La présidence tournante est un mode de fonctionnement, où le président d’une institution est désigné temporairement, en fonction de paramètres dépendant de sa nationalité, de son origine, de son territoire ou de son ancienneté.
Le plus souvent ce type de présidence est utilisé dans les organisations internationales. Le président est, à l’origine, le représentant d’un pays dans cette institution. Ce type de présidence peut aussi être utilisé dans des pays où il y a des tensions entre communautés. Il est usuel dans les systèmes collégiaux, notamment en Suisse.
La présidence tournante permet à des minorités d’accéder au pouvoir et de faire prévaloir leur point de vue. Elle évite les problèmes de susceptibilité et de jalousie entre pays ou communautés.
Elle permet de régler les problèmes de succession ; elle évite les interminables négociations et blocages pour savoir qui prend la présidence d’une institution.
Cependant elle entraine aussi une forme d’instabilité en raison de la courte durée des mandats. Il peut devenir difficile de voir ressortir une politique claire.
Chaque pays accède à la présidence du Conseil de l'Union européenne à tour de rôle. La rotation s’effectue tous les six mois, dans l’ordre alphabétique du nom de chaque État membre dans sa langue officielle. Ceci donne aux pays à faible population la possibilité d’avoir une influence sur les décisions prises au sein de l’Union européenne.
Cependant, avec 28 membres, il faut attendre presque 14 ans entre chaque mandat pour redevenir président.
La présidence du Comité des ministres est assurée pour une durée de six mois à tour de rôle par les représentants des États membres dans l'ordre alphabétique anglais. La présidence est transférée d'un État membre à l'autre à la mi-mai et à la mi-novembre[1].
ONU
La présidence du Conseil de sécurité des Nations unies est assurée pendant un mois par chacun des membres du Conseil. La rotation mensuelle se fait selon l’ordre alphabétique anglais des noms des États.
Irak
Après l’invasion américaine en Irak, un gouvernement temporaire a été mis en place en attendant les élections. La présidence de ce gouvernement était tournante entre les différentes communautés du pays. La durée du mandat était d’un mois.
Les deux chambres de l'Assemblée fédérale ont également une présidence annuelle tournante[3],[4].
Niveau cantonal
Situation générale
La présidence tournante est la règle dans la plupart des cantons suisses. Le plus souvent, le président est désigné ou confirmé par le parlement, et non élu par le peuple, parmi les membres du gouvernement suivant un ordre prédéfini (ancienneté). La durée du mandat est généralement d'un an[5].
Cantons romands
Le Conseil d'État du canton de Genève applique le principe de rotation annuelle pour son président, sauf pendant les années 2013 à 2020 où il a connu un président unique pour l'ensemble d'une législature (cinq ans)[6]. Dans le canton de Vaud, le président du Conseil d'État est nommé par le collège selon le principe de rotation annuelle jusqu'en 2006, puis pour l'ensemble d'une législature (cinq ans)[7].
La présidence de l’Union des Comores était assurée par chacune des îles des Comores à tour de rôle. C'est avec le référendum de 2018 que le principe dit de la « tournante » a pris fin[9].