Pro-Natura est fondée au Brésil en 1985 par Marcelo Carvalho de Andrade, médecin, explorateur et écologiste brésilien[2]. Au départ, l'ONG mène des actions locales pour lutter contre la déforestation et la pauvreté en Amazonie.
En 1990, en marge du premier sommet anglo-brésilien sur l'environnement, Pro-Natura remporte un concours organisé par le groupe britannique Imperial Chemical Industries (ICI) pour mettre en œuvre un vaste projet de développement durable permettant de lutter contre la déforestation. Guy Reinaud, dirigeant du groupe, s'engage alors à financer ce projet pendant sept ans[3].
Pour lutter contre la déforestation dans les pays en développement, Pro-Natura International met au point, en 1994, une technologie permettant de réduire l'utilisation du bois comme combustible domestique. Il s'agit d'une machine de pyrolyse qui transforme des résidus végétaux non valorisés en un matériau appelé « charbon vert », lequel présente les mêmes propriétés énergétiques que le charbon de bois tout en étant issu de biomasse renouvelable[6].
Depuis 2008, PNI utilise aussi ce matériau comme amendement agricole[6] ; il est alors appelé « biochar ». Le biochar améliore les propriétés physiques, chimiques et biologiques du substrat[7]. Il en résulte une nette augmentation de la productivité des sols, une meilleure rétention de l'eau et un renforcement du système immunitaire des plantes, réduisant ainsi les besoins en produits phytosanitaires[8]. Une seule introduction permet d'obtenir des résultats pendant des milliers d'années[6].
En enrayant le « cercle vicieux de la pauvreté » — le biochar permet aux populations rurales pauvres de mieux se nourrir et de tirer des revenus des excédents de production[9] ;
En , un rapport du GIEC[12] envisage le développement à grande échelle du biochar afin de produire des « émissions négatives », c'est-à-dire un bilan carbone négatif grâce à la séquestration durable du carbone[13].
Expéditions scientifiques
Exploration de la canopée
Dans les années 1990, Pro-Natura International prend part à la conception et à la mise en œuvre de technologies d'exploration de la canopée, afin d'étudier la biodiversité. L'ONG co-organise d'abord le cycle d'expéditions « Radeau des cimes » après avoir co-développé une technologie pour accéder au sommet des arbres[14],[15]. Au début des années 2000, elle met ensuite au point, avec plusieurs partenaires, un nouveau type de dirigeable, l'arboglisseur, plus performant et polyvalent. Ce nouvel aérostat est utilisé pour la première fois lors de l'expédition Santo 2006[2].
↑ abc et dGuy Reinaud, « Le charbon vert », Alliage, no 64, (lire en ligne)
↑Glaser B, Lehmann J, Zech W (2002) Ameliorating physical and chemical properties of highly weathered soils in the tropics with charcoal: a review. Biology and Fertility of Soils 35:219–230.[2]