Le recensement du Canada-Est, du Canada-Ouest, du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse commence en 1851. Il se poursuit en 1852[1]. Une loi, votée en 1851, abroge les lois de recensement précédentes pour la province du Canada (Canada-Est et Canada-Ouest) et institue un nouveau recensement, plus efficace. Le Secrétaire d’État avait donné, en 1849, des instructions au Nouveau-Brunswick et à la Nouvelle-Écosse pour qu’un recensement ait lieu en 1851. Les colonies anglaises l'effectuaient alors en même temps que celui d'Angleterre[2].
Chaque colonie est divisée en districts de recensement, eux-mêmes divisés en sous-districts, basés sur les municipalités, cantons et descriptions de levées de terrains. À des fins administratives, un numéro est attribué à chaque district et sous-district. Le numéro du district est unique à la province à laquelle il appartient et le numéro de sous-district est unique au district auquel il appartient[2].
Formulaires
Différents formulaires sont utilisés pour le dénombrement de la population des Canada-Est et Ouest, du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse.
Aux Canada-Est et Ouest, toutes les personnes demeurant dans la maison la nuit du dimanche , ainsi que tous les individus qui demeurent d’habitude dans la maison, mais qui sont absents, sont comptés. Les questions suivantes étaient posées par les énumérateurs[2] :
Nom
Profession, métier ou emploi
Lieu de naissance. Les personnes nées de parents canadiens sont notées F.
Religion
Résidence, si elle se situe en dehors des limites.
Âge à l'anniversaire suivant.
Sexe
État matrimonial
Personne de couleur
Canadien autochtone
Parent des habitants de la maison
Sourd-muet, aveugle ou aliéné
Fréquentation scolaire
Naissance en 1851
Mort en 1851
Age et cause du décès
D'autres renseignements concernant les maisons et les bâtiments sont également enregistrés.
En Nouvelle-Écosse, les informations recueillies sont[2] :
Nom du chef de famille
Nombre de membres de la maison, âge et sexe
Sourd-muet, aveugle ou aliéné
Canadien autochtone
Personne de couleur
Profession
Religion
Des informations supplémentaires concernant les bâtiments, les propriétés, les terrains et diverses professions et commerces sont également recueillies.
Au Nouveau-Brunswick, les questions posées sont les suivantes[2] :
Nom
Sexe
Relation
Âge
Race (blanc, de couleur ou indien)
Grade ou profession
Date d’arrivée dans la colonie
Malade ou infirme
Statistiques
Le Canada compte alors 2 436 297 habitants, en progression de 3,26 % par an, et le Québec 890 261 habitants, avec une progression annuelle de 2,49 %[3].
Le commerce extérieur s'élève à 35 245 394 $ canadiens, générant des droits de douane de 2 462 582 $ canadiens[a 112]. Les exportations de poisson de Gaspé, New-Carlisle et Amherst se montent à 341 400 $ canadiens[a 113].
Fiscalité
Les droits perçus sur la coupe du bois s'élèvent à 108 620 $ canadiens[a 112].
Agriculture
En 1851, le Québec compte 95 813 propriétaires, dont 14 477 possèdent moins de 4,0 ha[a 114]. La surface agricole est 32 833,80 km2. Il y a 14 589,59 km2 de terres cultivées, dont 8 386,466 km2 ensemencés, 6 081,199 km2 en pâturages, 121,93 km2 de jardins et 18 244,20 km2 de forêts[a 111].
En 1851, le Saguenay produit 1,609 t de laine, 4 526 000 m2 d'étoffe foulée, 3 470 000 m2 de flanelle, 2 816 000 m2 de toile et 936,2 kg de filasse[a 134]. Le Québec produit 648,085 1 t de laine, 1 823 km2 d'étoffe foulée, 1 093 km2 de flanelle, 1 186 km2 de toile et 539,329 5 t de filasse et de chanvre[a 134].
En 1851, le Québec compte 746 866 catholiques (83,89 %) et 143 395 protestants (16,11 %)[a 111].
Le comté de Gaspé comporte deux missionnaires, un à Percé, l'autre à Douglastown[a 136]. Le canton de Stanstead compte 459 catholiques[a 74]. L'Outaouais, qui fait partie du diocèse d'Ottawa, possède huit églises ou chapelles catholiques[a 83] et le Saguenay en a sept[a 108] : la chapelle des Jésuites, à Tadoussac, les chapelles de Saint-Alexis, Saint-Alphonse et du Grand-Brûlé, à la Grande Baie, l'église et l'ancienne chapelle des Jésuites, à Chicoutimi, et la chapelle des Jésuites, au lac Saint-Jean (canton Métabetchouane).
En 1851, la région Ouest du Saint-Laurent compte dix comtés[a 81] et la vallée de la rivière Gatineau cinq cantons[a 82]. Il y a 24 paroisses dans l'Outaouais[a 83].
↑ abc et dJean-Pierre Kesteman, « Les travailleurs à la construction du chemin de fer dans la région de Sherbrooke (1851-1853) », Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 31, no 4, , p. 525—545 (lire en ligne).
↑Dont 562,3 m3 de blé (28,57 %), 697,2 m3 d'orge (35,43 %), 50,00 m3 de seigle (2,54 %), 372,5 m3 de pois (18,93 %), 285,9 m3 d'avoine (14,53 %) et 0,1 m3 de sarrazin (0,01 %).
↑Dont 297 bœufs et taureaux, 1 004 vaches à lait, 598 veaux et génisses, 651 chevaux, 1 966 moutons et 1 135 cochons.
Stanislas Drapeau, Études sur les développements de la colonisation du Bas-Canada depuis dix ans : (1851 à 1861.) constatant les progrès des défrichements, de l'ouverture des chemins de colonisation et du développement de la population canadienne française, Québec (Canada), Typographie de Léger Brousseau, , 593 p. (lire en ligne).
(en) Congrès juif canadien. Bureau de la recherche, The Jewish Population of Canada : : A Statistical Summary from 1851 to 1941, Bureau of Social & Economic, .
P. Savard, Jules-Paul Tardivel : la France et les États-Unis, 1851-1905, Les Presses de l'Université Laval, .
Jean Hamelin et Yves Roby, « L'évolution économique et sociale du Québec, 1851-1896 », Idéologies au canada français, 1850 - 1900, Département de sociologie, Faculté des sciences sociales, Université Laval, vol. 10, nos 2-3, , p. 157—169 (ISSN0034-1282 et 1705-6225, résumé).
F. Ouellet, Éléments d'histoire sociale du Bas-Canada, Hurtubise HMH, .