La réserve de faune du Dja est une réserve faunique située au sud-est du Cameroun et établie comme réserve de biosphère en 1981.
Descriptif
Pirogue sur le fleuve Dja dans la province de l'Est du Cameroun, au sud de Lomié et au nord de Ngoila.
Créée en 1950, elle est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1987 grâce à la diversification des espèces présentes dans le parc et à la présence d'espèces en voie de disparition[1]. La réserve est également reconnue en tant que réserve de biosphère par l'UNESCO depuis 1981[2] puis réserve de faune en 1982[3],[4].
La réserve est l'une des forêts humides d'Afrique les plus vastes (environ 5 000 km2) et les mieux protégées, la plus grande partie de sa superficie restant vierge, elle est parsemée de villages pygmées de l'ethnie Baka.
Couchr du soleil dans le Dja au Cameroun.Réserve de la faune du Dja au Cameroun.
La présence du léopard et du Chat doré d'Afrique est confirmée dans la réserve par une campagne de pièges photographiques en 2017[6]. La dernière preuve de présence du léopard remontait à entre et , lorsque des chasseurs ont piégé un individu[6].
Population
Village Baka.
La réserve est habitée par 4 000 habitants en 2015 dans son périmètre, tandis que 40 000 personnes habitaient sa périphérie.
Chef Baka dans la réserve du Dja au Cameroun
Cette population appartient à différentes ethnies : Badjoué, Boulou, Fang, Nzimé. Sont présents aussi deux groupes semi-nomades, les Kaka et les Pygmées baka.
Si la chasse est interdite sur la réserve, elle a été autorisée aux Pygmées baka, sous réserve qu'ils utilisent leurs armes et techniques de chasse traditionnelles[7].
Menaces écologiques
Selon Greenpeace, la réserve est soumise à plusieurs menaces mettant en cause sa survie : le braconnage, mais aussi l'implantation à proximité de la centrale hydroélectrique de Mékin, et surtout la déforestation à la suite d'accords de concession d'exploitation d'hévéas donnée à la société Sud-Cameroun Hévéa (Sudcam).
Annicki affinis dans la forêt du Dja au Cameroun
Ces concessions, initialement provisoires et dont l'une est devenue définitive en 2015, jouxtent le nord-ouest et le sud-ouest de la réserve[8], avec obligation de conserver une bande séparative de 100 à 200 m selon l'étude d'impact environnemental rédigée par Sud-Cam[9]. Toujours selon Greenpeace, près de 6 000 hectares de forêt servant de territoire de chasse, de pêche et de cueillette aux habitants, auraient été détruits entre 2011 et 2016[8].
Selon une étude conjointe de 2015 réalisé conjointement par l'UNESCO et l'Union internationale pour la conservation de la nature, seuls le braconnage et la centrale hydroélectrique de Mékin constitueraient des périls prouvés[8].
↑ a et b(en) Tom Bruce, Constant Ndjassi, Matthew Lebreton, Tim Wacher, Andrew Fowler, Roger Bruno Tabue Mbobda et David Olson, « African golden cat and leopard persist in the Dja Faunal Reserve, Cameroon », Cat News, no 68, , p. 24-25 (ISSN1027-2992)
Wim Bergmans, Liste provisoire des mammifères de la réserve de faune du DJA et de sa périphérie, Comité Néerlandais pour l'UICN, 1994, 42 p.
Bonaventure Sonké, Forêts de la Réserve du Dja (Cameroun) : études floristiques et structurales, Jardin botanique national de Belgique, Meise, 2004
(en) Tom Bruce, Constant Ndjassi, Matthew Lebreton, Tim Wacher, Andrew Fowler, Roger Bruno Tabue Mbobda et David Olson, « African golden cat and leopard persist in the Dja Faunal Reserve, Cameroon », Cat News, no 68, , p. 24-25 (ISSN1027-2992)