Selon Anis Freiha(en) dans son Dictionnaire des noms de villes et villages libanais (1972) le nom est d'origine syriaque, de la racine sémitique « roum » qui signifie « hauteur »; le mot signifie « plateau »,« colline », « montagne »[1]. Une autre étymologie attribue au nom le sens d'« étang » ou « citerne pour recueillir l'eau d'hiver »[1].
Description
Ramyah est situé à 580 mètres d'altitude, dans le district de Bint Jbeil[1] ; il est à une distance de 18km à l'est de la ville de Bint Jbeil[1], et à 7 km à l'est du village de Rmeish ; il est proche de la frontière sud du Liban[1].
En 1927, le nombre de ses habitants était de 176 personnes selon Le Dictionnaire du Liban[1]. En 1971, le nombre d'habitants de Ramyah s'élève à 587 personnes selon Al-Andari (Annuaire des villes et villages libanais), mais à 1000 personnes selon Merhej là la même date (Je connais le Liban)[1]. En 1981, le nombre d'habitants est de 1211 personnes selon Faour (Revue Al-Bahith)[1]. Ramiyah pâtit de l'occupation israélienne du sud Liban (entre 1978 et 2000) ; nombre de ses habitants ont abandonné leurs foyers[1].
Ses principales productions agricoles sont le tabac, les céréales et les olives[1].
Parmi ses sources importantes figure la source Tannour[1].
Période ottomane
Dans les registres fiscaux de 1596, Ramyah, appelé Ramiya, est situé dans la nahiyaottomane (sous-district) de Tibnin sous le liwa' (district) de Safad, avec une population de 49 ménages et 4 célibataires, tous musulmans. Les villageois payaient un impôt fixe de 25 % sur les produits agricoles, comme le blé, l'orge, les oliviers, les arbres fruitiers, les chèvres et les ruches, en plus des « revenus occasionnels » et d'une presse à huile d'olive ou à sirop de raisin ; le total s'élevait à 3 966 akçe[2].
En 1881, l' Enquête sur la Palestine (Survey of Western Palestine) du Palestine Exploration Fund le décrit ainsi : « Un petit village en pierre situé au sommet d'une colline dans la vallée, avec quelques figuiers, oliviers et terres arables ; la vallée à l'ouest se transforme en marécage en hiver ; il y a des citernes et une grande fontaine pour l'approvisionnement en eau. »[3]. L'Enquête note également l'existence de « plusieurs grands sarcophages autour de ce village, et d'un pressoir à olives. »[4].
Destructions pendant l'invasion israélienne de 2024
Les troupes au sol de l'armée israélienne placent des explosifs dans des bâtiments puis déclenchent à distance l'explosion ; dans 5 villages au Liban, dont fait partie Ramyah, ce sont des quartiers entiers qui ont été réduits en ruines ;les autres villages sont Blida, Kafr Kila, et Aita al Shaab[5]. Un village, Mhaibib, a été détruit presque en totalité le 16 octobre 2024, l'armée israélienne ayant fait exploser simultanément des tonnes d'explosifs qu'elle avait disposés en divers endroits[6].
Israël allègue l'existence de tunnels du Hezbollah sous des bâtiments civils dans plusieurs villages[5]. Des juristes spécialistes considèrent que la destruction générale d'un quartier ou d'un village n'est pas conforme au droit international[5]. Tom Dannenbaum, professeur associé de droit international à l’université Tufts, souligne le fait que si des structures civiles, comme des maisons, converties en structures militaires, peuvent être attaquées, en revanche, « il n’est pas permis de cibler une zone entière dans laquelle se trouvent à la fois des objectifs militaires et des biens civils »[5].
Des vidéos montrent des soldats israéliens faire un compte à rebours puis applaudir l'explosion d'une grande partie de Ramyah qu'ils venaient de provoquer[5].