Lors de l'invasion de l'armée révolutionnaire française en Italie, en 1797, la ville de Lucques reste indépendante. En 1799, Lucques et sa république tombèrent au pouvoir des Français. La constitution que la république s'était donnée fut abolie et remplacée par une autre.
Peu après, le 15prairialan XIII (), le « conseil des Ducs » (Sénat) de la petite république de Lucques demanda à Napoléon, en sa qualité de roi d'Italie, de confier le gouvernement de la république à un membre de sa famille et de le rendre héréditaire dans la descendance naturelle de celle-ci. En conséquence, Napoléon choisit le mari d'Élisa, Félix Baciocchi, et le choix fut ratifié par Lucques, le 25prairial (14 juin).
Le couronnement du prince Baciocchi et de sa femme eut lieu le 12messidor (). Le 14 juillet suivant, les princes arrivèrent à Lucques pour leur cérémonie d'investiture.
Napoléon décréta[3] qu'il y aurait à Lucques un Sénat ; point de conscription, mais que tous les citoyens feraient partie de l'armée ; qu'aucune taxe ne pourrait être exigée qu'en vertu d'une loi ; que toutes les charges, sauf les judicatures, seraient uniquement remplies par les nationaux ; que Baciocchi et son épouse Elisa étaient princes de Lucques.
Le , Napoléon retira Massa du royaume d'Italie pour les rattacher aux possessions d'Élisa. La Garfagnana fut également ajoutée.
Les nouveaux princes gouvernent avec un régime constitutionnel. La constitution de cette principauté prévoyait la séparation entre l’état et l’administration de la ville, ce qui donna naissance à la Commune de Lucques[5].
Élisa mit en place une cour et une étiquette inspirée de celle des Tuileries. À Lucques, elle s'entoura de ministres dont beaucoup restèrent en place jusqu'à la fin de son règne, comme Luigi Matteucci, ministre de la Justice, de l'Intérieur et Affaires étrangères, Francesco Belluomini (remplacé en par son fils Giuseppe), ministre des Finances, Jean-Baptiste Froussard, chef de cabinet, ou Pierre d'Hautmesnil, responsable du Budget.
Élisa exerça la majeure partie du pouvoir à Lucques et à Piombino, son mari resta très effacé et se contenta de prendre des décisions dans le seul domaine militaire. Reconnaissant la haute supériorité de sa femme, Baciocchi lui laissa l'entière direction des affaires et se contenta d'un rôle qui oscillait entre ceux d'aide de camp et de prince consort. Mari complaisant, il supporta avec sérénité les infidélités de sa femme et se satisfit de la voir gouverner les états qu'elle tenait de l'Empereur.
Parti : au I, coupé d'argent et de gueules (Lucques) à la lionne rampant, la tête contournée, brochant sur le tout ; au II, de gueules à deux barres d'or accompagnées de deux étoiles du même, une en chef et une en pointe (de Bonaparte) ; sur le tout d'azur, à l'aigle d'or, la tête contournée, au vol abaissé, empiétant un foudre du même (de Napoléon).[6]
partie : I) coupé d'argent et de gueules au léopard rampant, au naturel, brochant ; II) de Bonapartesur le tout : d'Empire, Manteau imperial, couronne ducale, collier de la Toison d'or, et de la Légion d'honneur[7],[8].
Marie Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie : contenant 1° L'histoire proprement dite ... 2° La biographie universelle ... 3° La mythologie ... 4° La géographie ancienne et moderne, vol. 2, L. Hachette et Cie, , 2048 p. (lire en ligne) ;
Gérard Hubert, La sculpture dans l'Italie napoléonienne, E. de Boccard, , 532 p. (lire en ligne) ;
↑Marie Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie : contenant 1° L'histoire proprement dite… 2° La biographie universelle… 3° La mythologie… 4° La géographie ancienne et moderne, vol. 2, L. Hachette et Cie, , 2048 p. (lire en ligne)