La pompe à mercure est une pompe à vide qui exploite le transit de gouttelettes de mercure à travers un tube capillaire pour piéger l'air de l'enceinte à épuiser[note 1]. Elle a été inventée en 1865 par Hermann Sprengel, chimiste d'origine hanovrienne lors de sa période londonienne[3]. Cette pompe créait le vide le plus poussé réalisable à l'époque (de l'ordre de 1 mPa).
À ne pas confondre avec la pompe à diffusion de mercure, également appelée « pompe à vapeur de mercure », qui se distingue par la présence d'un chauffage, et qui est le précurseur historique des pompes à diffusion, pompes à vide secondaire utilisées dans les techniques de vide poussé.
Un vidéaste scientifique américain, Cody's lab, a recréé cette pompe dans une vidéo sur Youtube qui porte le titre "Sprengel Vacuum Pump: The most efficient pump ever?"[6] et l'utilise pour faire le vide dans l'ampoule d'un radiomètre de Crookes.
Principe de fonctionnement
La chute des gouttelettes de mercure comprime l'air à l'entrée de la pompe et l'évacue dans une citerne à l'extrémité du tube. À mesure que la pression décroît, l'effet amortisseur de l'air entre les gouttelettes métalliques diminue, de sorte que l'on peut entendre des coups périodiques, accompagnés d'éclats de lumière à travers le récipient que l'on pompe.
Applications
Le débit élevé, la simplicité d'utilisation et l'efficacité de la pompe à mercure en faisaient un instrument apprécié des expérimentateurs. Le prototype de Sprengel pouvait épuiser une enceinte d'un demi-litre en 20 minutes environ[7]. Avec de nouvelles versions de l'appareil, il devint possible d'abaisser la pression au-dessous de 1 mPa[1] (9,87 × 10−9atm).
Notes et références
Notes
↑Comme Sprengel lui-même le disait -- Sprengel (1865), page 17 -- sa pompe à vide n'est rien d'autre qu'une variante de la trompe hydraulique, connue en Europe dès la Renaissance. On utilisait à l'origine l'entraînement d'eau pour produire un courant d'air de débit constant dans la décarburation des fontes et le travail des métaux. Sprengel a simplement ajouté un tube pour soutirer l'air d'un récipient par l'écoulement du mercure liquide[2].
Références
↑ a et bD'après Chandler B. Beach et Frank Morton McMurry, The New Student's Reference Work, F. E. Compton & Co., (lire en ligne), « Air Pump ».
↑Publication originale : Hermann Sprengel, « III. Researches on the vacuum », Journal of the Chemical Society, vol. 18, , p. 9-21 (lire en ligne).
↑« Séance du 12 Novembre 1832 », Procès-verbaux des séances de l'Académie, no 10, 1832-1835 ; publié en 1922, p. 151-152.
↑D'après Francis Jehl, Menlo Park Reminiscences, vol. 1, New York, Dover Publications, (réimpr. 1990 avec une nouvelle introduction), 430 p. (ISBN0-486-26357-6), p. 430