Fils benjamin de Sarah et Richard Bright Sr., banquier et négociant, son père l'encourage à poursuivre une carrière scientifique. En 1808, il s'inscrit à l'Université d'Édimbourg en philosophie, économie et mathématiques, mais change pour la médecine l'année suivante. En 1810, il accompagne Sir George Mackenzie pour une expédition géographique estivale en Islande puis reprend ses études au Guy's Hospital de Londres et rentre au mois de septembre 1813 à Édimbourg pour y soutenir sa thèse[1], consacrée à l’érysipèle contagieux[2].
Bright éprouve une fascination pour la Hongrie qui l'amène à passer l'année 1815 au château de Festetics à Keszthely. Une plaque commémorative y rappelle son séjour : « À la mémoire du savant médecin et voyageur anglais qui fournit l'une des premières descriptions exactes du Lac Balaton[3]. »
Ses recherches sur les causes et les symptômes des néphrites l'amènent à identifier une affection particulière, la « maladie de Bright[4] », qui le font considérer depuis comme le « père de la néphrologie. » L’hydropisie désigne alors une maladie caractérisée par une accumulation d’œdèmes dans le corps. En 1820, Bright, constatant que l’urine de ses patients coagule à la chaleur, en infère la présence d’albumine, qu'il sait reliée aux graves anomalies rénales retrouvées lors des autopsies : pour la première fois dans l’histoire de la médecine, une corrélation est démontrée entre une anomalie organique et une analyse chimique[5]. Ses travaux, qui trouvent un écho en France grâce à l'exposé qu'en a fait Pierre Rayer[6] dans son Traité des maladies des reins (1839-1841), sont couronnés du prix Montyon de Médecine (1838).
Il continue d'être employé par le Guy's Hospital jusque dans les années 1830, comme enseignant et chercheur, et s'impose, aux côtés de Thomas Addison et Thomas Hodgkin, comme l'un des piliers de cet établissement.
Il est également le premier à décrire[11] la crise motrice dite de Jackson chez les épileptiques[12] (1836).
Le 11 décembre 1858, Bright, « qui se savait atteint depuis quelques années d'une maladie valvulaire aortique, fut saisi d'une grande prostration, de dyspnée et de douleurs sigmoïdiennes[13]. » Il succombe quelques jours plus tard[2] et est inhumé dans le Cimetière de Kensal Green. Il laisse deux fils : l'aîné, James Franck Bright, est historien ; l'autre, médecin. Lasègue rédige sa notice nécrologique pour les Archives générales de médecine[14].
Notes
↑Gerge Dunea, « Richard Bright », sur Hektoen International (consulté le )
↑« Richard Bright 1789-1858: Physician in an Age of Revolution and Reform », New England Journal of Medicine, vol. 329, no 1823, (DOI10.1056/NEJM199312093292422)
↑Luc Perino, « Albumine mentale », Le Monde, (lire en ligne)
↑R. Bright, Reports of Medical Cases, Selected with a View of Illustrating the Symptoms and Cure of Diseases by a Reference to Morbid Anatomy., vol. 1, Longmans, 1827–1831.
↑R. Bright: Cases and observations, illustrative of renal disease accompanied with the secretion of albuminous urine. In: Guy's Hospital Reports. 1836, S. 338–379.
↑Richard Bright, « Fatal epilepsy, from suppuration between the dura mater and arachnoid in consequence of blood having been effused in that situation. », Guy's Hospital Rep, vol. 1, , p. 36–40
↑Barbara I. Tshisuaka: Bright, Richard. 2005, S. 210.