Carte ethnique d'Italie au VIe siècle av. J.-C. La zone rhétique est en rose.Zone approximative de l'étendue des langues tyrséniennes.
Le rhétique ou rétique[1] est une langue morte éteinte au cours du IIIe siècle qui était parlée dans les Alpes orientales.
Histoire et extension géographique
Le rhétique est une langue éteinte parlée par les Rhètes, un peuple alpin qui vivait dans l'actuelle Italie nord orientale, l'ouest de l'Autriche, la Suisse orientale, le Liechtenstein et l'Allemagne méridionale.
Les textes qui nous sont parvenus sont courts et d'interprétation difficile, du fait que ce n'est pas une langue indo-européenne.
Des études récentes, menées en 1998 par le linguiste allemand Helmut Rix, tendent à démontrer de bonnes similitudes avec l'étrusque (qui s'est étendu de l'Italie centrale à la moitié est de la Corse, donc tout autour de la mer Tyrrhénienne)[2]. Selon lui, l'étrusque serait lui-même apparenté au lemnien, une autre langue morte qui a existé au nord-est de la mer Égée et dont on a retrouvé une stèle gravée ; ces trois langues anciennes forment alors selon lui la famille dite des langues tyrséniennes (ou tyrrhéniennes).
Cette famille serait alors cousine des langues indo-européennes et des langues caucasiennes, par un ancêtre commun (pré-indo-européen), issu du très ancien sumérien[réf. nécessaire]. Si ces filiations linguistiques sont encore difficiles à déterminer par les seules méthodes d'analyse linguistique (comparaison phonologique des langues actuelles ou passées, étude historique des évolutions des alphabets, analyse sémantique et lexicale des écrits), les études génétiques réalisées sur les populations humaines ou des restes d'anciennes sépultures peuvent aider à confirmer les traces des anciennes migrations humaines qui ont emporté avec elles les héritages de leurs langues transformées, même au travers des océans et des continents.[réf. nécessaire]
Il existe environ deux cents inscriptions rédigées dans cet alphabet, similaire à l'alphabet étrusque mais avec certaines transformations locales[2].Il s'agit souvent d'inscriptions à caractère votif[2].
Notes et références
↑Michel Lejeune, par exemple, utilise le terme rétique, qu'il met entre guillemets.
(it) Giulio Facchetti, Qualche osservazione sulla lingua minoica, Kadmos 40, p. 1–38.
(it) Giulio M. Facchetti, Appendice sulla questione delle affinità genetiche dell'Etrusco, dans Appunti di morfologia etrusca p. 111– 150, Leo S. Olschki, 2002 (ISBN8822251385).
(en) L R Palmer, Mycenaeans and Minoans, Second ed. New York, Alfred A. Knopf. 1965.
(de) Helmut Rix, Rätisch und Etruskisch, Innsbruck,1998.
(de) Dieter H. Steinbauer, Neues Handbuch des Etruskischen, St. Katharinen, 1999.
(de) Stefan Schumacher, Sprachliche Gemeinsamkeiten zwischen Rätisch und Etruskisch, Der Schlern 72 (1998), p. 90–114.
(de) Stefan Schumacher, Die rätischen Inschriften. Geschichte und heutiger Stand der Forschung. 2. erweiterte Auflage [= Innsbrucker Beiträge zur Kulturwissenschaft 121 = Archaeolingua 2], Innsbruck, Institut für Sprachen und Literaturen der Universität Innsbruck 2004.
F. Bravi, La lingua dei Reti, I-II, Bolzano,1981.
Simona Marchesini avec Rosa Roncador Monumenta Linguae Raeticae, Rome 2015.