Paul-Henri Nargeolet naît le à Chamonix[4]. Il vit à Casablanca[5] pendant 13 ans avant de déménager à Paris pour terminer ses études à 16 ans[6].
Il est marié à la journaliste de télévision américaine Michele Marsh(en) jusqu'à la mort de celle-ci en 2017[7]. Plus tard, « grâce au Titanic », il reprend contact avec une amie d'enfance qui devient alors sa compagne[5].
Carrière
Paul-Henri Nargeolet sert dans la marine nationale française comme plongeur démineur de 1964 à 1986. De 1976 à 1978, à Cherbourg, il est commandant du 1er groupe de plongeurs démineurs. Il est ensuite affecté jusqu'en 1986[8] au Groupe d’Intervention sous la Mer (renommé CEPHISMER en 2023) basé à Toulon et qui a pour objectif de développer de nouvelles solutions pour permettre la pratique de la plongée sous-marine. Il parcourt le monde pour récupérer des avions et des hélicoptères français submergés, ramenant armes et individus[9]. Il trouve une épave romaine, située à 70 mètres de profondeur. Il localise également un DHC-5 Buffalo écrasé en 1979 avec 12 personnes à bord, dont plusieurs membres du gouvernement mauritanien[9],[10].
Il rejoint, après 22 ans de service dans la Marine nationale[11],[12] , Genavir, compagnie maritime en charge de gérer et d’opérer les navires de recherche de la flotte océanographique française et divers engins d’intervention sous marine. Il y sera responsable des sous-marins d’intervention profonde Cyana et Nautile[13]. Avec celui-ci, il effectue en 1987 sa première plongée sur l'épave du Titanic[14],[15]. Il rejoint ensuite la société RMS Titanic Inc., titulaire des droits sur l'épave, comme responsable des opérations sous-marines[12]. Il a été le premier en 1993 à avoir remonté à la surface 5 500 objets du navire[13], qui appartenaient notamment aux victimes, durant 32 plongées[16]. Il a participé à huit expéditions : trois avec l’Ifremer, trois avec RMS Titanic Inc., une avec Caladan Oceanic en 2019 et une avec OceanGate en effectuant cinq plongées durant l’été 2021.
À partir de 2012, il prend part comme conseiller technique à l'exploration de l'épave de La Lune, navire ayant sombré en 1664 au large de Toulon[19]. Il a découvert par hasard cette épave le lors d'essais de plongée du sous-marin Nautile[8].
En novembre 2018, il devient consultant technique de l'entreprise Caladan Oceanic de Victor Vescovo, notamment sur la mission Titanic Survey Expedition. Le submersible utilisé est le seul à être certifié pour plonger jusqu'à 11 000 mètres de profondeur avec deux personnes à bord[8]. Après la découverte en 2019 de l'épave du sous-marin Minerve au large de Toulon, il met Victor Vescovo en relation avec les représentants des familles et permet ainsi l'organisation, en février 2020, de deux plongées sur l'épave et la dépose d'une plaque commémorative.
Le , Paul-Henri Nargeolet fait partie des cinq passagers du Titan, un petit submersible, parti en expédition sur l’épave du Titanic. Le contact avec l'appareil est perdu 1 h 45 min après le début de la plongée[20]. Après plusieurs jours de recherches, des débris du submersible sont retrouvés le à 200 mètres du Titanic, témoignant de son implosion catastrophique ; Paul-Henri Nargeolet et les quatre autres passagers sont alors tenus pour morts[21],[22],[23]. Les proches de l’explorateur accusent OceanGate de « négligence grave » ayant entraîné la mort[24].
De nombreux hommages lui sont rendus dans le monde entier et également par ses proches du microcosme des chasseurs d'épaves dont le plongeur Normand Bertrand Sciboz[25] dont il fit la connaissance dans les années 90 à la Comex d'Henry-Germain Delauze.
Documentaires
De 1996 à 2003, Nargeolet travaille avec Aqua+, filiale de Canal+, dont l'objectif est de produire des films sous-marins. Il a dans ce cadre dirigé les missions de deux sous-marins[26].
En tant qu'expert du Titanic, il a participé à la création de deux documentaires : Titanic : The Legend Lives On (1994) et Deep Inside the Titanic (1999).
↑« Disparition du sous-marin « Titan » : des débris du submersible retrouvés près de l’épave du « Titanic », tous les passagers considérés comme morts », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑« « Titan » : la famille de l’explorateur français mort lors de l’expédition lance des poursuites judiciaires », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )