À la fin des années 1970, Philippe Aigrain participe à la revue critique Interférences, qui accompagne le mouvement des radios libres. Il y coordonne notamment un dossier sur l'informatique.
En 2003, il a créé et dirigé une entreprise (Sopinspace) de développement de logiciels libres et de services basés sur ces derniers dans le domaine des systèmes d'information.
Soutien au logiciel libre et à l'Open data
De 1996 à 2003, Philippe Aigrain contribue à développer des politiques de soutien au logiciel libre au sein de la Commission Européenne.
Dans un texte de 2003 intitulé Pour une coalition des biens communs[7][source insuffisante], il a lancé l'idée d'une coalition européenne des biens communs réunissant les tenants des biens communs informationnels et ceux qui se battent pour la reconnaissance des biens communs support physique d'un patrimoine vivant ou immatériel et culturel, notamment dans les trois domaines en convergence que sont l'environnement, le commerce équitable et l'altermondialisation.
En 2005, il devient un acteur-clé de la lutte contre le projet européen de brevetabilité des logiciels. Dans une tribune "Liberté pour les logiciels" publié dans Le Monde, il met en garde sur l'omniprésence d'acteurs économiques en sensibilisant des enjeux du traitement de l'information à base logicielle pour garantir l'innovation et l'accessibilité à tous les citoyens :
« [Le logiciel] c'est l'instrument de base de toute science ; la grammaire invisible de l'expression de chacun et la trame des échanges entre tous ; mais aussi l'instrument du diagnostic médical et de certaines thérapeutiques. Qui peut contrôler l'innovation logicielle, la canaliser ou la restreindre à son profit détient un pouvoir aux extrêmes conséquences. »
La même année, il publie son ouvrage Cause commune, l'information entre bien commun et propriété initialement chez Fayard, puis Publie.net. Il pose une analyse où une minorité économique, sociale et culturelle représentée par de grands groupes tend à vouloir supprimer les biens communs informationnels. Les représentants politiques confondraient leurs intérêts avec ceux de cette minorité. L'objectif, au travers de propositions de réforme de la propriété intellectuelle, est d'atteindre un nouvel équilibre entre biens communs et propriété.
Il intervient également dans les débats suscités par le projet de loi DADVSI. Il dénonce l'omniprésence des lobbyistes qui réclament l’extension du champ d’application de la propriété intellectuelle. Dans son ouvrage Internet et création publié en 2008[8], il propose un modèle de financement de la culture qu'il nomme la « contribution créative »[9] et qu'il envisage comme une solution complémentaire au revenu de base inconditionnel[10]. Le principe vise à un financement mutualisé de la création culturelle à travers les internautes, qui permettrait de légaliser le partage d’œuvres en ligne[11]. Il préconise également que les fonctions éditoriales ou de médiation à valeur ajoutée s’adaptent aux nouvelles conditions créées par le numérique[12].
En 2008, Philippe Aigrain cofonde l'association La Quadrature du net[15] qui défend les droits fondamentaux et les libertés dans l’espace numérique.
Enfin, Philippe Aigrain est cofondateur du webmedia Nonfiction. Il est également président et associé de la société d'édition littéraire Publie.net crée par l’écrivain François Bon[16].
Aide aux migrants
Philippe Aigrain est un fervent défenseur de la cause des migrants. En collaboration avec Marie Cosnay, il a été l’un des initiateurs de la campagne « J’accueille l’étranger » en proposant un badge assorti du slogan pour donner de la visibilité aux actions solidaires envers les réfugiés[17],[18].
↑Amaelle Guiton, « Philippe Aigrain, le sens du commun », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Philippe Aigrain, Philippe Joly « Automatic real-time analysis of film editing and transition effects and its applications » Computer & Graphics 1994;18(1):93-103.
↑(en) Philippe Aigrain, Philippe Joly, Philippe Lepain et Véronique Longueville, « Representation-based user interfaces for the audiovisual library of year 2000 », in A. A. Rodriguez and J. Maitan, eds., Proc. IS&T/SPIE Symposium on Multimedia Networking and Computing, San Jose, janvier 1995, (ISBN0-8194-1764-5), p. 35-45