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Les équipes de pontonniers sont des unités du génie militaire chargées de mettre en place, sur des cours d'eau, des ponts afin de permettre le franchissement de ceux-ci par les armées.
Cette mission de génie militaire s’avère essentielle dans la guerre de mouvement, au cours de laquelle les armes les plus mobiles (chars, infanterie motorisée ou mécanisée) doivent pouvoir s’affranchir de tous les obstacles naturels pour atteindre leurs objectifs tactiques. Ainsi, chaque Panzerdivision allemande disposait d’un bataillon de pontonniers.
En France, les années 1870 voient la création du 2erégiment d'artillerie-pontonniers (1878) dissous par la loi de réorganisation militaire du . Les pontonniers sont remplacés par deux nouveaux régiments du génie, les 6e et 7e régiments qui s'installent respectivement à Angers et à Avignon. Après les lois cadres de 1912 et les circulaires d'applications d'avril 1914, le Génie Français se décida à recréer 2 bataillons de Pontonniers, le 23e et le 24e du 7e régiment du génie. Seul, le 7e R.G regroupe deux bataillons de pontage d'armée en activité pendant la Première Guerre mondiale.
Les premières formations de ponts lourds furent constituées en décembre 1914, sous le nom d'équipe du Génie maritime. Au mois d'août 1916, elles furent transformées en Compagnies du Génie maritime rattachées au 3e régiment du génie, et prirent au , la dénomination de Compagnies de ponts-lourds. Elles furent alors intégrées au 7e régiment du génie.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la plupart des ponts étaient constitués de bateaux, pneumatiques ou à coque dure, qui servaient à supporter les travées où passaient les véhicules ou fantassins.
Mais la mise en place des embarcations était une opération difficile et complexe, surtout lorsqu’elle se faisait en première ligne, donc sous le feu ennemi. Aussi, de nouveaux matériels ont été conçus pour faciliter et accélérer cette tâche. Le premier engin motorisé de franchissement sur brèche humide de grande largeur a été le « Gillois » (portant le nom de son inventeur le général Jean Gillois), mis en service après un marché passé en 1955 et construit jusqu'en 1973 à environ 250 exemplaires. L'engin se déclinait en rampe-travure et travure de pont pour le franchissement continu et discontinu, et en bac pour le franchissement discontinu. Seul le bac sera valorisé dans les années 1980. Le pont Gillois sera utilisé pendant la guerre du canal de Suez. Le 10e Régiment du génie de Spire sera le dernier régiment à en être doté jusqu'à sa dissolution en 1997. Entre-temps, le pont flottant motorisé (PFM) aura fait son apparition (le PFM 2 commence à être introduit dans les régiments et compagnies spécialisés franchissement sur la période 2020-2021) . Ce matériel est encore en service dans la 23e compagnie d'appui amphibie et de franchissement du 6e RG (dernière compagnie de franchissement de l'armée de terre). L’Engin de franchissement de l'avant (EFA) est le plus récent pont automoteur amphibie. Il est ambidrome et sert au franchissement continu et discontinu. C'est aujourd'hui le seul moyen qui permet le passage d'un char Leclerc. C'est avec le PFM le dernier moyen de franchissement lourd amphibie. Les EFA sont en dotation au sein du 6eRG et 19eRG.
Le Système de pose rapide de travures, pont d'environ 20 mètres sur brèche sèche est en dotation au 13e Régiment du génie depuis les années 2010.
Afin de garantir une autonomie maximale, la plupart des véhicules légers (blindé de reconnaissance, transport de troupes)sont amphibies. Bien que pouvant traverser en immersion, les chars restent limités dans les opérations de franchissement avec schnorkel, du fait des vitesses de courant, des profondeurs et des reliefs des fonds, ainsi que des largeurs de brèche.
La dernière Unité de pontonniers :
Il n'existe plus que deux compagnies de franchissement de nos jours dans l'armée française, la 23e Compagnie d'appui amphibie et de franchissement du génie transférée en 2010 au 3e Régiment du génie à Charleville-Mézières, puis désormais établie au 6e Régiment du génie à Angers (depuis 2015) et l'ex 5CGC devenue 5e Compagnie du génie de franchissement, en attendant sa nouvelle appellation qui devrait se définir en 2013, comme 25e Compagnie du génie de franchissement (constituée en partie de personnels de réserve ayant appartenu à l'ex-25e Compagnie de Pont Flottant Motorisé du 1er RG). Dernières de son genre dotée exclusivement de moyens lourds de franchissement : PFM (active et réserve) et EFA (active), elles sont de fait héritières des traditions des pontonniers du génie français. Elle a repris à ce titre une devise du 1er régiment du génie, son régiment d'origine : " Royal pontonnier, au nom de Dieu, sur le vif ".
Type de pont mis en œuvre par le génie militaire français
Premier front biélorusse : 1 brigade, 2 régiments, 8 bataillons (ce total inclus les unités pour Lublin-Brest : 2 régiments, 5 bataillons et avec en plus 1 bataillon polonais).
En 2019, les bataillons du génie 2, 6, 9 et 23 ainsi que la Formation d’application du génie et du sauvetage/NBC mettent notamment en œuvre quatre types de ponts mobiles :
François Quiri, Les poseurs de ponts terrestres français, Audenge, Génie Édition, , 200 p. (ISBN978-2-9551743-0-2)
R.Henry, chef de bataillon du Génie "Reconstruction par la main d’œuvre militaire des ponts et viaducs détruits par l'ennemi sur les lignes de communication d'une Armée en opérations" in-Revue du Génie militaire-septembre-- pages 365 à 389 avec trois planches hors-texte-Paris, Nancy, Berger-Levrault-1887.
R.Henry, lieutenant-colonel du Génie, officier de la Légion d'Honneur "Ponts et viaducs mobilisables à éléments portatifs en acier pour chemins de fer et routes stratégiques"-112 pages et planches hors-texte-Paris, Nancy-Berger-Levrault-1891.