Emil Gilels

Emil GilelsЭмиль Гилельс
Nom de naissance Emil Grigorievitch Gilels
Naissance
Odessa, Ukraine
Drapeau de l'Empire russe Empire russe
Décès (à 68 ans)
Moscou
Drapeau de l'URSS Union soviétique
Activité principale Pianiste
Formation Conservatoire Tchaïkovski de Moscou
Maîtres Heinrich Neuhaus
Distinctions honorifiques Prix Staline (1946)

Emil Grigorievitch Gilels (ou Guilels ; en russe : Эмиль Григорьевич Гилельс), né le à Odessa, mort le , à Moscou, est un pianiste soviétique.

Il s'est distingué par un jeu au son très pur, un legato admirable, une variété de timbres orchestrale ; sa vision des œuvres est d'une cohérence et d'une intelligence rares. Chostakovitch disait de lui : « Il combine à la fois une grande liberté d'interprète et un respect absolu des intentions du compositeur. »

Son répertoire est essentiellement romantique avec les concertos et les sonates de Beethoven, Brahms, Schumann ou Saint-Saëns, Il est aussi un des plus grands interprètes de la musique russe (Prokofiev, Rachmaninov)[1]. Au début des années cinquante, il interpréta Rameau (par exemple Le rappel des oiseaux), ainsi que Lully. Il a également enregistré une interprétation remarquée des 4 ballades pour piano de Brahms. Dans les dernières années de sa vie, il entreprit d'enregistrer l'intégrale des sonates pour piano de Beethoven pour Deutsche Grammophon, la mort l'empêcha d'achever le cycle, auquel manquent les sonates nos 1, 9, 22, 24 et 32[2].

Biographie

Gilels est né dans une famille juive le 6 octobre 1916 ( dans le calendrier grégorien) à Odessa, en Ukraine (Empire russe) de Gesya et Grigory Gilels. Son père travaillait comme commis dans une raffinerie de sucre. Sa sœur Elizaveta, de trois ans sa cadette, devint une violoniste de renom.

Gilels, âgé de cinq ans et demi, commença à étudier le piano avec Yakov Tkach, un célèbre pédagogue de piano à Odessa. Apprenant rapidement, il apprit à jouer les trois volumes des études de Loeschhorn en quelques mois, et peu après les sonates de Clementi et Mozart. Gilels attribua plus tard à la formation stricte de Tkach les fondements de sa technique. À son tour, Tkach commenta le talent de Gilels ainsi : « Milya Gilels possède les capacités de celui qui est né uniquement dans le but de devenir pianiste, et avec l'attention nécessaire à son développement, l'URSS s'enrichirait à l'avenir avec l'acquisition d'un pianiste de renommée mondiale. »

Il donne son premier concert à treize ans. En 1935, il étudie au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou, où il suit notamment l'enseignement d'Heinrich Neuhaus et rencontre ses condisciples Sviatoslav Richter et Bronislav Stayevski. En 1938, il gagne le premier prix du Concours Eugène-Ysaÿe à Bruxelles et devient professeur au conservatoire Tchaïkovski de Moscou à partir de 1951. C'est l'un des rares artistes soviétiques ayant pu faire une carrière internationale officielle, avec plusieurs enregistrements aux États-Unis, dont un à Seattle[3].

Il meurt dans un hôpital moscovite le 14 octobre 1985[4]. À la veille de partir en tournée, il avait souhaité effectuer un contrôle médical. Selon Sviatoslav Richter, durant la visite, un médecin incompétent ou tête en l'air aurait confondu deux flacons, ce qui aurait conduit à son décès[5],[6].

Discographie sélective

Références

  1. « The 10 Greatest Pianists Of All Time », sur Limelight Magazine, (consulté le )
  2. Andrew Clements, « Emil Gilels: The Early Recordings », sur The Guardian, (consulté le ).
  3. Emil Gilels, The Seattle Recital, Deutsche Grammophon.
  4. (en) John Rockwell, « Emil Gilels, Soviet Pianist, Dies at 68 », sur The New York Times, (consulté le ).
  5. Bruno Monsaingeon, Richter : écrits, conversations, Fondettes/Arles, Van de Velde / Actes-Sud, , 469 p. (OCLC 45506290, BNF 37000254), p. 62.
  6. (es) « Emil Gilels en el centenario de su nacimiento (19-10-2016) - Stars », Stars, (consulté le ).

Liens externes