICT ainsi qu'au bureau[21], au sein duquel elle est nommée secrétaire[22]. Elle s'engage notamment pour améliorer la loi visant à protéger les lanceurs d'alerte adoptée en février 2022[23].

Membre du bureau confédéral de la CGT

Dès le 50e congrès, elle est élue du bureau confédéral de la CGT[24].

Le , lendemain, de la présentation de la loi travail, elle lance la pétition « Loi Travail : non, merci ! »[25],[4], ce qui contribue fortement au mouvement social contre la loi, les deux autres initiateurs étant Caroline De Haas et Elliot Lepers, rejoints rapidement par une vingtaine de militants associatifs et syndicaux. Selon les universitaires Franck Bousquet, Nikos Smyrnaios et Emmanuel Marty[26], cette pétition recueille le chiffre record[26] de plus d'un million de signatures[27] en deux semaines, ce qui constitue « une exception notable »[26], susceptible d'« éclairer sur les logiques de la mobilisation électronique »[26] et un « évènement politique » qui rompt avec le « fonctionnement de la politique française »[26]. Pour y parvenir, elle multiplie les contacts avec les associations, les autres syndicats et les réseaux sociaux[12]. Au total, la pétition recueillera 1,35 million de signatures[28].

Lors de ce mouvement social, elle souligne dans le journal Le Parisien que la CGT s'est « organisée pour être au plus près des salariés, avec un fonctionnement qui part du bas » dans la volonté de « rassembler aussi bien les ouvriers que les cadres et techniciens ». Parmi ses priorités, « reconnaître aux précaires ou aux prétendus travailleurs indépendants des droits transférables », qui seraient « rattachés à leur personne et non plus à leur statut ou à leur contrat de travail »[29].

En 2018, elle devient « pilote du collectif femme mixité » chargée des questions d'égalité femmes-hommes, au sein de la direction élargie du syndicat[30],[31].

Dans une tribune publiée dans la presse, en novembre 2022, elle dénonce le manque d’avancées contre les violences sexistes et sexuelles dans le monde du travail[9], et le retard des institutions[32], cinq ans après le début de libération de la parole avec le mouvement #MeToo. Le 15 février, elle organise une manifestation devant l’Assemblée nationale, de l’UGICT-CGT et du collectif #NousToutes, pour dénoncer les inégalités salariales entre hommes et femmes et anime une soirée d'explications et débats sur les conséquences de la réforme des retraites pour les femmes[9].

Secrétaire générale de la CGT

Le , lors du 53e congrès de la CGT, elle succède à Philippe Martinez à la tête de la CGT avec 82 % des voix des 32 fédérations[33], à la suite du rejet des candidatures de Marie Buisson, candidate de l’équipe sortante. Devançant Céline Verzeletti, également opposée à l’équipe sortante, elle devient la première femme à occuper ce poste depuis la création du syndicat en 1895[1],[34],[35].

Son élection lors du mouvement social contre le projet Dussopt sur les retraites met fin aux interrogations sur la stratégie de la CGT[36],[37] : elle annonce dans la foulée que « l’intersyndicale, unie » rencontrera la Première ministre Élisabeth Borne « pour exiger le retrait » du projet[9]. Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la CFDT, considère qu'il y a « un travail d’éclaircissement de la ligne après le congrès de la CGT », où apparaissaient « plusieurs éléments de divergences internes »[36]. Son élection "pourrait apaiser les tensions" entre les différentes composantes de la CGT et "lui permettre de retrouver une cohésion collective", selon une analyse de Michel Noblecourt, spécialiste de ces questions, dans Le Monde'[38].

Le , pour sa première manifestation comme secrétaire générale, elle vient soutenir les grévistes de Storengy, filiale d'Engie, à Gournay-sur-Aronde, dans l'Oise, en grève depuis 33 jours[39], en déclarant que leur « lutte est centrale »[39] et en soulignant que « 33 jours de grève, quand on connait le salaire moyen en France, ça pèse lourd sur le porte-monnaie »[39].

Dans une tribune publiée dans la presse avec une centaine de féministes en mai 2023[40], elle dénonce le "cumul du mépris de classe et du sexisme" chez Vertbaudet, où elle a été soutenir les ouvrières peu après son élection, en reprenant leur appel au boycott en brandissant la menace d'une action nationale[41], et des fonds financiers de LBO qui "se croient autorisés à essorer les salariés au profit de leurs actionnaires" dans "de plus en plus d'enseignes de commerce, notamment de textile-habillement"[42] dans le conflit social .

En 2023, elle apporte son soutien à la maternité des Bluets lorsque celle-ci fait face à des difficultés financières[43].

En mai 2024, elle appelle à une mobilisation de l'ensemble des forces syndicales et politiques contre l'extrême droite dans un texte « Il est minuit moins le quart », en ouverture de la réédition des Jours heureux, le programme politique pour l'après guerre du Conseil national de la résistance[44],[45]. En juin 2024 lors d’un Comité confédéral national, Sophie Binet ainsi que les responsables de fédérations et des unions départementales de la CGT votent en faveur d’un soutien explicite au Nouveau Front populaire. Cette décision est présentée comme un tournant, car si la CGT appelle régulièrement à voter contre l’extrême-droite, elle n'appelle habituellement pas à voter pour un parti ou un mouvement en particulier. Le syndicat est en effet signataire de la Charte d’Amiens, qui acte l’indépendance des syndicats à l’égard des partis politiques. Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a salué une « décision historique »[46].

Autres engagements

Elle a été adhérente du Parti socialiste (PS) et a milité dans les quartiers nord de Marseille dans les Bouches-du-Rhône[47]. En 2008, lors du congrès de Reims elle signe la motion d'Un monde d'avance dirigé par Benoît Hamon. Puis, elle soutient Martine Aubry contre François Hollande lors de la primaire citoyenne de 2011. Lors du congrès de Toulouse, en 2012, après l'élection de François Hollande à la présidence de la République, elle signe la motion majoritaire[48]. Elle démissionne du PS en 2013-2014, en réaction à la création du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault[3]. Elle s'oppose ensuite franchement à la politique du deuxième gouvernement socialiste dirigé par Manuel Valls, notamment lors de la loi Travail en février 2016[4].

Sophie Binet est membre du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes pour les années 2022-2025[49].

Prises de position

Pendant une manifestation contre la loi portant réforme des retraites le [50], Sophie Binet est interrogée par une journaliste de CNews. Elle refuse de répondre, précise qu'elle ne participe pas aux plateaux de CNews et s'adressera uniquement aux « médias qui garantissent la liberté d'expression et la pluralité »[51].

En novembre 2024, constatant une « accélération très forte de la dégradation de la situation » des entreprises notamment dans l'industrie pouvant conduire à des pertes d'emplois importantes, elle prône des mesures d'urgence dont « un retour aux prix régulés » de l'énergie pour l'industrie, « qui tienne compte du coût de production » et des investissements nécessaires à la relance du nucléaire, la mise en place par l'Europe de barrières douanières « plus protectrices » et également « un renforcement de la loi Florange » obligeant les entreprises de plus de 1 000 salariés à chercher un repreneur en cas de projet de fermeture afin que celle-ci soit élargie aux « entreprises de 50 salariés ou plus »[52].

Publications

Notes et références

  1. a et b « Sophie Binet succède à Philippe Martinez à la tête de la CGT », sur Le Monde, .
  2. a et b Philippine Robert, « Sophie Binet, la cadre qui rêvait d’être ouvrière », Le Point, , p. 55
  3. a b et c Sophie Binet, Sébastien Shulz et Karel Yon (itw), « Ne pas seulement jouer en défense mais aussi en attaque », Mouvements, no 117,‎ , p. 182-195 (DOI 10.3917/mouv.117.0182).
  4. a b c d et e « Féministe, écolo, ancienne CPE : sept choses à savoir sur Sophie Binet, nouvelle patronne de la CGT », sur France Inter (consulté le ).
  5. a et b Julien Chabrout, « Qui est vraiment Sophie Binet de la CGT ? Ces années à l’Unef et au PS racontées par ses camarades de l’époque », sur Le Journal du dimanche, (consulté le )
  6. a b et c Juliette Chapalain et Jeanne Bartoli, « Dix ans après, que sont devenus les leaders anti-CPE ? », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Arnaud Deux, « "Une nouvelle dirigeante déterminée et prête à lutter sur tous les fronts" », sur La Marseillaise,
  8. a et b Cyril Brioulet, « Sophie Binet élue à la tête de la CGT : 5 choses à savoir sur la nouvelle patronne du syndicat », sur ladepeche, .
  9. a b c et d « Qui est Sophie Binet, la nouvelle secrétaire générale de la CGT, élue contre toute attente ? », sur Ouest-France, .
  10. Catherine Gasté, « Qui est Sophie Binet, le nouveau visage de la CGT ? », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. Cyrielle Thevenin, « Qui est Sophie Binet, la nouvelle secrétaire de la CGT ? Quels seront ses défis ? », L'Est Républicain,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. a et b Le Parisien, 31 mars 2023.
  13. « Chat-CPE avec Sophie Binet de l'Unef », 20minutes.fr, 22 mars 2006.
  14. Centre d’histoire du travail, « Répertoire numérique détaillé du fonds d’archives de l'UNEF Nantes ».
  15. « Bulletin officiel n° 40 du 4 novembre 2004 », sur education.gouv.fr (consulté le ).
  16. « Avis relatif à la proclamation des résultats des élections des représentants des étudiants des établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel au Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche », sur Legifrance, .
  17. Options, mensuel de l'UGICT-CGT, No 597, mai 2014, 17e congrès.
  18. Cécile Maillard, « Sophie Binet, représentante des ingénieurs et des cadres CGT, succède à Philippe Martinez », sur Usine Nouvelle, .
  19. Isabelle Simon, « Des associations et syndicats français créent la Maison des lanceurs d'alerte », sur lequotidien.lu (consulté le ).
  20. a et b « Haro sur la liberté de la presse  ! », chronique de Sophie Binet dans L'Humanité Magazine, le 31 mars 2023.
  21. Olivier Certain, « Sophie Binet, rouge, verte et féministe », sur vsd.fr, (consulté le )
  22. « Qui sommes-nous ? », sur Maison des lanceurs d'alerte (consulté le ).
  23. « Loi Waserman. Sophie Binet : "L'intérêt d'une loi, c'est de toucher le business" », sur humanite.fr, (consulté le ).
  24. « CGT. Un bureau confédéral renouvelé », sur L'Humanité, (consulté le ).
  25. « En moins d'une semaine, la pétition en ligne contre le projet de loi de réforme du droit du travail a recueilli plus de 410.000 signatures », sur L'Obs, .
  26. a b c d et e « La pétition contre la loi Travail : construction et appropriation de l’évènement par ses acteurs » par les universitaires Franck Bousquet, Nikos Smyrnaios et Emmanuel Marty, dans la revue universitaire Sciences de la société 2017.
  27. « La pétition contre le projet de loi El Khomri atteint un million de signatures », sur Le Monde, .
  28. « La pétition contre la loi travail est de retour », sur Les Échos, .
  29. Le Parisien, 30 avril 2016.
  30. « Sophie Binet succède à Philippe Martinez à la tête de la CGT », France 24, 31 mars 2023.
  31. Options, mensuel de l'UGICT-CGT, No 635, mars 2018.
  32. L'Humanité-Dimanche, 20 novembre 2022.
  33. Sandrine Gadet avec Eva Clouet, « Sophie Binet, la militante nantaise élue à la tête de la CGT », sur France TV Info, (consulté le ).
  34. « Sophie Binet succède à Philippe Martinez à la tête de la CGT », Les Échos, (consulté le ).
  35. CGT : Sophie Binet ou l’imprévu réjouissant, mediapart.fr, 31 mars 2023, par Stéphane Alliès et Lénaïg Bredoux
  36. a et b Article par Libération et AFP du 3 avril 2023.
  37. Article par Sabrine Mimouni dans Elle.
  38. "Sophie Binet à la tête de la CGT, un atout pour un syndicat en crise", analyse de Michel Noblecourt dans Le Monde du 6 avril [1]
  39. a b et c "Réforme des retraites. Sophie Binet en soutien aux salariés de Storengy en grève depuis 33 jours "votre lutte est centrale" par Céline Brégand, le 06 avril 2023 sur France Télévision [2]
  40. Article dans Streetpress le 24 mai 2023 [3]
  41. Willy Moreau, Radio France le 23/05/2023[4]
  42. "Chez Vertbaudet, bas salaires et mépris du patron en prime" reportage et interview de Manon Ovion le 17 avril 2023 [5]
  43. Laurette de Vivie Aufroy, « A Paris, la maternité des Bluets mobilisée espère faire «tache d’huile» », sur Libération, (consulté le )
  44. « « Il est minuit moins le quart » : Sophie Binet préface « les Jours heureux », le programme du CNR », (consulté le )
  45. « Sophie Binet : « Nous avons besoin d’une rupture aussi forte que celle posée par le CNR » - L'Humanité », (consulté le )
  46. Victor Joanin, Historique : la CGT donne une consigne de vote en appelant à élire le Nouveau Front populaire, rmc.bfmtv.com, 18 juin 2024
  47. François Tonneau, « Elle a démarré sa carrière dans les quartiers Nord de Marseille, qui est Sophie Binet, élue à la tête de la CGT ? », sur La Provence, (consulté le ).
  48. « Sophie Binet, une ancienne du PS à la tête de la CGT : pourquoi c’est une révolution », sur L'Express, (consulté le ).
  49. « BINET Sophie - Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes », sur haut-conseil-egalite.gouv.fr (consulté le ).
  50. Maxime Birken, « Sophie Binet refuse de répondre à CNews, la chaîne « scandalisée », Huffington Post, 6 avril 2023.
  51. « "Je ne souhaite pas répondre à CNews" : la patronne de la CGT, Sophie Binet, refuse en direct de parler aux journalistes de la chaîne », sur ladepeche.fr, (consulté le )
  52. «Près de 250 plans de licenciement en préparation» : 200.000 emplois sont menacés en France selon la CGT, lefigaro.fr, 27 novembre 2024
  53. Clotilde Mathieu, « CGT : Sophie Binet succède à Philippe Martinez », sur humanite.fr, .

Liens externes

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