Scolarisé dès l'école maternelle au Brésil, c'est aux États-Unis à New York où ses parents ont ouvert une boutique de macarons[2],[3], qu'il découvre l'escrime à l'âge de douze ans[2],[4]. D'abord intéressé par le fleuret, il s'oriente vers l'épée et est entraîné par Michael Mokretsov au sein de la New York Fencing Academy. À son retour en France en 2016[2], il évolue au sein du club francilien VGA Saint-Maur[5].
Parallèlement à sa carrière sportive, il travaille pour le Groupe EDF, en qualité de contrôleur de gestion de la Division thermique expertise et appui industriel de l'énergéticien DTEAM, dès janvier2022[6].
Champion olympique à Tokyo 2020
Romain Cannone intègre l'équipe de France lors des épreuves par équipes en 2020. Souvent convaincant dans le rôle d'équipier, mais plus en retrait lors des compétitions individuelles internationales, il est retenu pour les Jeux olympiques de Tokyo, mais, dans un premier temps, en qualité de remplaçant, n'effectuant donc pas l'épreuve individuelle. Cependant, le retrait de Daniel Jérent de la sélection olympique décidé par la Fédération française d'escrime en raison d'un risque de suspension pour dopage planant sur ce dernier, permet à Cannone d'obtenir une place en individuel[7]. Il occupe en arrivant à Tokyo la 47e place du classement international à l'épée[8].
Alors que les espoirs français reposaient plutôt sur ses équipiers Yannick Borel et Alexandre Bardenet, plus habitués aux podiums individuels, Cannone réalise le meilleur parcours des trois épéistes français engagés, avec des victoires de prestige contre cinq membres du top 10 du classement mondial : tout d'abord, l'ancien champion olympique vénézuélien Rubén Limardo (no 9), puis le multiple médaillé mondial néerlandais Bas Verwijlen (no 7) et le no 2 mondial, le Russe Sergey Bida en route vers la demi-finale[9], qu'il remporte face au no 3 mondial Ihor Reizlin (15-10)[10]. Le , il devient champion olympique en battant le champion du monde et no 1 mondial hongrois Gergely Siklósi 15 à 10[11]. Relativement inconnu de ses adversaires, il les surprend en pratiquant une escrime créative, offensive, et en montrant une belle palette technique[2].
2021-2022, confirmation au sommet du classement mondial
Propulsé à la 7e place du classement mondial grâce à ce sacre olympique[12], Cannone bénéficie, comme tout le top 16, d'un accès direct au tableau final de 64 des tournois de la Coupe du monde. Dès le premier tournoi de la saison 2021-2022, il met ce privilège à profit en atteignant les demi-finales du Grand prix d'escrime de Berne où il s'incline contre son compatriote Alexandre Bardenet[13]. Lors de la seconde compétition, le Grand Prix de Doha, il s'arrête en quart de finale en perdant contre Yannick Borel[14]. Sa troisième sortie internationale se conclut par une finale, à Sotchi, perdue contre la surprise italienne Valerio Cuomo après un parcours couronné d'un nouveau succès contre Gergely Siklósi. Ces trois performances améliorent nettement le total de points du Français qui grimpe, après Sotchi, à la 2e place du classement mondial, trois points derrière Ihor Reizlin. Ce dernier, retenu par la défense de son pays à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine, ne peut défendre cette place. Malgré une relative contre-performance au Grand Prix de Budapest (élimination au deuxième tour), Cannone bénéficie de l'absence de l'Ukrainien et de la performance décevante de Siklósi pour prendre la tête du classement mondial.
Il s'avance avec ce statut aux Championnats d'Europe, mais sa quête tourne court après une défaite au premier tour contre le Belge Neisser Loyola (11-15). Aux championnats du monde cependant, Cannone réédite sa performance de Tokyo, avec une première victoire serrée contre Roman Svichkar au premier tour, une plus aisée contre Jonathan Svensson (15-9), avant de triompher sur de petites marges du reste de ses adversaires : Federico Vismara (15-12), Ruslan Kurbanov (15-13), Neisser Loyola pour une revanche des championnats d'Europe (15-14) et enfin Kazuyasu Minobe (15-12) en finale[15]. Ce faisant, il devient, aux côtés d'Edoardo Mangiarotti, Alexander Pusch et Philippe Boisse, l'un des épéistes ayant été consécutivement sacré en individuel aux Jeux olympiques et aux championnats du monde.
↑Adrien Pécout, « JO de Tokyo 2021 : l’épéiste Romain Cannone, dernier arrivé et premier champion olympique français de l’été », Le Monde.fr, (lire en ligne).