Les prisons Saint-Paul et Saint-Joseph étaient un ensemble de deux prisons construites au xixe siècle à Lyon au sud de la gare de Perrache. Désaffectées depuis , elles sont reconverties en campus pour l'université catholique de Lyon[1].
La prison Saint-Joseph, construite par Louis-Pierre Baltard entre 1827 et 1831, est conçue sur un plan orthogonal pavillonnaire en peigne, issu de l'architecture hospitalière. L'ensemble est composé de six pavillons, construits en maçonneries enduites et de parties en pierres de taille (pierre de Préty et pierres dorées). Les six pavillons sont reliés entre eux par des galeries en pierres de Villebois.
Conçu dans une architecture néo-classique, les formes massives sont destinées à démontrer la force de l'institution, en particulier le pavillon administratif d'entrée et le pavillon central, en pierre de grand appareil.
Devenues vétustes et surpeuplées au cours du xxe siècle[6], l'État lance la construction d'un nouveau centre pénitentiaire à Corbas. Le , l'ensemble des détenus des prisons y est transféré[7].
Après le déménagement des détenus, l'avenir des bâtiments est incertain et leur destruction est envisagée par la Préfecture. Un mouvement spontané voit le jour[8] pour s'opposer à leur destruction. Devant le tollé général provoqué par cette annonce et la forte mobilisation des associations de défense du patrimoine, le Préfet choisit finalement de lancer début 2010 un concours architectural pour le devenir du site[9], le cahier des charges imposant la sauvegarde des parties les plus remarquables des édifices[10].
En novembre de la même année, le projet porté par la Sofade, l'université catholique de Lyon, le promoteur OGIC et Habitat et Humanisme est retenu[11]. Il prévoit notamment la création de bureaux, de logements sociaux et de logements intergénérationnels, ainsi que l'implantation d'un campus qui accueillera 5 000 étudiants[12],[13]. L'inauguration a lieu en 2015.
Dans L'Horloger de Saint-Paul (sorti en 1974), le fils du personnage incarné par Philippe Noiret est enfermé dans cette prison, laquelle est filmée sur quelques plans à la fin du film.
Dans Une semaine de vacances (sorti en 1980), le même personnage fait une apparition en clin d'œil et évoque l'étonnante situation d'une prison près d'une gare, et le fait que les détenus entendent les trains partir.
En 1975, dans son autobiographie Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche évoque son incarcération à la prison Saint-Paul.
En 2011, dans le film Les Lyonnais d'Olivier Marchal, Tchéky Karyo est incarcéré dans une cellule de la prison Saint-Paul (désaffectée en 2009, avec la Prison Saint-Joseph).
Une chanson écrite par le groupe lyonnais Mon Dragon, intitulée Les Cafards, dénonce la surpopulation de cette prison.