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Le portait d'Anne-Jules de Noailles, comte d'Ayen et duc de Noailles et maréchal de France (1650-1708) a été exécuté en 1691 par le peintre français Hyacinthe Rigaud pour répondre à une commande de l'artiste.
Le principal portrait d'Anne-Jules de Noailles (1650-1708), comte d'Ayen, puis duc de Noailles, a été peint par Hyacinthe Rigaud afin de saluer les faits d'armes du modèle en Catalogne[1].
L'artiste, par son lieu de naissance, fut amené à fréquenter assez souvent le maréchal. En 1703, il sera même témoin majeur lors du projet de mariage entre Rigaud et une demoiselle de Châtillon[2] : « Lesquelles parties, en présence et de l’agrément de très haut et très puissant seigneur Anne, duc de Noailles, pair et mareschal de France, chevalier des Ordres du Roy, capitaine commandant une compagnie de ses gardes du corps, de haut et puissant seigneur, Monseigneur Jean-Batiste Colbert, marquis de Torcy, chevalier, chancellier des Ordres du Roy, Conseiller du Roy en tous ses Conseils, ministre et secrétaire d’Estat et de ses commandements, et de messire Julle Hardouin-Mansart, chevalier de l’Ordre de Sainct-Michel, comte de Sagonne, Conseiller du Roy en ses Conseils, Surintendant et Ordonnateur général de ses bastiments, jardins, arts et manufactures [...]. »
Si l’on en croit la biographie de Rigaud de 1716[3], et à l’occasion de l’intégration du peintre dans la noblesse de Roussillon en 1709, le duc de Noailles, gouverneur général de la province, « lui fit l’honneur de lui écrire pour le féliciter sur son nouveau titre ».
Mais auparavant, le peintre avait été amené à figurer une seconde fois Anne-Jules de Noailles, en 1693, à la suite de sa nomination comme maréchal de France. Ce nouveau portrait valant 122 livres et 10 sols, il devait également s'agir d'un buste[4]. En 1694, année où Noailles devient vice-roi de Catalogne, il fait réaliser par ses aides d'atelier trois répliques, dont une par Verly et une par Le Roy[5]. En 1702, deux grandes copies du portrait sont achevées, sans doute par l’artiste ou retouchées par lui : la première valant 250 livres et la seconde 100 livres. Ceci correspond probablement à une extrapolation en pied du buste initial et dont on garde actuellement un témoignage au musée de l'armée à Paris[6],[7].
Dans une Lettre écrite par la marquise de Sévigné à Madame de Grignan, sa fille, et datée du 10 juin 1695 on peut également lire un témoignage rapide de l'épistolière[8] : « Voilà M. de Vendôme qui va commander en Catalogne, et M. de Noailles qui revient pour faire achever son portrait chez Rigaud ». Ceci correspond à la seconde campagne menée par le duc de Vendôme alors que Noailles ne sert plus qu'épisodiquement.
Dans le tableau initial de 1691, payé 188 livres correspondant à un buste, et dont la version de Grenoble semble être la plus qualitative, le maréchal de Noailles est vêtu de son manteau d'hiver, arborant le cordon bleu de l’ordre du Saint-Esprit (reçu le 31 décembre 1688) et dont il devint commandeur, ce que désigne la plaque pectorale. En arrière-plan, on aperçoit une tente de combat stylisée, dans les tons de bleu.