Michel, la soixantaine, revient à Marseille pour assister aux obsèques de sa tante. Originaire d’Italie, c’est là-bas qu’il a réussi professionnellement et il est heureux de retrouver sa famille dont il force l’admiration. En sortant de l’église, on a volé la voiture de Michel et il apprend que c’est son jeune neveu, dit le « minot[1] », qui est l’auteur du délit. Sans avertir la police, Michel part à la recherche du minot et de sa voiture. Plus que sa voiture, il souhaite surtout récupérer le porte-documents qu’il y a laissé et qui contient bon nombre de fausses factures compromettantes…
« Je n’ignorais pas l’existence de GMEN[2], ni ses recherches, ni le talent de ses membres, puisque j’avais entendu certaines de leurs productions. Mais j’ai rencontré Lucien Bertolina, et réalisé que personne ne m’avait parlé comme lui du son, des sons vrais, de ce que c’est que les enregistrer, d’y travailler. Tout est parti de là. Nous faisions ensemble un travail d’enquête dans un milieu qu’il connaît bien et deux autres rencontres se sont ensuivies ; l’une avec Georges Bœuf, l’autre avec André Jaume. Comme pour Lucien, ce sont des hommes pour qui la musique et les sons, d’abord, sont une pratique artistique et un engagement personnel. La musique de Retour à Marseille est faite des apports de chacun d’eux, très intimement fondus, car je ne saurais séparer l’invention et les réussites de l’instrumentiste des inventions des compositeurs. Elle est aussi, l’ayant vu s’élaborer jour après jour, ce qui pouvait combler le mieux mon attente. Je ne saurais en imaginer une autre. »
— René Allio. Présentation de la musique du film[3].
L'album a reçu le prix Sacem 1980 (mention spéciale du jury)[4].
Compositeurs : — André Jaume en A4, A6, A7a, A7c — Georges Bœuf en A1, A2, B1, B2, B4, B5, B7 — Lucien Bertonila en A3, A5, A7b, A7d — William Chamla en B6 Enregistrement effectué dans les studios du GMEM (Groupe de musique expérimentale de Marseille)[2]
Face A
Thème générique
Cécé
Bar Américain
Les Hauts de L'Estaque
Prélude au casse
Autoroute des ports
Du cap Janet au casse
— 7a. Le Cap Janet
— 7b. Début du casse
— 7c. Visite des docks
— 7d. Le Casse
Face B
Générique
Thème du passé
Le Grand Jardin
Le Bus
Le Souvenir
Chevaux
Le Passé
Accueil
Guy Gauthier : « Retour à Marseille fut plutôt mal accueilli. Gaston Defferre gronda que sa ville allait encore renforcer sa réputation de foyer de violence et de délinquance ; la critique, fidèle à une antienne construite sur la base d'un brechtisme approximatif (« distanciation », que n'a-t-on pas écrit en ton nom), taxa une fois de plus Allio de froideur. Peut-être l'intrigue policière était-elle parfois déconnectée de la peinture d'une famille marseillaise frappée par le destin antique, mais retenue n'est pas froideur, ou alors Sophocle et Racine sont d'insensibles glaçons »[5],[6].
↑Extrait de l'ouvrage de Guy Gauthier et Guy Hennebelle (dir.) (ill. archives René Allio, photos noir et blanc), Les Chemins de René Allio : peintre, scénographe, cinéaste, Paris, Éditions du Cerf, coll. « 7e Art » (no 98), , 264 p., relié, 12 cm x 18 cm, 1re page de couverture en couleur (ISBN2-204-04952-2, ISSN0768-1496, BNF35608874).
↑Guy Hennebelle, directeur de la collection 7e Art, est le fondateur des revues CinemAction et Panoramiques.