Les sonates pour piano de Beethoven sont considérées comme le premier cycle de grandes pièces de piano adaptées à l'interprétation en salle de concert[1]. Adaptées à la fois à l'exécution privée et publique, les sonates de Beethoven forment « un pont entre les mondes du salon et de la salle de concert »[1].
Liste des sonates
Premières sonates
Les premières sonates de Beethoven ont été fortement influencées par celles de Haydn et Mozart. Malgré cela, il a cherché de nouvelles façons de composer ses sonates. Ses quatre premières sonates sont construites en quatre mouvements, ce qui était très rare à son époque.
Après avoir écrit ses premières treize sonates (jusqu'à op. 28), il écrit à Wenzel Krumpholz : « à partir de maintenant, je vais prendre un nouveau chemin. » Les sonates de Beethoven, à partir de cette période, sont très différentes des précédentes. Il a tendance à abandonner la forme sonate commune héritée de Haydn et de Mozart et la remplace par une manière plus audacieuse de concevoir la sonate. Beaucoup de compositeurs romantiques de la période ont été fortement influencés par ces sonates de Beethoven. Après 1804, Beethoven abandonne les opus regroupés et compose uniquement un opus par sonate. On ne sait pas pourquoi il a fait ainsi.
Les dernières sonates de Beethoven sont parmi les œuvres les plus difficiles du répertoire. Une nouvelle fois, sa musique trouve un nouveau chemin. À cette époque, son style classique et son ouïe ont complètement disparu, remplacés par les origines de la musique romantique. La sonate « Hammerklavier », a été et est encore jugée comme la sonate la plus difficile de Beethoven. En fait, elle était considérée comme injouable, jusqu'à ce qu'un garçon de presque 15 ans la joue en concert : Franz Liszt.
Avec ces cinq dernières sonates, Beethoven soliloque et s'élève à l'universel ; il devient selon Igor Stravinsky« pour toujours notre contemporain »[5].
L'ensemble des 32 sonates ont d'abord été jouées en un seul cycle de concerts, par Hans von Bülow[6]. Un certain nombre d'autres pianistes ont imité cet exploit, notamment Artur Schnabel (le premier depuis Bülow à jouer le cycle complet en concert de mémoire – sans la partition), Roger Woodward[7] et Michael Houstoun, ont joué l'intégrale deux fois ; la première à l'âge de 40 ans, puis 20 ans plus tard, en 2013[8].
En 1970, Daniel Barenboïm établit le record du monde du plus jeune pianiste ayant enregistré le cycle complet des sonates de Beethoven (entre 1967 et 1970)[10] Depuis 2014, ce « record » a été battu par la pianiste suisseMélodie Zhao, puisqu'elle a gravé l'intégrale des 32 sonates[11] à l'âge de 19 ans, pour le label Claves[12].
Arrangements
La sonate opus 27 a été orchestrée par Nathan Kelly pour orchestre symphonique. L'opus 106, a été orchestrée par Felix Weingartner pour un orchestre de style romantique. Auguste Blondeau a transcrit pour quatuor à cordes, les trois sonates de l'opus 2, qui a fait l'objet d'un enregistrement par le Quatuor Ad Fontes[13].
Bibliographie
(en) Denis Matthews, Beethoven piano sonatas, British Broadcasting Corporation,
(en) William Behrend, Ludwig Van Beethoven's Pianoforte Sonatas, Ams Pr Inc, , 199 p. (ISBN978-0-404-12861-6)
Guy Sacre, La musique de piano : dictionnaire des compositeurs et des œuvres, vol. I (A-I), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 2998 p. (ISBN2-221-05017-7), p. 320–266.
(en) Donald Tovey, A Companion to Beethoven's Piano Sonatas, Associated Board of the Royal Schools of Music, (ISBN978-1-86096-086-4)
(en) Kenneth Drake, The Beethoven sonatas and the creative experience, Indiana University Press, , 315 p. (ISBN978-0-253-21382-2, lire en ligne)
↑Blondeau, Quatuors d'après les sonates de Beethoven - Quatuor Ad Fontes : Alice Piérot et Enrico Parizzi, violons ; Monica Ehrsam, alto ; Reto Cuonz, violoncelle (février 2004, Alpha) (OCLC62304086)