Les sommes de Kloosterman peuvent être vues comme des analogues sur l'anneau Z/nZ des fonctions de Bessel. Elles apparaissent, par exemple, dans le développement de Fourier des formes modulaires.
Lorsque a = 0 ou b = 0, la somme de Kloosterman devient une somme de Ramanujan.
ne dépend que de la classe de résidu de a et b modulo m, et l'on a . De plus, lorsque pgcd(c, m) = 1, alors
Lorsque m = m1m2 avec pgcd(m1, m2) = 1, alors pour tout choix de n1 et n2 tels que n1m1 ≡ 1 mod m2 et n2m2 ≡ 1 mod m1, on aCela réduit le calcul des sommes de Kloosterman au cas où le module m est une puissance d'un nombre premier.
L'identité de Selberg :fut énoncée par Atle Selberg et démontrée pour la première fois par Kuznetsov en utilisant la théorie spectrale des formes modulaires. De nos jours, des preuves élémentaires sont connues[3].
Lorsque p est un nombre premier impair, on ne connaît pas de formule simple pour K(a, b; p), et la conjecture de Sato-Tate suggère qu'il n'en existe pas.
Lorsque m = pk avec k > 1 et p un nombre premier impair, et lorsque pgcd(p, ab) = 1, alorsoù εm est défini par la formule :Cette formule fut découverte pour la première fois par Hans Salié(de)[4] et il en existe de nombreuses preuves simples dans la littérature[5].
Estimation
Les sommes des Kloosterman interviennent dans l'expression des coefficients de Fourier de certaines formes modulaires. De ce fait, des majorations des sommes de Kloosterman impliquent des majorations des coefficients de Fourier de formes modulaires. La plus connue est due à André Weil et stipule[6] :
Ici τ(m) est le nombre de diviseurs de m. Grâce aux propriétés de multiplicativité des sommes de Kloosterman (l'identité de Selberg précitée), ainsi que l'estimation de Salié, cette estimation se déduit du cas où m=p est un nombre premier. Une technique fondamentale de Weil déduit l'estimation
lorsque ab ≠ 0 de ses résultats sur les fonctions zêtas locales. Le point de vue géométrique est que la somme est effectuée le long de l'hyperbole
La formule de Kuznietsov ou formule des traces relative exprime un lien profond entre les sommes de Kloosterman et la théorie spectrale des formes automorphes. Cela peut être exprimé comme suit. Soit g : R+→C une fonction dont le support est compact et ne contient pas 0, et r un réel positif. Sous certains conditions relativement générales, il existe des identités du type :
La transformée intégrale est l'image de g par un certain opérateur intégral, et la partie spectrale est une somme de coefficients de Fourier, pris sur des espaces de formes modulairesholomorphes et non holomorphes, et pondérés par d'autres transformées intégrales de g. La formule des traces relative de Kuznietsov fut découverte par N. V. Kuznetsov dans le cadre de l'étude du comportement asymptotique des coefficients de Fourier des fonctions automorphes de poids nul[8]. En utilisant des estimations sur les sommes de Kloosterman, il put en déduire des majorations de coefficients de Fourier de formes modulaires dans des situations où la preuve de Deligne des conjectures de Weil ne s'applique pas.
Il y a de nombreux liens entre les sommes de Kloosterman et les formes modulaires. Ces sommes sont apparues pour la première fois dans un papier de 1911 de Henri Poincaré sur les formes modulaires[11].
Kuznietsov découvrit en 1979 la formule qui porte à présent son nom, qui met en évidence un lien avec les formes modulaires non holomorphes, et qui sont susceptibles de fournir des majorations en moyenne de meilleures qualité qu'une application triviale de la majoration de Weil. À sa suite, il vient de nombreux développements par Iwaniec et Deshouillers dans un papier phare datant de 1982[12]. Il en découle de nombreuses applications en théorie analytique des nombres[13].
↑(en) H. D. Kloosterman, « On the representation of numbers in the form ax2 + by2 + cz2 + dt2 », Acta Mathematica, vol. 49, , p. 407-464 (DOI10.1007/BF02564120).
↑(nl) H. D. Kloosterman, Over het splitsen van geheele positieve getallen in een some van kwadraten, Thèse de l'Université de Leiden, 1924.
↑(en) R. Matthes, « An elementary proof of a formula of Kuznecov for Kloosterman sums », Resultate der Mathematik, vol. 18, , p. 120-124 (DOI10.1007/BF03323159).
↑(en) A. Weil, « On some exponential sums », PNAS, no 34, , p. 204-207 (ISSN0027-8424).
↑A. Weil, « Sur les courbes algébriques et les variétés qui s'en déduisent », Publ. Inst. Math. Univ. Strasbourg, no 7, .
↑(en) N. V. Kuznecov, « Petersson's conjecture for forms of weight zero and Linnik's conjecture. Sums of Kloosterman sums », Matematicheskiĭ Sbornik, vol. 39, no 3, (ISSN0368-8666).
↑(en) J.W. Cogdell et I. Piatetski-Shapiro, The Arithmetic and Spectral Analysis of Poincaré Series, Boston, MA, Academic Press, coll. « Perspectives in mathematics » (no 13), , 182 p. (ISBN0-12-178590-4).
↑(en) W. M. Schmidt, Equations over Finite Fields : An Elementary Approach, Heber City (Utah), Kendrick Press, , 2e éd., 333 p. (ISBN0-9740427-1-4).
↑H. Poincaré, « Fonctions modulaires et fonctions fuchsiennes », Ann. Fac. Sci. Toulouse Sci. Math. Sci. Phys., 3e série, vol. 3, , p. 125-149 (ISSN0996-0481).
↑(en) J.-M. Deshouillers et H. Iwaniec, « Kloosterman sums and Fourier coefficients of cusp forms », Invent. Math., vol. 70, no 2, 1982-83, p. 219-288 (DOI10.1007/BF01390728).
↑(en) E. Bombieri, J. B. Friedlander et H. Iwaniec, « Primes in arithmetic progressions to large moduli », Acta Math., vol. 156, nos 3-4, , p. 203-251 (DOI10.1007/BF02399204).
↑(en) R. C. Baker, Kloosterman Sums and Maas Forms, vol. 1, Heber (Utah), Kendrick Press, , 284 p. (ISBN0-9740427-0-6).
↑(en) H. Iwaniec et E. Kowalski, Analytic Number Theory, AMS, coll. « Colloquium Publications » (no 53), (ISBN0-8218-3633-1).