Sebennytos (parfois francisé en Sébennytos, Sebennytus, grec : Σεβέννυτος[1] ou ἡ Σεβεννυτικὴ πόλις[2], en égyptien : Tjebnoutjer (ṯb-nṯrt), aujourd'hui Semenoûd ou Samanoud[3], dans le gouvernorat de Gharbeya) est une ville antique de Basse-Égypte, située sur la branche sébennytique dite de Damiette dans le delta, près de Saïs.
En 639, la ville résiste violemment à la conquête musulmane. Elle demeure un centre important de la culture copte et donne au pays trois patriarches (Jean III, Côme II, Jean l'Aumônier) et le premier philologue copte Yuannah al-Sammanudi[4],[5].
C'était un lieu d'une certaine importance, sur une presqu'île, entre le lac Bourlos (λίμνη Σεβεννυτική) et le Nil, favorablement placé pour le commerce et les relations entre la Basse Égypte et Memphis. Cependant, la négligence dans l'entretien des canaux et l'élévation du sol alluvial ont pratiquement anéanti son site[6].
Sebennytos est mieux connu comme la ville d’origine du grand-prêtre d'Héliopolis Manéthon, historien et chroniqueur de l'époque ptolémaïque, qui avait écrit en grec, à la demande de Ptolémée IerSôter, l'histoire de l'Égypte (Ægyptiaca) en trente volumes. Dans son histoire, Manéthon décrit Sebennytos comme étant la ville à partir de laquelle Nectanébo Ier (XXXe dynastie) a lancé son offensive contre les envahisseurs perses du delta.
Un temple dédié au dieu local Onouris-Shou, fils de Rê-Atoum, associé à la déesse Mehyt, existait à cet endroit ; bien que le temple existât jusqu'au XVe siècle, il a été démantelé peu après, et désormais réduit à l'état de ruines. Il y a des blocs de granit dispersés sur le site, inscrits avec les noms de Nectanébo II, de Philippe IIIArrhidée, d'Alexandre IVAigos et de Ptolémée IIPhiladelphe.
Une statue en granit noir découverte en 1887 à Samanoud par Naville figurant Osiris assis, sans doute mutilée à l'époque chrétienne, confirme l'histoire de cette époque et du site de Sebennytos. Elle prend place parmi les tables d'offrandes, naos, sarcophages et statues, trouvés en ce lieu.
Deux naos (un fragmentaire et probablement inachevé) du temple de Sebennytos ont été transférés au musée égyptien du Caire au XIXe siècle.
↑Du nom du saint de l'église orthodoxe copte saint Abanoub de Nehesa (ou Nehisa, un village situé près de Talkha), dont les reliques, ainsi que celles de nombreux chrétiens qui ont péri avec lui, sont conservées à l'église copte orthodoxe Vierge Marie et saint Abanoub à Samanoud« St. Abanoub - CopticChurch.net », sur www.copticchurch.net (consulté le )
↑(en) Gawdat Gabra et Hany N. Takla, Christianity and Monasticism in Northern Egypt: Beni Suef, Giza, Cairo, and the Nile Delta, American University in Cairo Press, (ISBN978-1-61797-780-0, lire en ligne)
↑B. Y. U. Center for the Preservation of Ancient Religious Texts, CCP 8-10, (lire en ligne)