Cité antique connue sous le nom de Purushapura dans l'Inde ancienne, elle était alors la capitale du Gandhara. Elle était aussi connue des Grecs sous le nom de « Peukalaotis ». C'est un lieu de peuplement historique des Pachtounes.
La ville est située au cœur de la vallée ou bassin de Peshawar, étant entourée de montagnes qui la sépare à l'est des vallées du Pendjab. Peshawar se trouve dans la partie basse de la vallée parfois appelée plaine de Gandhara, nom historique de la région.
Peshawar est situé en climat semi-aride, avec des étés chauds et longs et un hiver doux à légèrement froid. Les températures montent jusqu'à 40 °C entre avril et septembre. Le record de faible température a été établi en janvier avec −3,9 °C. Les pluies sont surtout fortes de juillet à août après des mois de mai et juin généralement secs[3].
Dès le premier millénaire avant notre ère, la ville est un centre important de culture de la civilisation du Gandhâra, berceau de l'Art gréco-bouddhique, ainsi qu'un lieu de pèlerinage bouddhiste, jusqu'à ce que le bouddhisme entre en déclin dans le monde indien.
Au IIe siècle de notre ère, le roi kouchanKanishka Ier, grand protecteur du bouddhisme fait de Peshawar la capitale de l'Empire kouchan, qui s'étend du Tadjikistan à la mer Caspienne et à l’Afghanistan et, vers le sud, à la vallée du Gange. Il fait construire un stupa de 152 mètres de haut qui reste pendant plusieurs siècles le plus grand édifice d'Inde et de Chine[4].
Asanga et Vasubandhu, deux frères brahmanes indiens, fondateurs de l'école Vijñānavāda (rien que conscience) du bouddhisme mahāyāna, considérés comme bodhisattva par les bouddhistes ultérieurs, sont nés et ont grandi dans cette fameuse ville.
Les raids de Mahmoud de Ghazni, au début du XIe siècle, détruisent toutes traces visibles de la civilisation du Gandhara.
Bâbur la traverse en 1526 au sortir de la passe en route pour sa conquête de l'Inde, mais ce sont ses descendants qui vont redorer le blason de la cité. Elle doit son nom actuel – qui signifie « ville frontière » – à l'empereur mogholAkbar qui en améliora les fortifications et le bazar. Sher Shâh Sûrî la relia au Bengale par la Grand Trunk Road, un des axes majeurs de communication du sous-continent indien.
Environ cinquante personnes ont été tuées au cours de l'année 2007, dont le chef de la police de Peshawar. Plus de soixante ont été victimes des explosions en 2008, et l'année 2009 a été la plus violente avec plus de 320 morts. En 2010, plus de cinquante personnes ont été tuées dans la ville. L'une des attaques les plus meurtrières du pays a d'ailleurs eu lieu dans la ville : le 28 octobre 2009, un attentat fait plus de 110 morts et il coïncide avec la visite d'Hillary Clinton dans le pays.
Le 22 septembre 2013, une faction talibane revendique un attentat dans une église de Peshawar. Cette attaque, alors la plus meurtrière contre la communauté chrétienne du pays, fait 82 morts[6]. Le 16 décembre 2014, au moins 141 étudiants sont tués dans l'attaque d'une école par un commando taliban. Il s'agit de l'assaut terroriste le plus meurtrier perpétré au Pakistan[7].
Démographie
La population de la ville a été multipliée par presque quatre entre 1972 et 2017, passant d'environ 273 000 habitants à deux millions[8]. Entre 1998 et 2017, la croissance annuelle moyenne s'affiche à 3,7 %, largement supérieure à la moyenne nationale de 2,4 %[9].
Elle est la ville la plus peuplée de la province de Khyber Pakhtunkhwa et la sixième plus importante du pays.
En tant que capitale provinciale, Peshawar accueille les sièges de l'Assemblée provinciale de Khyber Pakhtunkhwa et du gouvernement local. Depuis le redécoupage électoral de 2018, la ville est représentée par les six circonscriptions numérotées 74 à 79 pour l'Assemblée provinciale et les quatre 27 à 30 à l'Assemblée nationale.
↑Sayed Amjad Hussain, « Quand Peshawar abritait la 8e merveille du monde », Courrier International, no 1460, , traduit d'un article publié dans The Friday Times le 14 septembre.
↑(en) Shah Mahmoud Hanifi, Connecting Histories in Afghanistan: Market Relations and State Formation on a Colonial Frontier, Stanford University Press, 2011 (ISBN978-0-8047-7411-6)