La seigneurie, puis baronnie du Petit-Château de Vouvant est une ancienne seigneurie-baronnie dont le siège était localisé au Petit-Château, sur le territoire de la paroisse de Vouvant en Bas-Poitou[1],[2]. Cette seigneurie-baronnie avait droit de justice haute, moyenne et basse sur cinq paroisses[2].
La seigneurie du Petit-Château a appartenu à la famille de Chabot pendant une grande partie de son histoire, depuis les environs des XIe et XIIe siècles jusqu'au XVe siècle[1]. Beaucoup d'ouvrages indiquent que cette famille a possédé la seigneurie de Vouvant, mais cela constitue une erreur. En effet, les membres de la famille de Chabot ont uniquement été seigneurs du fief du Petit-Château situé à Vouvant[1].
Le siège de cette seigneurie-baronnie était localisé à proximité immédiate du château de Vouvant[3]. La localisation exacte de ce dernier est encore identifiable au XXIe siècle par l'appellation d'un lieu-dit de Vouvant : le Petit-Château[4].
Plusieurs descriptions permettent de savoir comment devait se présenter cette forteresse :
le , les membres du Congrès archéologique de France, en visite à Vouvant, indiquent qu'il existe des ruines peu importantes du Petit-Château[5] ;
jusqu'en 1866, une imposante tour « en forme de pyramide »[6] appartenant au Petit-Château est encore visible. Quelques années plus tard, le propriétaire la fait détruire pour en vendre les pierres[7] ;
un ouvrage daté de 1893 indique que le Petit-Château se présente sous la forme d'une cour quadrangulaire possédant un puits en son centre et qui est entourée par une enceinte de « murs forts épais et bien bâtis »[8].
Liste des seigneurs-barons
Famille de Chabot (seconde moitié du XIe siècle-1445)[9]
Plusieurs membres de la famille de Chabot se succèdent comme seigneurs du Petit-Château[1] :
peut-être Thibaud Ier Chabot (v. 1051 † v. 1100). Il épouse Mirabilis (veuve de Raoul) peut-être héritière de la seigneurie du Petit-Château, dans la seconde moitié du XIe siècle[9].
Sébrand Ier Chabot (cité en 1135, † ap. 1152), fils de Thibaud Ier Chabot et de Mirabilis. Dès 1147, Sébrand Ier participe à la deuxième croisade sous le pontificat d'Eugène III[10]. Sébrand Ier Chabot est cité comme seigneur du Petit-Château de Vouvant en 1151[11].
Jean III de Chambes (né vers 1445 et décédé avant 1519), fils de Jean II de Chambes et de Jeanne Chabot[12].
Philippe de Chambes entre 1517 et 1521. Philippe de Chambes était le fils de Jean de Chambes (seigneur de Montsoreau) et de Marie de Chasteaubriant (dame du Lion d'Angers).
Louis de Pontlevoy, chevalier de l'ordre du roi, seigneur de la Mothe et baron du Petit-Château.
Louise de Pontlevoy, fille du précédent. Elle est alors baronne du Petit-Château, dame de Bourneau, de la Blandinière, du Pin et de Matha. Son mariage avec Henri Ier Bastard (marquis de la Cressonnière) le fait passer la baronnie du Petit-Château à cette famille des Bastard de la Cressonnière.
Famille des Bastard de la Cressonnière (1595-1674)[2]
Henri Ier Bastard de la Cressonnière (né vers 1572), cité précédemment.
Henri II Bastard de la Cressonnière (né vers 1600), premier enfant de Henri Ier Bastard et de Louise de Pontlevoy.
René III Bastard de la Cressonnière (né vers 1600 et décédé avant le ), deuxième enfant de Henri Ier Bastard et de Louise de Pontlevoy.
Louise Bastard de la Cressonnière (née vers 1600 et décédée avant le ), cinquième enfant de Henri Ier Bastard et de Louise de Pontlevoy. Héritière de sa branche, Louise Bastard de la Cressonnière décide de réunir les fiefs de la Cressonnière et du Petit-Château afin de former une seule seigneurie qui conserve le nom de seigneurie-baronnie du Petit-Château de Vouvant. Le , Louise Bastard épouse Louis Maistre de la Papinière, chevalier et seigneur de la Papinière et de la châtellenie d'Aizenay.
Marguerite Bastard de la Cressonnière, dite Marguerite de la Cressonnière, huitième enfant de Henri Bastard et de Louise de Pontlevoy. Elle était baronne du Petit-Château et de la Motte. En 1674, Marguerite Bastard vend la Cressonnière et la baronnie du Petit-Château de Vouvant à Alexandre Baudéan, gouverneur du Poitou et comte de Pardaillan et de Parabère[1].
Famille Baudéan (1674-?)
Alexandre Baudéan (1619-1702), appelé aussi Alexandre de Brandeau[13], seigneur de la Rousselière, de la Fosse, d'Antigny, etc., lieutenant-général des armées du roi, cité précédemment.
Jean d'Asnières (1729-1824)[14], fils de Louis-Henri d'Asnières et de Henriette-Catherine de la Tour d'Aizenay. Il était maréchal des camps et des armées du roi et seigneur de la Ménardière, de Saint-Pierre-du-Chemin, du Bourg-Bastard, de la Tardière, de Monnhouet et du Petit-Château. D'abord comte de la Cressonnière, Jean d'Asnières devient marquis de la Chastaigneraye dès . C'est à cette date que le marquisat d'Asnières-la-Chastaigneraye est créé par le roi Louis XVI : les « [...] Terres et Seigneuries de la Ville et Châtellenie de la Châtaigneraye et Bourg de Menomblet, de la Baronnie du Petit-Château, des Châtellenies du Bourg-Bastard, la Tardière et Saint-Pierre-du-Chemin, Saint-Marsaud, Marillet [...] » sont réunies et érigées en marquisat sous le nom d'Asnières-la-Chastaigneraye en faveur de Jean d'Asnières, sous-lieutenant aux gardes françaises, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint Louis[15],[16].
Jean Baptiste François Auguste d'Asnières (1785-1868)[14], prince de Pont-Asnières et deuxième marquis d'Asnières-la-Chastaigneraye, fils du précédent.
Joseph Renaud de Ponts-Asnières (1828-1892)[14], troisième marquis d'Asnières-la-Chastaigneraye, fils du précédent. En 1871, Joseph Renaud épouse Jeanne Henriette Alyde Lemaire de Neuville mais n'engendre aucune descendance[14].
Références
↑ abcde et fRevue du Bas-Poitou, Fontenay-le-Comte, 1941 (4e livraison) (lire en ligne), « Le Petit Château de Vouvant et le Parc Soubise », pp. 312-313
↑ abcd et eHenri Bruno de Bastard d'Estang, Généalogie de la Maison de Bastard, originaire du comté nantais, existant encore en Guienne, au Maine, en Bretagne et en Devonshire, imprimerie Schneider, (lire en ligne), p. 252
↑ a et bNicolas Prouteau (maître de conférences en archéologie médiévale à l'Université de Poitiers et directeur adjoint du Centre d'études supérieures de civilisation médiévale), kakemonos de l’exposition « Vouvant d'un millénaire à l'autre », entre le 1er et le , Association Patrimoines du Vouvantais, 5 p. (lire en ligne [PDF])
↑« Géoportail », sur geoportail.gouv.fr (consulté le ).
↑Société française d'archéologie, Congrès archéologique de France XXXIe session : séances générales tenues à Fontenay, à Evreux, à Falaise et à Troyes, en 1884, par la Société française pour la description et la conservation des monuments, Paris, Derache, , 484 p. (lire en ligne), p. 122 à 124 et 155 à 160
↑René Valette, « Vouvent (Vendée) et la forêt », dans Jules Robuchon, Paysages et monuments du Poitou, t. X, Paris, Imprimerie May et Motteroz, (lire en ligne)
↑Louis Brochet, La Forêt de Vouvent : son histoire et ses sites, avec eaux-fortes de M. O. de Rochebrune, Fontenay-le-Comte, Imprimerie L.-P. Gouraud,
↑ a et bLouis Sandret, Histoire généalogique de la maison de Chabot, (lire en ligne), p. 97, 98, 105, 106, 109
↑Marc-André Barbot de La Trésorière, Annales historiques des anciennes provinces d'Aunis, Saintonge, Poitou, Angoumois, Périgord, Marche, Limousin et Guienne, Paris, Allard, , 170 p. (lire en ligne), p. 150
↑(la) Denis de Sainte-Marthe, Gallia Christiana, In Provincias Ecclesiasticas Distributa; Qua Series Et Historia Archiepiscoporum, Episcoporum, Et Abbatum Franciae Vicinarumque Ditionum ab origine Ecclesiarum ad nostra tempora deducitur, & probatur ex authenticis Instrumentis ad calcem appositis, t. 2, Ex Typographia Regia, (lire en ligne), p. 813
« [...] Sebrannus Chabot dominus Vulventi [...] »
↑ a et bEtienne Pattou, « Famille de Chambes » [PDF], sur racineshistoire.free.fr, .
↑ abc et dArchives de la Vendée, Généalogie de la famille d'Asnières-la-Châtaigneraie, 3 p. (lire en ligne)
↑Lettres patentes du roi Louis XVI portant union des terres de La Châtaigneraie, Menomblet, Petit-Château, Bourg-Batard, La Tardière, Saint-Pierre-du-Chemin, Saint-Marsaud, Marillet et érection en marquisat sous le nom d'Asnières-la-Chastaigneraye en faveur de Jean d'Asnières, sous-lieutenant aux gardes françaises, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint Louis, , 12 p. (lire en ligne)