Carte des nomes de Haute-Égypte.Principaux sites de l'Égypte antique.
La Haute-Égypte (en arabe : صعيد مصر ou الصعيدes-Ṣeʿīd/es-Ṣaʿīd prononciation : [es.sˤe.ˈʕiːd, es.sˤɑ.ˈʕiːd]) est la partie sud de l'actuelle Égypte. Le Nil étant l'axe de préoccupation principal des Égyptiens, c'est donc à lui que fait référence le qualificatif haut, les terres y étant plus élevées que celles du delta.
Le terme moderne « Haute Égypte » et celui de « Moyenne Égypte » — des environs d'Assiout à la pointe du delta — définissent un espace que l'État pharaonique nommait « Haute Égypte » (Ta shémaou), par opposition à la « Basse Égypte » (Ta méhou)[1] — particulièrement marécageuse.
La Haute-Égypte est, avec la Basse-Égypte, l'une des deux entités territoriales constituant l'Égypte antique. Ces régions sont toutes deux pauvres en matières premières telles que le bois ou le cuivre et l'étain nécessaires à la fabrication du bronze. Cependant, la première est riche en or et contrôle les routes menant à la Nubie via le Nil, au Sahara via la piste d'Abou Ballas et à la mer Rouge via le Ouadi Hammamat qui traverse le désert Arabique. De son côté, la seconde a plus facilement accès aux réseaux d'approvisionnements menant au Levant et par lesquels transitent les matières premières nécessaires aux deux Égypte. Les deux régions sont donc amenées à collaborer.
C'est en Haute-Égypte, et plus précisément dans la ville d'Abydos, qu'est née la monarchie de l'Ancien Empire, première à unifier les deux régions. C'est également de Haute-Égypte, et plus particulièrement de Thèbes, que sont originaires les dynasties qui mettront fin à la Première Période intermédiaire ainsi qu'à la Deuxième Période intermédiaire pour instaurer respectivement le Moyen Empire et le Nouvel Empire. Durant les périodes de stabilité politique, le pouvoir royal a toujours rapidement déplacé sa capitale de la Haute-Égypte vers la Basse-Égypte ou la Moyenne-Égypte : Memphis pendant l'Ancien Empire, Itchtaouy pendant le Moyen Empire, Memphis et Pi-Ramsès pendant le Nouvel Empire.
Le pharaon Akhenaton tente pendant son règne de fixer la capitale royale à Akhetaton, en Moyenne-Égypte, à mi-chemin entre Memphis et Thèbes, mais cette tentative de compromis ne survit pas à son promoteur. Tout au long de son histoire, la Haute-Égypte oscille donc entre une position centrale et une position périphérique[2].
Joël Cornette (dir.) et Damien Agut et Juan Carlos Moreno-García, L'Égypte des pharaons : de Narmer à Dioclétien 3150 av. J.-C. - 284 apr. J.-C., Paris, Belin, coll. « Mondes anciens », (réimpr. 2018, 2018), 847 p., 24 cm (ISBN978-2-7011-6491-5)
Sophie Desplanques, L'Égypte ancienne, Presses universitaires de France / Humensis, coll. « Que sais-je ? », (1re éd. 2005), 127 p. (ISBN978-2-7154-0255-3), « De la Préhistoire à l'histoire », p. 35-36