Le calibre de son canon principal est de .42 ou de .36 (c'est-à-dire 10,66 mm ou 9,14 mm, un pouce correspondant à 25,4 mm).
Mais ce révolver présente la particularité de disposer d'un canon supplémentaire de très fort calibre (un très inhabituel .63, soit un diamètre de 16 mm[1]), situé sous le canon principal, et constituant l'axe du barillet. Chargé de grenaille, ce canon supplémentaire permettait de tirer un coup unique, mais redoutable, si l'on venait à être attaqué alors que le barillet était déchargé. Ce barillet comporte lui-même neuf coups, conférant à l'arme une puissance de feu exceptionnelle.
La possibilité de tirer soit le canon principal, soit le canon à grenaille était obtenue grâce à la pièce basculante située à l'extrémité du chien : dans la position standard haute, le chien venait percuter la capsule du canon supérieur, alors que lorsque cette pièce mobile était en position basse « de secours », elle venait percuter la charge du canon central[2].
Une carabine construite selon la même logique a également été produite par la F. N. Herstal à Liège (Belgique).
Histoire
Selon certains, Le Mat aurait reçu pour concevoir son révolver l'assistance de Pierre Gustave Toutant de Beauregard, qui devait devenir ensuite l'un des plus flamboyants des généraux confédérés[1]. Beauregard fut un utilisateur du revolver LeMat au combat contre les Yankees. Il en emportait huit dans un sac attaché derrière sa selle.
Les caractéristiques du LeMat - barillet à 8 coups et canon central de calibre .63 chargé à grenaille - ont fait dire que ce révolver était « l'arme de poing la plus terrifiante jamais produite »[1].
Le révolver LeMat a été produit aux États-Unis (1859), en Belgique (1862), en France (1864), et au Royaume-Uni (1865)[1]. On estime qu'il a été produit un total de 2 900 révolvers LeMat entre 1856 et 1865[1], ce qui en faisait donc une arme redoutée, mais rare.
Cinéma et télévision
Retour à Cold Mountain : Inman, incarné par Jude Law, engagé dans l'armée confédérée a un révolver Lemat pour arme de poing.