Le premier déplacement étranger de Tōgō fut pour le consulat japonais de Moukden en Mandchourie en 1913. En 1916, il fut affecté à l'ambassade japonaise de Berne en Suisse. En 1919, Tōgō fut envoyé en mission diplomatique en Allemagne après que les relations entre les deux pays eurent été rétablies par la ratification japonaise du traité de Versailles. Il retourna au Japon en 1921 et fut affecté au bureau des Affaires nord-américaines. En 1922, malgré la vive opposition de sa famille, Tōgō épousa une Allemande, veuve de l'architecte George de Lalande qui avait réalisé de nombreux bâtiments au Japon. Le mariage eut lieu à l'hôtel impérial de Tokyo. En 1926, Tōgō fut nommé secrétaire à l'ambassade japonaise à Washington aux États-Unis. Il retourna au Japon en 1929 et, après un bref séjour en Mandchourie, fut renvoyé en Allemagne. Il dirigea la délégation japonaise pendant l'infructueuse conférence mondiale pour le désarmement à Genève en 1932. Il retourna au Japon en 1933 pour devenir directeur du bureau des Affaires nord-américaines mais un grave accident de la route le laissa hospitalisé pendant plus d'un mois.
Tōgō était radicalement opposé à une guerre contre les États-Unis et les autres puissances occidentales, qui lui semblait sans espoir, et, avec Mamoru Shigemitsu, il arrangea des négociations de la dernière chance entre le premier ministre du JaponFumimaro Konoe et le président américain Franklin Roosevelt pour tenter d'éviter le conflit. En , Tōgō devint ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Tōjō. Une fois le choix de la guerre contre l'occident décidé, Tōgō signa la déclaration de guerre, rejetant l'échec de la diplomatie sur les autres. Pendant les prémices de la Seconde Guerre mondiale fin 1941, Tōgō négocia rapidement une alliance entre le Japon et le royaume de Thaïlande.
Dans le cadre d'une politique plus conciliante envers les puissances occidentales, Tōgō annonça le que le gouvernement japonais respecterait la convention de Genève même s'il ne l'avait jamais signé. Le , il démissionna de son poste de ministre des Affaires étrangères pour protester contre la création d'un ministère spécial pour s'occuper des territoires conquis (le nouveau ministère de la Grande Asie orientale fut créé en novembre de la même année). Bien qu'il ait été nommé à la chambre des pairs de la Diète du Japon, il vécut retiré pendant la majeure partie de la guerre.
Lors de la formation du gouvernement de l'amiral Kantarō Suzuki en , Tōgō fut invité à reprendre son ancien poste de ministre des Affaires étrangères. Il fut ainsi l'un des principaux partisans de l'acceptation de la déclaration de Potsdam qui contenait, selon lui, les meilleures conditions de paix que le Japon pouvait se voir offrir. Jusqu'à la fin, Tōgō espérait que l'Union soviétique ajouterait des termes encore plus favorables. Sur son conseil, aucune réponse à la déclaration ne fut d'abord faite, tandis qu'une version censurée fut publiée pour le public japonais, car Tōgō attendait d'entendre ce que les Soviétiques proposeraient. Cependant, les dirigeants alliés interprétèrent ce silence comme un refus de la déclaration et les bombardements purent continuer. Tōgō fut l'un des ministres à préconiser une reddition en été 1945, et quelques jours après les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki, le Japon capitula.
Ses mémoires furent publiées à titre posthume sous le titre La Raison du Japon et furent éditées par son ancien avocat de la défense Ben Bruce Blakeney.
Famille et descendance
Tōgō avait des origines coréennes, son ancêtre était un potier nommé Park Pyeong-ui (박평의 1558-1623) qui fut conduit de force au Japon pendant la guerre Imjin menée par Hideyoshi Toyotomi. Ce Coréen est le concepteur de la porcelaine de Satsuma qui est vue comme celle représentant le mieux la porcelaine japonaise avec la porcelaine d'Imari de Yi Sam-pyeong. Le nom de famille d'origine de Tōgō était Park mais son père aurait acheté le nom de famille Tōgō quand Shigenori avait cinq ans.
Le spécialiste des relations internationales et diplomate japonais Kazuhiko Togo est son petit-fils.
Spector, Ronald (1985). Eagle Against the Sun. New York: Vintage Books.
Togo Shigenori, The Cause of Japan (traduction de Jidai No Ichimen) (New York: Simon and Schuster, 1956). Translated by Ben Bruce Blakeney and Fumihiko Togo. Togo's memoirs.