Patrick Dewaere est un long-métrage documentaire de Marc Esposito, réalisé à partir d'une collection de témoignages et entretiens délivrés par certains parmi ceux qui ont connu l'acteur, lors de sa carrière professionnelle ou dans sa vie personnelle : Bertrand Blier, Alain Corneau, Miou-Miou, Claude Sautet, Sotha ou encore sa fille aînée Angèle Herry, ponctués d'extraits de films et d'émissions de télévision où l'acteur est apparu, au cours de sa longue carrière. Le film est réalisé en 1992, à l'occasion du 10e anniversaire de sa disparition et présenté en sélection officielle au Festival de Cannes de la même année.
Synopsis
Le documentaire retrace l'itinéraire de Patrick Dewaere, depuis ses débuts à l'âge de 4 ans jusqu'à son suicide, le . On découvre ainsi qu'il appartient à une famille d'artistes dont les parents n'hésitent pas à mettre leur progéniture sur les planches et les plateaux de cinéma ou de télévision. Le métier connaît alors « les petits Maurin » que la maman, Mado Maurin, sait adroitement placer auprès des producteurs et réalisateurs. Le documentaire alterne ainsi des extraits de films et téléfilms et des entretiens avec son agent Serge Rousseau, Miou-Miou, sa fille Angèle Herry-Leclerc, ses épouses Sotha et Elsa-Malvina Chalier ainsi que le témoignage de plusieurs réalisateurs qui l'ont fait tourner parmi lesquels Bertrand Blier qui l'a reçu chez lui la veille de son suicide et avec lequel il a longuement dialogué.
Autour du film
Selon les critiques et ses pairs, en 30 ans de carrière, Dewaere parvient à donner une nouvelle dimension au jeu d'acteur pour le cinéma français. Laissant transparaître un mélange de fragilité, de pudeur et de folie, il est reconnue comme l'un des acteurs les plus originaux de sa génération. Il incarne les personnages, sur le fil du rasoir, comme si sa propre vie était en jeu comme le met en évidence le documentaire. Marc Esposito signe un documentaire pouvant être considéré comme sobre, émouvant et pudique par un portrait simple et sans fard. Le film est présenté en 1992 dans la sélection officielle du festival de Cannes en 1992 mais à l'instar de l'acteur souvent cité, il n'est pas récompensé par la profession, car hors compétition. On note que le président du jury de Cannes de 1992 est son alter ego et adversaire dans le métier, Gérard Depardieu.
Pour des motifs de droits non contractualisés avec les différents studios, distributeurs et producteurs, le film n'est pas édité en vidéo et ne peut même plus être rediffusé à la télévision depuis l'année 2012[7].
L'ami de Patrick Dewaere, auteur-compositeur-interprète britannique Murray Head signe une chanson qui est reprise au générique du film, dans son album Shade sorti en 1982 et intitulée « Shades of the Prison House » traduisible par Ombres de la maîson d'arrêt, dans laquelle il évoque poétiquement ses souffrances, sa grande solitude et son son suicide.
Mado Maurin, Patrick Dewaere, mon fils : La Vérité, Paris, Le Cherche midi, , 295 p. (ISBN978-2-7491-0531-4) — Mado Maurin collecte des témoignages sur la vie de son fils. Accompagné d'un CD audio avec 8 chansons inédites, écrites et interprétées par Patrick Dewaere.
Rémi Fontanel (préf. Sotha), Patrick Dewaere, le funambule, Paris, Scope Éditions, , 122 p. (ISBN978-2-912573-54-4 et 2-912573-54-8, présentation en ligne) — Auteurs de plusieurs publications et conférences sur Patrick Dewaere, l'universitaire Rémi Fontanel lui consacre une « étude actorale », tentant d'expliquer l'influence de sa biographie dans ses personnages puis de détailler les caractéristiques techniques de son jeu d'acteur.
↑Ghislain Loustalot, « Victor Belmondo : "L’insouciance, la fraîcheur de mon grand-père m’inspirent avant tout le reste" », Paris Match, (lire en ligne).