Prosper Boissonnade, né le à Réquista dans le département de l'Aveyron et mort le à Poitiers, est un historien français. Il fait toute sa carrière universitaire à l'université de Poitiers. Récipiendaire de nombreux prix, ses travaux portent sur le Poitou, l'Espagne, l'histoire économique et sociale (dont il est un précurseur) aux époques médiévale et moderne et en particulier sur Colbert.
Avec Henri Sée et Henri Hauser[12], Prosper Boissonnade est un des pionniers de l'histoire économique en France[3],[12], avant Albert Mathiez et Georges Lefebvre[12]. Selon Henri Hauser, dans un bilan qu'il dresse en 1931, Prosper Boissonnade fait partie des historiens qui font de l'histoire économique sans être titulaire d'une chaire consacrée à cette dernière, comme Lucien Febvre, Marc Bloch, Henri Sée, Marcel Blanchard, Albert Mathiez et Gustave Glotz. Toutefois, Lucien Febvre lui reproche des anachronismes, de travailler sans hypothèses claires et ne pas chercher à reconstituer les idées et les croyances[13].
En 1923, dans son ouvrage Du nouveau sur la Chanson de Roland, Prosper Boissonnade défend l'idée, inspirée par les travaux de Joseph Bédier, que la Chanson de Roland du manuscrit d'Oxford est composée par Guillaume Turold vers 1120-1125 et qu'elle reflète les guerres menées par les chevaliers français en Espagne à la fin du XIe siècle et au début du XIIe siècle[14],[15],[16]. Cette datation très tardive a peu de succès[15]. Quelques critiques y adhèrent[17],[18], mais nombre d'entre eux expriment leurs doutes[19],[16],[20],[21],[22]. S'ils soulignent la richesse de l'ouvrage[21],[23],[24], ils lui font des reproches de méthode[25],[26]
Principales publications
Histoire des volontaires de la Charente pendant la Révolution (1791-1794) (thèse de doctorat), Angoulême, L. Coquemard, , 364 p. (lire en ligne).
(la) Quomodo Comites Engolismenses erga reges Angliæ et Franciæ se gesserint et Comitatus Engolismæ atque Marchiæ regno Francorum adjuncti fuerint, 1152-1328 (thèse complémentaire), , 132 p.[27].
Essai sur la géographie historique et sur la démographie de la province d'Angoumois du XVIIe siècle au XIXe siècle, Angoulême, L. Coquemard, , 180 p. (lire en ligne).
Histoire de la réunion de la Navarre à la Castille : Essai sur les relations des princes de Foix-Albret avec la France et l'Espagne (1479-1521), Paris, Alphonse Picard et fils, , 685 p. (lire en ligne).
Histoire du collège et du lycée d'Angoulême (1516-1895) : Étude sur l'instruction secondaire en Angoumois depuis le XVIe siècle jusqu'à nos jours (avec Jean-Marie-Jules Bernard), Angoulême, L. Coquemard, , 472 p. (lire en ligne).
Essai sur l'organisation du travail en Poitou depuis le XIe siècle jusqu'à la Révolution, t. I, Paris, Honoré Champion, , 523 p. (lire en ligne).
Essai sur l'organisation du travail en Poitou depuis le XIe siècle jusqu'à la Révolution, t. II, Paris, Honoré Champion, , 590 p. (lire en ligne)[28].
Les études économiques de la France au Moyen Âge. Leur état actuel, Paris, éditions du Cerf, , 141 p. (lire en ligne).
Les études relatives à l'histoire économique de la Révolution française (1789-1804), Paris, éditions du Cerf, , 166 p. (lire en ligne).
Saint-Domingue à la veille de la Révolution et la question de la représentation coloniale aux États généraux (Janvier 1788-7 juillet 1789), Paris, J. Geuthner, , 299 p. (lire en ligne)[29].
Cahiers de doléances de la sénéchaussée d'Angoulême et du siège royal de Cognac pour les États généraux de 1789, Paris, Imprimerie nationale, coll. « Collection de documents inédits sur l'histoire économique de la Révolution française », , 555 p. (lire en ligne)[30].
Histoire des premiers essais de relations économiques directes entre la France et l'Etat prussien pendant le règne de Louis XIV : 1643-1715, Genève, Slatkine, , 484 p. (lire en ligne)[31].
Le travail dans l’Europe chrétienne au Moyen Âge (Ve – XVe siècles), Paris, Alcan, , 431 p. (lire en ligne)[32],[22].
Cahiers de doléances de la sénéchaussée de Civray, pour les États généraux de 1789 (avec Léonce Cathelineau), Paris, Imprimerie nationale, coll. « Collection de documents inédits sur l'histoire économique de la Révolution française », , 399 p.[34].
Histoire de Poitou, Paris, Boivin et Cie, coll. « Les vieilles provinces de France », , 316 p. (lire en ligne).
Le socialisme d'État : L'industrie et les classes industrielles en France pendant les deux premiers siècles de l'ère moderne (1453-1661), Paris, Honoré Champion, , 380 p. (lire en ligne)[35],[36],[37],[38].
Colbert : Le triomphe de l'étatisme, la fondation de la suprématie industrielle de la France, la dictature du travail : 1661-1683, Paris, Marcel Rivière, , 392 p. (lire en ligne).
Prix Thérouanne 1913 décerné par l'Académie française pour Histoire des premiers essais de relations économiques directes entre la France et l'Etat prussien pendant le règne de Louis XIV : 1643-1715[42].
↑ abcdefghi et jAlbert Vieu, « Prosper Boissonnade », dans Réquista : un centre intéressant de tourisme en Rouergue, Réquista, Comité des fêtes de Réquista, 32 p. (lire en ligne).
↑ ab et cPierre Gérard, « Histoire et culture. L'exemple des pays d'Oc », Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, vol. 145, , p. 213-232 (lire en ligne).
↑ a et bHenri Lemaître, « P. Boissonnade... Du nouveau sur la Chanson de Roland, la genèse historique, le cadre géographique, le milieu, les personnages, la date et l'auteur du poème. Paris, Ed. Champion, 1923. », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 85, no 1, , p. 376–377 (lire en ligne, consulté le ).
↑ ab et cM. Defournaux, « Du nouveau sur la Chanson de Roland... », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bA. Wallensköld, « Du Nouveau sur la Chanson de Roland. La Genèse historique, le Cadre géographique, le Milieu, les Personnages », Neuphilologische Mitteilungen, vol. 24, nos 5/6, , p. 113–115 (ISSN0028-3754, lire en ligne, consulté le ).
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↑ a et bT. A. Jenkins, « Du Nouveau sur la Chanson de Roland. La Genèse historique, le Cadre géographique, le Milieu, les Personnages, la Date et l'Auteur du Poème; La Chanson de Roland, publiée d'après le Manuscrit d'Oxford et Traduite, Joseph Bédier », Modern Philology, vol. 21, no 1, , p. 103–111 (ISSN0026-8232, lire en ligne, consulté le ).
↑ ab et cRené Aigrain, « Pierre Boissonnade. Le travail dans l'Europe chrétienne au Moyen Âge (Ve – XIe siècle) et Du nouveau sur la Chanson de Roland », Revue d'histoire de l'Église de France, vol. 11, no 50, , p. 73–80 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bAlphonse Bayot, « P. Boissonnade. Du Nouveau sur la Chanson de Roland. La Genese historique, le Cadre géographique, le Milieu, les Personnages, la Date et l'Auteur du Poème. », Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 3, no 4, , p. 867–874 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bAlfred Jeanroy, « P. Boissonnade. Du nouveau sur la Chanson de Roland. La Genèse historique, le Cadre géographique, le Milieu, les Personnages, la Date et l'Auteur du Poème. Paris, Champion, 192З », Annales du Midi, vol. 36, no 141, , p. 319–320 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bMaurice Wilmotte, « P. Boissonnade, Du nouveau sur la Chanson de Roland, la genèse historique, le cadre géographique, le milieu, les personnages, la date et l'auteur du poème, 1922 », Romania, vol. 49, no 196, , p. 604–613 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bGeorges Cirot, « P. Boissonnade, Du nouveau sur la "Chanson de Roland". La Genèse historique, le Cadre géographique, le Milieu, les Personnages, la Date et l' Auteur du Poème. », Bulletin hispanique, vol. 25, no 4, , p. 399–410 (lire en ligne, consulté le ).
↑Antoine Thomas, « P. Boissonnade. Quomodo comites Engolismenses erga reges Angliæ et Franciæ se gesserint et comitatus Engolismæ atque Marchiæ regno Francorum adjuncti fuerint (1152-1328). Edisseruit..., Angoulême, imprimerie Chasseignac, [1893] », Annales du Midi, vol. 5, no 20, , p. 511–514 (lire en ligne, consulté le ).
↑« P. Boissonnade, Essai sur l'organisation du travail en Poitou depuis le XIe siècle jusqu'à la Révolution, Paris, 1900 », Revue d'histoire moderne et contemporaine, vol. 2, no 4, , p. 414–419 (lire en ligne, consulté le ).
↑Philippe Sagnac, « P. Boissonnade. Saint-Domingue à la veille de la Révolution et la question de la représentation coloniale aux États généraux (janvier 1788-7 juillet 1789), 1906 », Revue d'histoire moderne et contemporaine, vol. 10, no 4, , p. 362–364 (lire en ligne, consulté le ).
↑Marcel Marion, « Camille Bloch. Cahiers des doléances du bailliage d'Orléans pour les États généraux de 1789, 1906-1907 ; P. Boissonnade. Cahiers de doléances de la sénéchaussée d'Angoulême et du siège royal de Cognac pour les États généraux de 1789, 1907 ; E. Bridrey. Cahiers de doléances du bailliage de Cotentin (Coutances et secondaires) pour les États généraux de 1789. Tome Ier, 1907 ; E. Bridrey. Cahiers des bailliages des généralités de Metz et de Nancy. Tome Ier. Cahiers du bailliage de Vic, 1907 ; G. Laurent. Département de la Marne. I. Cahiers de doléances pour les États généraux de 1789. Tome Ier : Bailliage de Châlons-sur-Marne, 1907. (Ces cinq volumes font partie de la «Collection de documents inédits sur l'histoire économique de la Révolution française», publiée par le ministère de l'Instruction publique et des Beaux-arts) », Revue d'histoire moderne et contemporaine, vol. 9, no 5, , p. 372–375 (lire en ligne, consulté le ).
↑Joseph Letaconnoux, « P. Boissonnade. Histoire des premiers essais de relations économiques directes entre la France et l'État prussien pendant le règne de Louis XIV (1643-1715), 1912 », Revue d'histoire moderne et contemporaine, vol. 18, no 4, , p. 297–300 (lire en ligne, consulté le ).
↑Ferdinand Lot, « P. Boissonnade. Le travail dans l'Europe chrétienne au Moyen Âge (Ve – XVe siècles). Paris, Alcan, 1921. », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 83, no 1, , p. 386–391 (lire en ligne, consulté le ).
↑K. Sneyders de Vogel, « P. Boissonnade, Du nouveau sur la Chanson de Roland », Neophilologus, vol. 9, no 3, , p. 222-223 (lire en ligne).
↑Georges Lefebvre, « Boissonnade (P.) et Cathelineau (L.), Cahiers de doléances de la sénéchaussée de Civray. 1925 ; Balencie (G.), Cahiers de doléances de la sénéchaussée de Bigorre. 1925-26 ; Porée (Ch.), Cahiers des curés et des communautés ecclésiastiques, du bailliage d'Auxerre. 1927 », Revue d’histoire moderne et contemporaine, vol. 4, no 20, , p. 142–144 (lire en ligne, consulté le ).
↑Émile Coornaert, « Boissonnade (P.), Le Socialisme d'Etat. L'industrie et les Classes Industrielles en France pendant les deux premiers siècles de l'Ere Moderne (1453-1551). 1927 », Revue d'histoire moderne et contemporaine, vol. 4, no 20, , p. 137–138 (lire en ligne, consulté le ).
↑A. De Saint-Léger, « P. Boissonnade. Le socialisme d'État L'industrie et les classes industrielles en France pendant les deux premiers siècles de l'ère moderne (1453-1661). », Journal des savants, vol. 1, no 1, , p. 44–46 (lire en ligne, consulté le ).
↑Paul Harsin, « P. Boissonnade, Le socialisme d'État, l'industrie et les classes industrielles en France pendant les deux premiers siècles de l'ère moderne (1453-1661). », Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 7, no 4, , p. 1615–1618 (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Franklin Charles Palm, « Le Socialisme d'État: l'Industrie et les Classes Industrielles en France pendant les Deux Premiers Siècles de l'Ère Moderne, 1453–1661. Par P. Boissonnade, Doyen de la Faculté des Lettres de Poitiers. (Paris: Champion. 1927. Pp.38o. 60 fr.) », The American Historical Review, (ISSN1937-5239, DOI10.1086/ahr/33.4.856, lire en ligne, consulté le ).
↑Émile Coornaert, « Boissonnade (P.) et Charliat (P.) — Colbert et la Compagnie de commerce du Nord (1661-1689). Préface de M. Henri Hauser, 1930 », Revue du Nord, vol. 17, no 67, , p. 253–254 (lire en ligne, consulté le ).