« Pray for Paris » (« Priez pour Paris ») est un slogan de solidarité repris sur Twitter sous le hashtag #PrayForParis en réaction aux attentats du 13 novembre 2015 en France[1]. Le mot clé #PrayForParis devance #JeSuisCharlie en étant utilisé dans 6,7 millions de tweets en 10 heures dans le monde contre 6,63 en cinq jours[2]. Le slogan fait l'objet de nombreuses adaptations graphiques parmi lesquelles celle typographiée PRAY FOR PARIS avec le « A » de « Paris » stylisé en tour Eiffel.
Variantes et hashtags populaires
Peace for Paris
Le slogan Peace for Paris[3] signifiant « Paix pour Paris » en français est également largement plébiscité. Son symbole, créé par Jean Jullien et repris dans de nombreux médias, représente la tour Eiffel glissée dans le symbole de Peace and love[3],[4].
Je Suis Paris
Le slogan « Je suis Paris », puisant son inspiration dans « Je suis Charlie », est une autre variante qui a gagné en popularité[5]. D'ailleurs, le , les joueurs du Paris SG portèrent un maillot floqué de ce slogan[6] qu'ils conserveront pendant trois rencontres dont une internationale face à Malmö (Suède).
Autres
Parmi les autres slogans popularisés ce soir là, on notera également l'émergence des mots clés #NousSommesUnis et #NousSommesParis[7],[8].
Réactions
Réagissant au slogan, le 14e dalai-lama déclara à la Deutsche Welle : « Ne priez pas pour Paris, travaillez pour la paix », expliquant : « Nous ne pouvons résoudre ce problème uniquement par la prière. Je suis bouddhiste et je crois dans la prière. Mais les humains ont créé ce problème, et maintenant, nous demandons à Dieu de le résoudre. C'est illogique. Dieu répondrait, résolvez le vous-même parce que c'est vous qui l'avez créé en premier lieu[9] ».
Le dessinateur et scénariste Joann Sfar a publié sur Instagram un dessin critique contre la demande religieuse de prier, constatant :
« friends from the whole world, thank you for #prayforparis, but we don't need more religion! our faith goes to music! Kisses! Life! Champagne and JOY! #ParisIsAboutLife[10]. » qui heurta l'opinion publique internationale[11],[12],[13]. Le chercheur Sébastien Fath compare à cette occasion la fermeture antireligieuse du dessin de Sfar avec l'ouverture fédératrice manifestée dans La Rose et le Réséda (1943), poème de Résistance de Louis Aragon qui unit « celui qui croyait au ciel et celui qui n'y croyait pas[14] ».
Reprochant le recours à des termes religieux, Luc Le Vaillant déclare dans le journal Libération que « c’est gentil, mais ne vous sentez pas obligé de prier pour Paris », et aussi que « s’il vous plaît, chers amis du monde libre et de l’Occident chrétien, évitez de nous engager dans votre guerre de religion en faisant de la tour Eiffel un ex-voto et du drapeau bleu-blanc-rouge, une bannière en procession… Alors d’accord, on arrête les prières ? Et on va boire un verre contre le fondamentalisme et tirer un feu d’artifice contre l’obscurantisme ? ». Son billet provoque plusieurs commentaires négatifs[15].
Déposition de marques
Le , l'INPI refusa la déposition des slogans « Pray for Paris » et « Je suis Paris » comme marque déposée[16],[17].