Après la chute de Joachim Murat du trône de Naples, il est incorporé dans l'armée française, qui homologue ses campagnes en Italie de 1813 à 1815. Rejoignant le régiment de cavalerie des Chasseurs de la Corrèze comme maréchal des logis en , il reconquiert son épaulette dès juillet suivant. Passé dans les Grenadiers à cheval de la Garde royale en 1820, Baccuet est promu lieutenant en 1827.
Licencié lors de la dissolution de la Garde royale en à la suite des Trois Glorieuses, il est rappelé à l'activité au 10e régiment de cuirassiers en . Promu capitaine en , il participe à la campagne de Belgique en 1832, reçoit la Légion d'honneur en 1833 et est admis à la retraite en .
Biographie artistique
Parallèlement à sa carrière militaire, le lieutenant puis capitaine Baccuet cultive son talent pour la peinture. Paysagiste formé dans l'atelier de Louis Étienne Watelet, il expose régulièrement au Salon à partir de 1827.
En , ses talents artistiques lui valent d'être adjoint en qualité de dessinateur-paysagiste à la Commission scientifique organisée dans le cadre de l'Expédition de Morée. Il assiste ainsi tout au long de l'année 1829 le naturaliste et directeur de la commission Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent dans ses explorations scientifiques de la Grèce, d'où il rapporte de nombreux paysages et des vues de sites[2].
De 1841 à 1845, il sert en Afrique du nord comme peintre-dessinateur au sein de la Commission d'exploration scientifique d'Algérie, et participe à l'expédition de Kabylie. Durant cette période, il brosse les paysages qu'il parcourt, les ruines antiques qui y subsistent, et certains épisodes militaire de la conquête de l'Algérie. Il lie connaissance en 1845 avec Théophile Gautier, dont il devient l'ami et le correspondant[3] et dont la collection personnelle incluait un tableau peint par l'officier[4]. Après son retour en métropole, Prosper Baccuet expose de 1845 à 1852 des paysages méditerranéens d'Espagne, d'Italie et d'Afrique du nord. Certaines de ses toiles de cette période sont entrées dans des collections publiques :
Une Vue de Constantine, prise de Salah-Bey (1841) fait partie de la collection des Orientalistes du musée Salies de Bagnères-de-Bigorre.
Trois autres de ses tableaux représentant des vues d'Algérie furent attribués par l'État au Musée d'Épinal et quatre à celui du Havre.
Un autre dépeignant La prise de Constantine a été déposé au musée de Philippeville en 1904.
Prosper Baccuet a aussi été chargé de la partie « paysages » des illustrations de l’ouvrage collectif publié sur l'Exploration scientifique de l’Algérie 1844–1867.
Dans un registre beaucoup plus convenu, l'église paroissiale de Pisseloup (Haute-Marne) détient un tableau représentant La vision de saint Hubert (1836) signé par Baccuet.
Galerie
Le Camp français et le marabout de Lalla Marghiria (1846).
Charles Gabet : Dictionnaire des artistes de l'école française au XIXe siècle, Peinture, sculpture, architecture, gravure, dessin, lithographie et composition musicale (Paris, 1831), p. 21.
Nicolas Schaub, « Un métier de chien que de suivre l’armée ». Prosper Baccuët (1797-1864), peintre militaire au service de l’exploration scientifique de l’Algérie », SOURCE(S) n° 4, 2014, p. 51-64.