Pierre de l'Échaillon

Palais du parlement du Dauphiné en pierre de l'Échaillon-blanc

La pierre de l'Échaillon est une pierre calcaire utilisée en sculpture et dans la construction de bâtiments. On distingue généralement trois types de pierres de l'Échaillon : la rose, la blanche et la jaune. Les pierres rose et blanche sont issues d'une couche sédimentaire du Jurassique supérieur (Séquanien, −155 millions d'années), tandis que la pierre jaune provient d'une couche plus tardive du Crétacé (Néocomien, −140 millions d'années)[1]. Le Muséum de Grenoble conserve des spécimens fossiles extraits de la pierre de l'Échaillon[2].

La pierre de l'Échaillon est la première pierre exploitée de France enregistrée comme heritage stone par l'IUGS-Geoheritage[3].

Désignation

La renommée de cette pierre fut telle à une époque qu'un nom commun en fut dérivé, l'échaillon, pour désigner les pierres provenant des carrières de l'Échaillon. On parle de « pierre de l'Échaillon » lorsqu'on utilise le nom propre désignant la provenance géographique, ou simplement de « pierre d'échaillon » ou d'« échaillon » lorsqu'on utilise le nom commun.

Exploitation

Les échaillons rose et blanc étaient exploités sur la commune de Saint-Quentin-sur-Isère et l'échaillon jaune sur la commune voisine de La Rivière[1], situées à la pointe nord du massif du Vercors, dans le département de l'Isère, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

L'échaillon blanc est la pierre qui a été la plus extraite (environ 65 % du total), suivie de l'échaillon jaune (environ 25 % du total). L'échaillon rose est la pierre la plus rare (environ 10 % du total)[4].

Caractéristiques

Les échaillons rose et blanc sont réputés adaptés à la sculpture en étant assez durs et très fins, tandis que l'échaillon jaune, très dur avec des veines blanches, se prête au poli[1]. L'échaillon rose est caractérisé par une plus grande teneur en oxyde de fer que les deux autres pierres, et l'échaillon jaune contient davantage de parties sableuses et argileuses.

Composition des pierres de l'Échaillon[1]
Pierre Parties sableuses Parties argileuses Al2O3 et Fe2O3 CaO MgO Perte au feu et produits non dosés
échaillon blanc 0,05 % 0,15 % 0,30 % 55,45 % 0,15 % 43,90 %
échaillon rose 0,05 % 0,10 % 0,65 % 52,70 % 2,40 % 44,15 %
échaillon jaune 0,10 % 0,25 % 0,40 % 55,50 % 0,15 % 43,60 %

La densité des pierres de l'Échaillon est comprise entre 2,35 et 2,83, et leur résistance en compression varie de 56 à 106 MPa[5].

Utilisation

De nombreuses sculptures et constructions ont utilisé la pierre de l'Échaillon, en France et à l'international.

Nombre d’occurrences recensées utilisant la pierre de l'Échaillon[4]
Pays Nombre d’occurrences
France 137
Algérie 16
Belgique 11
Suisse 6
Etats-Unis 4
Grande-Bretagne 3
Egypte 2
Pays-Bas 1
Allemagne 1
Pologne 1
Autriche 1

En voici quelques exemples remarquables.

La Danse de Carpeaux (Musée d'Orsay, Paris) réalisée en pierre de l'échaillon blanc

À Grenoble :

En Isère :

En France :

À l'étranger :

Notes et références

  1. a b c et d Annales des Mines, vol. 17, , 108-109 p. (lire en ligne)
  2. « Spécimens fossiles conservés au Muséum de Grenoble. », sur collections.museum-grenoble.fr (consulté le )
  3. (en) « Designations », sur iugs-geoheritage.org (consulté le )
  4. a b c d et e (en) Thierry Dumont et al., Échaillon stone from France: a Global Heritage Stone Resource proposal, vol. 486, London, The Geological Society, , 115-128 p. (lire en ligne)
  5. Georges Biron et al., Notice sur les carrières de l’Échaillon près Grenoble, Isère, Grenoble, P. Allier père&fils, (lire en ligne)
  6. Françoise Goyet et Philippe Malot, Grenoble, cœurs de pierre : sculptures, statues, monuments et fontaines, Edi Loire, , 110 p. (ISBN 978-2-84084-046-6, lire en ligne)
  7. Musée d'Orsay, « Notice de l'oeuvre La Danse de Jean-Baptiste Carpeaux » (consulté le )
  8. « Balade géologique du Pont Alexandre-III au Trocadéro » (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Sauvegarde du Patrimoine Industriel d'Autrefois, La pierre de l’Échaillon, Une histoire locale, une renommée internationale, Saint-Quentin-sur-Isère, SPIA, (ISBN 978-2-9559334-2-8)

Articles connexes

Lien externe

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